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Lorsquun
jour de tempête un bateau imprudent séloigne
sur une mer déchaînée, si une main attentive
et ferme ne sait tenir la barre pour empêcher le drame,
la coque pourtant solide mais si fragile, ira se fracasser
sur des écueils tranchants, éparpillant sur
lécume des vagues, et au fond des gouffres,
les débris dérisoires de ce fier voilier qui
bravait la lame, les creux et le vent et qui croyait pouvoir
atteindre le port.
Des débris, enfants, mais aussi des corps
et les vagues roulent, se creusent, emportent, rejettent
dans une rage incroyable, ces corps disloqués dont
la vie en fuyant a cessé de sexprimer.
Pauvres corps déchirés et perdus !
La tempête va gronder longtemps encore, enfants, et
ces pauvres pantins disloqués que sont devenus ces
corps vibrants de vie, vont tout à coup couler à
pic
et la mer, redevenue calme et immobile, refermera
de sa surface polie, limpide et brillante, le trou laissé
dans cette masse liquide par ce corps qui a sombré.
Il est de la vie, enfants, comme des mers écumantes,
et des corps que nous avons connus pleins de vie, ont creusé
dans cette vie dattente et despoir, le trou
de la chute sans quun cri, sans quun appel au
secours nait franchi des lèvres obstinément
closes sur un orgueil et sur une volonté farouche
de silence et de secret.
La vague de la vie comblera ce trou et comblera dautres
trous dans ces rangs que nous avons tant bénis.
Dans ces moments de joie intense, dans ce quhumainement
vous pourriez nommer
des retrouvailles spirituelles,
la souffrance pourtant est en nous au souvenir des espoirs
déçus, des attentes vaines, des efforts faits
sans discontinuer, des conseils donnés, de lamour
dispensé ; non que nous regrettions, enfants, car
dans notre monde, des regrets de ce genre nexistent
point : nous donnons et nous donnons encore, sans nous lasser,
au rythme des battements dun élan damour
que vous ne connaîtrez que dans un lointain futur,
des battements damour qui sont les battements de curs
généreux et purs, pleins de cette tendresse
attentive que nous souhaitons vous offrir.
La vie nest quune immensité pleine des
trous creusés par les corps qui séloignent,
et si lun ne fait que creuser une galerie pour sortir
dans un monde dombres où il se perdra, dautres
ont creusé leur trou pour simplement se tapir et
attendre les mains triomphantes qui viendront les accueillir
pour les emmener vers ces réalités lumineuses
et belles de ce Plan où, un jour, nous aurons la
joie de vous accueillir aussi.
Ne pleurez pas les disparus aimés, enfants !
Ces trous creusés par ces êtres que vous vouliez
conserver ne doivent pas être des trous remplis de
larmes amères
de larmes de regret
de
larmes de révolte
de larmes de rancur
laissez ces trous se remplir damour et despoir,
enfants, et de tout lélan de votre âme,
projetez cette force de compréhension en cette autre
vie invisible et impalpable que je vous souhaite de découvrir
très vite dans la compréhension de lattente
et de la solitude.
Pauvre planète !
Que de trous à ta surface, pauvre Terre perdue !
Nétaient-ils point suffisants, enfants, ces
trous déjà existants dans le sol, ces trous
cachés par une herbe que lon croit solide ?
Nétaient-ils point suffisants ces gouffres
déjà existants, ces gouffres creusés
par les mains des Ombres, ces gouffres préparés
pour faire chuter lamentablement et tristement ?
Pourquoi, enfants, pourquoi continuer de toutes vos forces
vives à creuser pour, dans une émulation orgueilleuse,
apporter la preuve que vous aussi détenez ce pouvoir
de faire quelque chose.
Ne creusez pas de trous, enfants, au contraire, essayez
de reprendre de vos mains tremblantes ces matériaux
sordides de ces trous qui ont été creusés
par lautre pour, en les accumulant et en les amoncelant,
faire des montagnes qui pourront permettre à lêtre
de quitter ce sol et cette terre stagnante pour monter vers
les hauteurs vertigineuses de la découverte spirituelle
pure et belle, et pour accéder à ces sommets
de bonheur et de joie que seule la pureté de linfini
pourra vous offrir.
