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Le
Spiritisme comme tout principe philosophique ou scientifique
a eu sa période d'enfance, son adolescence, peut-être
a-t-il atteint ou atteindra-t-il l'âge adulte mais
son avenir, comme le nôtre d'ailleurs, dépendra
de la solidité de l'édifice que nous bâtissons
et du choix des matériaux employés.
Nous entendons quotidiennement l'expression "fin
de siècle
" Nous touchons à
la fin d'un cycle, à la naissance d'une nouvelle
manifestation.
Sommes-nous arrivés au moment où le livre
de cette époque doive se fermer ? Tout semble périr
parce que tout est près de renaître. La Société
souffre en ce moment d'un mal qui peut avoir des suites
désastreuses :
l'anarchie dans les idées ;
et la nature humaine, livrée à elle-même
sera comme un bateau sans gouvernail qui dérive,
et sans boussole, elle ne pourra naviguer sur la mer houleuse
des passions.
Pour éviter les écueils, elle aurait eu besoin
de l'éducation et de la religion : l'éducation
peut certes l'aider, mais elle le fait dans des limites
restrictives, et elle n'a pas l'aide de la religion car
le sentiment religieux indispensable a été
étouffé par les faux concepts sur la destinée
qui l'ont amenée à plonger dans le matérialisme
en perdant le sens du juste et du vrai, et en se laissant
dominer par l'orgueil immodéré, l'égoïsme
poussé à l'excès, l'insubordination,
la convoitise débridée, résultats d'une
vie sans balises, les seuls repères semblant être
le sexe, la violence et l'argent.
Il faudrait pourtant se souvenir que là n'est pas
la voie dans laquelle l'Humanité devrait s'engager.
Nous avons tous le même destin et l'orgueil de classe,
l'orgueil de caste, trop souvent associés à
la morgue de la richesse, ne sont que sots préjugés
qui maintiennent trop souvent un fossé que ces êtres
munis devraient franchir pour soulager les souffrances de
ceux qui, désespérés, attendent -souvent
révoltés- dans leur drame. Aux uns comme aux
autres, je voudrais rappeler que richesse ou pauvreté,
malheur ou bonheur ont été choisis par eux
en rachat de fautes passées ; douloureuses épreuves,
car, contrairement à une idée trop répandue,
la richesse est aussi une épreuve dont combien sortiront
grandis ?
Méditons ce message de Raphaël tiré d'Ephphata
:
« L'homme riche ne l'est que parce que Dieu a voulu
qu'il le soit, car la richesse d'aujourd'hui sera la pauvreté
de demain, la pauvreté d'aujourd'hui a été
la richesse de jours antérieurs dont le souvenir
s'est effacé de votre esprit.
O Hommes, que ne savez-vous ce qu'est la richesse !
Vous dites posséder, mais que possédez-vous
?
Vous n'êtes que les gestionnaires de cette fortune
que l'on vous a confiée. Vous l'utiliserez, certes,
pour vos besoins, mais il vous faudrait dispenser le superflu
de vos jours à ceux qui n'ont rien.
Le faites-vous ?
Faites-vous ce geste d'offrande qui apaise la faim de ceux
qui souffrent, la souffrance de ceux qui pleurent, qui comble
les jours de ceux dont le dénuement est immense ?
Dépositaires, vous n'êtes que les dépositaires
d'un bien dont vous avez seulement la jouissance.
Ne tirez pas orgueil de vos richesses, car, où est
votre richesse ? Est-ce par l'épaisseur du blindage
de vos coffres qu'on la jugera ? Est-ce dans le montant
du crédit de vos comptes bancaires qu'on l'estimera
? Est-ce sur la coupe des vêtements que vous portez,
griffés des meilleurs noms, ou dans le luxe somptueux
des lourds bijoux et des pierres que vous offrez qu'on la
verra ?
La richesse réside-t-elle dans vos multiples maisons,
vos voitures luxueuses ou vos bateaux ?
Où est votre richesse ?
Non, la richesse, la vraie richesse, vous la trouverez non
en ouvrant vos coffres, mais en ouvrant vos curs,
non en la cherchant dans des monceaux d'or et de pierreries,
mais en cherchant dans vos âmes, et vous serez riches
de puissance et d'amour si vous savez faire ce geste qui
apportera le bonheur aux autres.
Ne soyez pas esclaves de la richesse, acceptez-la comme
l'instrument qui vous permettra d'uvrer et d'agir.
Ne soyez pas esclaves des biens matériels, n'exigez
que le strict nécessaire de vos vies. Détachez-vous
de ces biens, libérez-vous de ces contraintes matérielles.
Le ballon captif reste au sol retenu par ses entraves, mais
coupez ces entraves et le ballon s'élèvera
dans l'azur. Plus on jettera de lest et plus haut il montera
et s'envolera léger et silencieux au-dessus de tout
ce qui restera attaché au sol.