Et si daventure, un de ces trous creusés avait
gardé, comme un trésor, londée
vivifiante venue des cieux, courez, enfants, courez, pour
y plonger vos mains pour les nettoyer de la souillure de
cette terre puis, une fois ces mains propres et nettes,
prendre de leau et la projeter sur vos visages empoussiérés
pour les nettoyer de cette poussière noirâtre
qui les macule et qui les marque
Prenez cette eau, et à longs jets, jetez-la sur vos
êtres pour nettoyer vos corps, mais aussi prenez et
buvez de cette eau vive afin quelle puisse nettoyer
le profond de vos êtres des souillures accumulées,
que vous avez jalousement accumulées, et que vous
avez jalousement préservées de latteinte
du temps.
Puissiez-vous, enfants, du fond de votre désarroi
et de votre trouble, avoir, chaque jour, une seule pensée
damour pour ces êtres que nous avons tant pleurés,
dont nous avons accueilli le retour, mais avec lavertissement
de jours difficiles à venir et dont silencieusement
nous pleurions par anticipation le départ et dont
nous pleurons aujourdhui labsence.
Puissiez-vous, enfants très chers, dans les temps
à venir, ne jamais trouver dexcuses fallacieuses
au travail à faire, aux contacts à prendre,
au sommeil réparateur à avoir, pour vous abstenir
de notre contact
Cherchait-elle le sommeil réparateur, cette femme
qui inlassablement uvrait, lorsquau creux de
nuits sinistres, le téléphone sonnait pour
appeler au secours parce quun groupe perdu, orgueilleux,
et flagornant avait décidé de braver la puissance
divine dans des contacts quil croyait de supériorité
spirituelle ?
[Raphaël
fait ici allusion à une famille dont le fils Philippe
a appelé de toute urgence Marcelle au cours d'une
émission de radio pour qu'elle les aide car ils avaient
fait "tourner" les tables et ne pouvaient plus
rien dominer : coups dans la maison, viols de deux adolescentes
(Philippe qui a voulu s'interposer, a été
jeté parterre et "cloué" au sol
par des forces contre lesquelles il ne pouvait rien) et
même incendie "inexpliqué" du téléphone
qui avait servi à l'appel
A peine l'émission terminée, Marcelle avait
passé toute la nuit, jusqu'au petit jour, à
expliquer et calmer les Esprits déchaînés
dans la maison
Il est vrai que, comme le précisent
certains livres peu recommandables, on conseillait de faire
participer une enfant vierge pour favoriser les contacts,
ce qui fut fait
On peut alors facilement imaginer
quels genres de contacts on sollicite et quels genres d'Esprits
se présentent !
Ces "réunions"
étaient faites sur l'instigation d'une employée
(prêtresse vaudou, ce que la famille ignorait) qui
avait jeté son dévolu sur le père de
famille, patron d'une entreprise florissante de la région
parisienne.]
Lorsque les appels au secours se sont faits, au mépris
de tout travail, au mépris de toute obligation, jusquà
une heure avancée de la nuit, jusquau petit
jour et souvent jusquau jour dans une pièce
pleine des vibrations flottantes de ce monde trouble et
difficile, né de cet orgueil démesuré
qui était en vous, elle a expliqué et prié,
elle a agi et uvré.
Te souciais-tu à ce moment-là, ami Philippe,
du sommeil quelle navait point, des heures qui
sécoulaient, de la fatigue qui saccumulait
et creusait ses traits
des efforts accomplis pour
faire revenir dans un peu de paix, cette Lumière
que vous aviez chassée à grand renfort dattitudes
dinsouciance et dinconscience ?
T'es-tu soucié, ami, du travail à reprendre
sans même avoir pu se rafraîchir ou se reposer
? As -tu pensé quune heure de sommeil pouvait
être nécessaire à laccomplissement
non dun travail, mais dune uvre ?
Aujourdhui, notre cur est triste, car ce garçon
lointain qui récupère dans les bras de Morphée,
la fatigue accumulée par un travail normal et peut-être
par quelques heures dispensées pour une uvre,
ce garçon nous désespère et nous navre
car
où est ton souvenir, enfant, et où
est ta reconnaissance ?