Soyez comme le ballon, coupez vos entraves et jetez ce lest,
et comme lui, vous vous élèverez et vous pourrez
aller plus haut.
A quoi sert de décorer des maisons d'un luxe inutile
? N'embellissez pas vos murs, embellissez vos curs.
Ne recherchez pas les objets précieux qui réjouiront
vos yeux, recherchez les actions précieuses qui réjouiront
vos âmes. Tendez vos efforts non dans ce travail inutile
d'amasser des trésors, mais dans ce travail positif
et valable d'offrir une fortune.
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Le
pourquoi de la vie
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Tel
vit une vie de misère, cette misère sinistre
qui donne aux êtres l'allure de coupables, qui donne
aux maisons le nom de taudis, qui met dans l'âme la
colère et la révolte, celle qui fait se culpabiliser
un être parce que, pour tromper sa faim, il a pris
un morceau de chocolat à un enfant, cette misère
qui laisse les joues pâles et les yeux brillants,
tel vit cette misère, et pourtant, si l'élan
de son cur, si la confiance de son âme le portent,
il serrera dans ses bras la plus merveilleuse des richesses.
Et lui qui n'a rien, saura partager avec le frère
malheureux le morceau de pain dur qui fera renaître
la vie.
Regardez, hommes riches, ces enfants de la misère
qui, ne pouvant ouvrir leurs coffres pour y puiser de l'or,
savent ouvrir leurs curs pour y puiser l'amour.
Regardez, hommes riches, ces enfants de la misère
qui, ne pouvant offrir le luxe de leurs demeures, offrent
cependant la chaleur de l'accueil.
Regardez, hommes riches, ces enfants de la misère
qui, ne pouvant vivre leurs jours dans un tourbillon de
plaisirs, vivent leurs heures dans un tourbillon d'élans.
Où est la richesse ?
Est-ce dans la vie de ceux qui, du haut de leurs balcons
dorés, regardent, où est-ce dans le secret
des demeures obscures et chaleureuses que tu la trouveras
?
Ouvrez vos curs. Que la charité soit votre
compagne de tous les instants. Faites le geste d'offrande
que la richesse permet, mais cependant, hommes riches, sachez
donner, donner non pas pour prouver que vous le faites,
mais donner, en vous excusant, en faisant comprendre que
le débiteur de ce geste n'est point celui qui reçoit,
mais celui qui donne. Agissez avec tact, car la plus belle
des offrandes ne pourra se faire qu'avec le geste d'amour,
sans blesser, et sans exiger en retour que les êtres
secourus se prosternent à vos pieds pour vous encenser
de leurs mercis. Restez, hommes riches, dans l'ombre luxueuse
de vos demeures pour projeter sur les pauvres taudis la
lumière d'amour, et lorsqu'enfin vous rendrez compte
au Très-Haut de ce dépôt qu'il vous
avait confié, si vous agissez, hommes riches, avec
ce tact né des élans d'un cur, vous
pourrez, en rendant vos comptes, dire simplement :
Oh ! Seigneur, je crois avoir fait bon usage de ce
trésor que tu avais mis entre mes mains, et je t'apporte
aujourd'hui l'intérêt de ce prêt : le
bonheur que mes actions ont pu mettre en mon cur
»
De quelque côté qu'on se tourne, on voit une
situation insoutenable et tout le monde est d'avis qu'il
faut faire quelque chose. Mais quoi ?
Analysons les causes de cette situation insoutenable puisqu'il
y faut un remède et une fin. Le fait de créer
des millionnaires et des mendiants doit avoir une fin. La
crise est fonction de la maladie de l'organisme appelé
"Nation" car chaque nation sait à peine
contenir le nombre immense des chômeurs, des désespérés,
des sans-logis. Pour préserver l'Etat de la banqueroute,
pour calmer de temps en temps les mouvements convulsifs
des masses, on donne au peuple des injections de morphine
sous forme de rapiéçage des lois et on lui
offre comme l'écrivait avec un amer mépris
Juvenal aux Romains- "sa ration quotidienne de pain
et de jeux", panem et circenses ! les jeux de cirque
étant remplacés de nos jours par dautres
jeux, innombrables, qui ne peuvent offrir qu'argent ou débauche
de cadeaux.
L'argent est encore et toujours le nerf de la guerre et
aussi longtemps que cette force existera, la richesse croîtra
et à côté d'elle, au centuple, la misère.
Tout le monde est d'accord pour constater que la situation
politique et sociale d'aujourd'hui ne peut durer plus longtemps,
mais la question est de savoir comment faire bouger les
choses et ce que nous devons faire.