Elle a été sans relâche, au fil du temps,
de nuit et de jour, à vos côtés pour
vous préserver des atteintes cruelles dune
prêtresse vaudou qui avait décidé de
briser vos résistances et vos vies pour assumer sa
soif de vengeance et de lucre. Où seriez-vous, enfant,
si -comme toi, ami lointain -elle avait cherché le
repos réparateur car six heures
sept heures
huit heures de sommeil étaient nécessaires
à laccomplissement dune tâche ?
Détruits, vous auriez été détruits
et nos mains impuissantes et nos curs douloureux auraient
dû vous laisser voguer, pauvres radeaux couverts dêtres
détruits, sur cette mer sinistre et peuplée
dOmbres que de gaieté de cur vous aviez
voulu affronter dans un geste dorgueil démesuré
et vain.
Si je mexprime aujourdhui avec une amertume
que vous pardonnerez je lespère, cest
parce que la déception est en nous de ces absences
en ces lieux, en ces moments, où, contrairement à
lélément humain, des millions dentités
se sont pressées pour venir, la joie au cur,
accueillir ces amis que pendant plus dune longue année,
ils ont côtoyés et vers lesquels ils se sont
penchés dans lattente, dans lespoir et
dans la joie ; car ils sont là, enfants, tous ces
êtres que je vous avais déjà décrits,
immobiles et tristes, car le moment de joie et le brouhaha
joyeux de la précipitation vers ces murs, tout sest
brusquement figé lorsquils se sont penchés
sur cette salle et ont contemplé les chaises vides,
les rangs clairsemés
Nous les entendions, enfants, prononcer des noms comme en
un appel : ils cherchaient ces amis quils ne voyaient
pas :
« Pourquoi, mon Dieu, pourquoi ?
Pourquoi
ces êtres qui peuvent côtoyer la Lumière
sont-ils absents aujourdhui ?
» disaient-ils
entre eux, « Nous venions des Ombres et nous avions
trouvé dans laccueil tendre et affectueux de
ce Centre des éléments de compréhension
quil nous tardait de retrouver pour pouvoir enfin
finir de nettoyer notre crasse et aller vers cette Lumière
lointaine que nous commencions à entrapercevoir
et vers laquelle, avec espoir, nous tendions nos instants
et nos vies
»
Ils levaient vers nous, de lautre côté
de ce gouffre qui sépare nos Plans, des regards pleins
de questions et souvent pleins de larmes :
« Pourquoi est-il parti ? » disaient-ils,
« Pourquoi est-il absent ?
»
« Pourquoi nest-elle pas là ?
»
« Pourquoi nous ont-ils négligés,
dédaignés ?
»
« Pourquoi le souvenir de notre présence
nétait pas en eux, Seigneur ?
Nous
avions lespoir de les retrouver, et la joie au cur,
nous étions venus les accueillir comme des amis que
nous navions pas vus depuis bien longtemps, et nous
avions tenu, Seigneur, à préparer pour eux
quelques mots daccueil et damour car nous avons
longuement, au fil de ces jours écoulés, dans
le silence de nos Ombres, réfléchi et médité,
et souvent décidé de résolutions définitives
pour aller plus loin encore et nous voulions leur dire :
Ne nous abandonnez pas, tendez la main bien loin vers ce
gouffre où nous stagnons encore ! nayez pas
peur de vous souiller à notre contact, nayez
pas peur de vous salir !
Nous avons déjà
commencé à les nettoyer, ces mains que nous
tendons vers vous et si elles sont encore couvertes de taches
que nous pensions indélébiles, avec toute
la force que vous nous aviez déjà offerte
et avec cet amour que vous nous aviez donné, vous
auriez pu nous aider à les nettoyer
à
les nettoyer
à les nettoyer encore et encore
pour quun jour nous puissions les tendre, définitivement
pures, vers ce Dieu que nous avons trop souvent foulé
aux pieds, vomi
insulté
renié
Pourquoi nous avoir abandonnés aujourdhui ?
»
Et les larmes coulent, amis, sur des visages torturés
de chagrin.