La réforme politique et sociale doit marcher de front
avec la réforme des murs, mais avant de tenter
une réforme sociale, il faudra d'abord éclairer
les individus, parce que l'Humanité entière
est composée d'individus.
Si tous les savants et esprits scientifiquement cultivés
sont des incrédules, quoi d'étonnant alors
si le peuple ne veut pas entendre parler de la croyance,
et ce n'est ni par des sermons, ni par des prières
que l'on obtiendra quelque chose, mais uniquement par la
preuve de l'existence de l'âme, de l'immortalité
personnelle, preuve que le Spiritisme fournit par l'expérimentation
en démontrant qu'au-delà du tombeau commence
une existence réelle, heureuse, infinie, sans crainte,
sans terreur et sans dissolution.
Quelle différence alors entre le monde actuel, monde
des traditions ineptes, des passions surchauffées,
de l'égoïsme dominateur et
ce monde nouveau
qui s'annonce avec sa tolérance, sa haute conception
du vrai sens de la vie !
On parle beaucoup de "fraternité" ; les
moralistes nous prêchent volontiers l'amour du prochain,
qu'ils appellent "altruisme", mais n'est-ce pas
de l'altruisme uniquement approprié aux besoins personnels
de chacun, car c'est aux autres que nous réclamons
la tolérance et la bonté, alors que dans nos
curs subsistent les haines, les jalousies, les amitiés
hypocrites et la pitié à fleur de peau. On
essaie de trouver les bonnes volontés nécessaires
à une mutation inéluctable dans notre triste
monde que déchirent les haines, qu'ensanglantent
les passions déchaînées, mais hélas
nous voyons trop souvent, pour l'heure, la fourberie et
la mauvaise foi remplacer cette bonne volonté qu'on
invoque.
On parle de paix universelle alors que le sang coule sous
tous les cieux et que de toutes parts se manifeste l'effondrement
de la conscience humaine.
Sur tous les points de la Terre un malaise douloureux, une
inquiétude profonde agitent et tourmentent les peuples,
les individus isolés qui se débattent dans
un trouble immense.
Les gouvernants ne savent plus où ils mènent,
les gouvernes ne savent plus ce qu'on leur réclame.
Selon le mot d'Elizabeth Browning :
« les riches font les pauvres, les pauvres maudissent
les riches, et tous, pêle-mêle, agonisent dans
le spasme social. »
LEglise ne comprend pas les exigences de lépoque,
la foi sen va, la religion et la moralité ne
sont plus que des mots presque vides de sens. A tous les
événements dramatiques de la vie, à
toutes les catastrophes, à tous les drames, lEglise
se contente daffirmer que Dieu envoie ou permet ces
souffrances pour punir ou améliorer les hommes ou
plus simplement parce quIl les aime.
Si ladmirable enseignement de Jésus sest
faussé parmi le peuple, cest peut-être
parce quen matière de foi une contrainte absurde
a créé et nourri lincrédulité.
En perdant la croyance, les hommes ont perdu tout appui.
Peut-on alors s'étonner du désarroi et des
défaillances d'êtres las et dégoûtés
de la vie ?
Que de crimes de toutes natures !
quel nombre effrayant de suicides !
et c'est souvent en pleine jeunesse que ces désespérés
abdiquent de tout vouloir, de toute énergie et repoussent
toute espérance ; et se méfiant de l'avenir
et de ses mensongères promesses, victimes de l'indifférence,
acculés au gouffre du vide de la solitude par un
monde d'égoïsme où les appels au secours,
la détresse et la faiblesse n'ont plus d'échos,
ils préfèrent alors sombrer dans la mort.
Des doigts de main humaine ont écrit sur la chaux
de la muraille du palais royal l'avertissement que décrit
le livre de Daniel (5-24.27) :
« Voici l'écriture qui a été
tracée : "Mené, Mené, Tequel".
Voici l'interprétation de ces mots :"Mené"
: Dieu a mesuré ton royaume et l'a livré ;
"Tequel" : Tu as été dans la balance
et ton poids se trouve en défaut
»
Cet avertissement n'est-il pas opportun aujourd'hui
comme autrefois ?
Puissions-nous alors, ayant retrouvé la conscience
d'autres valeurs, fermer la porte, barrer la route à
ce désespoir destructeur, et forts de ces découvertes
lumineuses que nous pouvons faire par l'étude d'un
Spiritisme réel et fondé, puissions-nous enfin
ouvrir les battants trop longtemps celés d'un autre
portail qui lui, s'ouvrira largement sur un horizon d'espoir
et de paix.
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Le
vrai Spirite est celui
qui non seulement croit aux manifestations des
Esprits,
mais encore tâche
de conformer tous ses actes
aux lois de la sagesse divine.
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Le
pourquoi de la vie
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