Bien sûr, le réconfort de vos présences
est là, enfants, mais savez-vous, amis très
chers, la déception de curs qui se sont donnés
dans un élan sincère et pur, car du fond de
leur nuit, enfants, ces êtres perdus avaient donné
leurs curs et, ne leur en veuillez pas, amis présents,
amis très chers, si les visages d'un Pirate, dun
Lucas, dun Justin Verdier, de suicidés, de
disparus, ruissellent aujourdhui de larmes car ils
savent et comprennent que certains dentre vous ont
définitivement voulu fermer la porte de ce monde
de Lumière qui aurait été pour eux
un monde de joie. Et parce queux ont connu le drame
de lerreur, enfants, leurs larmes coulent pour ceux
qui, ayant tout en mains, ont tout froissé, ont tout
détruit, ont tout jeté, dans une volonté
formelle de sabstraire et, dans un orgueil immense,
un refus dassumer.
Où
es-tu, instrument damour dun autre Plan, de
ce Plan lointain ?
Un vieillard digne et noble, enfants, moustache frémissante
dun chagrin contenu, garde les yeux fixés sur
cette chaise vide et les larmes coulent et se perdent. Enfants,
son canal est parti
[Raphaël
fait allusion à Charles Valls dont nous avons déjà
parlé. Erwin, "son" médium a décidé
de quitter le Centre car il a connu quelqu'un et préférait
rester en sa présence le week-end à Valencienne
plutôt que de se rendre dans la Somme pour permettre
à des Esprits d'exprimer leurs souffrances, voire
leurs doutes. Erwin était aussi le canal de Jacques
Brel qui s'est présenté le jour de l'anniversaire
de sa "mort" pour communiquer un message à
sa compagne
]
son canal sest souillé, et comme dirait ce
chanteur que nous avons accueilli avec amour en apaisant
ses souffrances et en ouvrant pour lui le livre dune
vie quil était loin de soupçonner :
son canal sest perdu
Quel plat pays, enfants, ce pays où la haine, lorgueil,
la crasse, la perversité, le mensonge et lhypocrisie,
comme de puissants rouleaux compresseurs, nivellent et nivellent
encore les consciences et les âmes !
Quel plat pays !
Quel désert immense !
Puissiez-vous, un jour, comme dans ce pays lointain où
Jésus a vécu espéré, offert
et souffert, faire naître du désert les rosiers
luxuriants, les jardins pleins de fleurs et faire naître
la vie
Levez vos yeux, enfants, vers ces lointains et lancez vers
ces êtres qui pleurent, déçus dans leur
attente et dans leur espoir, une pensée damour
puissante et sincère.
Deux hommes se penchent sur cette assemblée, enfants,
deux êtres qui voudraient vous communiquer un peu
de leur attente, un peu de leur espoir, un peu de leur conscience.
Lun dit :
« Ne me pleure pas, ne me pleure plus !
Les temps sont révolus
Le livre sest
fermé.
Pose donc ce livre. Va vers ta destinée, découvre
limmensité damour et de lumière
qui sest offerte à toi.
Je ten prie, comprends-moi.
Ne cherche plus
Ne cherche plus
et
si tu tends ta main, fais que chaque matin, je puisse dans
cette main tendue, toffrir, moi, lhôte
inconnu, un peu damour pour ton chagrin
»
Lautre, enfants, se penche, mais lui, ne dit rien.
Il ne pourrait parler du fond de ce chagrin qui est le sien.
Il regarde
il attend
il espère pourtant
quun jour, un jour quil voudrait proche, il
verra, comme leau sur la roche, couler sur vous, venu
de loin, limmense amour, lamour divin qui nettoiera
le fond de vos êtres, et fera enfin apparaître
pour vous, un chemin de beauté
Nous tendons la main vers vous, enfants, comme nous la tendons
vers ces êtres perdus et douloureux et cest
dans la même étreinte et dans le même
amour que nous vous unissons pour quencore et encore,
vous acceptiez douvrir vos curs à ce
Dieu qui inlassablement y vivra, et si un ami très
cher veut remettre quelques notes mélodieuses, cest
dans le même élan et unis dans la même
foi, dans le même espoir, que sur ces notes, vous
chanterez Sa gloire
Que la protection du Seigneur soit sur vous, enfants chéris,
au fil des jours, au fil du temps, pour des siècles
et des siècles, et fasse Dieu dans son immense bonté,
dans son immense amour, que nos mains et les mains de notre
médium soient suffisamment fortes et puissantes pour
vous porter et vous porter encore au bout dun chemin
que nous voulons despoir, de bonheur et de joie
Archange Raphaël
médium : marcelle olivério
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