Des Esprits…

 

Conclusions…

 

 

   



L'abbé - Nous avons vu, mes amis, dans les chapitres précédents, que Dieu a créé tout un monde d'Esprits invisibles. Ces Esprits nous surpassent de bien loin en connaissances, en activité, en puissance…
Dans la création, rien n'est isolé, toutes créatures se rattachent les unes aux autres, et toutes aussi, douées d'activité, exercent une action sur celles qui leur sont inférieures.
Les anges ont été appelés à former avec l'Homme, une société spirituelle. Ils ont dès lors, des relations avec nous, et peuvent exercer sur notre monde une action réelle, d'autant plus efficace que leur nature est plus vigoureuse.
En se séparant de Dieu pour former une société à part, les démons, -et avec eux les mauvais Esprits qui les ont suivi- ont bien pu changer le but de leurs relations avec le monde visible, mais non anéantir ces relations elles-mêmes. Dès lors, ils continuent d'agir sur l'Homme et sur les éléments, usant de leur puissance dans les limites que Dieu leur trace. Car Dieu, qui tire le bien du mal, fait concourir ses ennemis à l'accomplissement de ses desseins, et permet aux démons d'exercer une action méchante sur le monde, se servant d'eux, par un juste jugement, soit pour punir les mauvais, soit pour exercer la vertu des bons…
Aussi, on voit les Esprits envieux -les démons- de tout temps, chez tous les peuples, lutter contre Dieu et contre son Christ, s'efforcer de régner à sa place, imiter ses œuvres, opérer des prodiges ; et la magie est un art de son invention. Au moyen de cet art, des Hommes perdus ont formé des pactes avec ces Esprits invisibles, et, assistés leur puissance, ils ont pu opérer des effets merveilleux qui surpassent, de beaucoup, les forces humaines…
Puisqu'il faut reconnaître dans l'Univers, sous peine de n'avoir qu'une science tronquée qui n'embrasse pas l'universalité des causes, des agents diaboliques, il existe un ensemble de faits diaboliques aussi, reconnaissables à certains caractères qui sont comme le cachet et l'empreinte indélébile de ces agents, habiles cependant à se couvrir d'un masque trompeur…




Vous voyez dans ces phénomènes :
     - un mouvement communiqué à divers corps pesants contre les lois physiques…
     - un mouvement intelligent, formant un langage et répondant à des questions…
     - la présence d'un agent occulte qui prend parfois -souvent même- le nom d'un mort…
     - La prétention de prophétiser, de découvrir les choses éloignées ou secrètes et de les annoncer…
     - des maladies physiques… des imaginations en délire… des aliénations mentales… des réputations ternies… des familles divisées… la guerre intestine entre les époux…
Il s'agit d'examiner les caractères que nous présentent ces phénomènes. Maintenant, Arthur, c'est à vous que je m'adresse : y a-t-il analogie entre les faits rapportés par les Pères et ceux que nous voyons aujourd'hui ?…

Arthur - Je ne puis le nier…

Léon - Les faits rapportés par les Pères et les phénomènes de nos jours ont la même physionomie ; ils sont fils du même père…

Arthur - Tous les esprits ne penseront pas ainsi !…

Léon - Quand on voit deux hommes d'une ressemblance parfaite, même traits, même figure, même son de voix, n'est-il pas raisonnable de penser : voilà deux frères ? Telle est la question.





   
 

Le magnétisme…

 

Des Esprits…

   


Arthur - Le magnétisme ne suffirait-il pas pour rendre raison de ces faits ?

L'abbé - Si vous entendez, par magnétisme, une nouvelle forme de magie et une pratique dans laquelle intervient une puissance spirituelle et invisible, vous pouvez reconnaître là un agent capable de produire des effets merveilleux…

Arthur - Certainement non, je ne regarde pas le magnétisme comme une opération magique.

L'abbé - Alors, dites-moi ce que vous entendez par magnétisme…

Arthur - J'entends un fluide humain…

L'abbé - L'existence de ce fluide est, aux yeux de plus d'un personnage judicieux, très problématique. Mais je veux bien admettre, avec vous, la réalité de ce fluide. Je vous demanderai seulement quelle est sa nature, et ce que c'est que ce fluide…

Arthur - Il est impossible de vous répondre : la nature de cet agent est inconnue ; j'avoue qu'il m'est impossible aussi, de prouver que le fluide magnétique possède la propriété de produire tous les effets qu'on lui attribue. Cet agent n'est pas encore assez connu et est enveloppé encore de trop d'obscurités !…

L'abbé - Comment voyez-vous cette force dans le fluide magnétique ?

Arthur - Par les effets qu'il produit, effets qui supposent une grande force…

L'abbé - Dites-moi, Arthur ! le fluide magnétique, est-il matériel ou spirituel ?

Arthur - Il est matériel…

L'abbé - Dès lors, il est dépourvu de connaissance, de volonté, de liberté ?

Arthur - Sans doute…





   
 
De grands savants ont étudié le spiritisme… Ici, lévitation d'une table devant plusieurs savants français du 19ème siècle.
Assister à une expérience de ce genre demande du courage. C'est pourquoi les scientifiques spirites ne sont pas très nombreux…


Les tables parlantes…

 

Des Esprits…

   


L'abbé -
Donc d'efficacité pour produire les phénomènes des tables parlantes…

Arthur - Pourquoi ?

L'abbé - Parce que ce sont des phénomènes d'intelligence, de volonté et de liberté. En effet, dans vos tables parlantes -ou autres faits de ce genre : verre, ouija- il y a un mouvement communiqué à un corps, mouvement formant un langage et répondant aux questions ; donc l'agent de ce mouvement sait parler, comprend les questions, a l'intelligence de la réponse : c'est donc un agent spirituel…

Arthur - Je ne puis le nier…

L'abbé - Le langage de cet agent découvre les choses éloignées, secrètes, inconnues des Hommes, annonce l'avenir. Donc, cet agent spirituel sait des choses que les Hommes ignorent. IL est dès lors, un esprit distinct d'eux… que l'on ne peut confondre avec eux ; car, autre est celui qui ignore et interroge, autre est celui qui répond.

Arthur - Parmi ceux qui assistent à l'expérience, il en est peut-être qui connaissent la réponse à donner ?…

L'abbé - Quelquefois, oui ; toujours… non. Dans plusieurs cas, il est arrivé que personne ne connaissait la vérité au sujet de la question posée ; quelque fois, même les assistants, acteurs ou témoins, avaient une idée contraire à la réalité et cependant, la table interrogée a répondu avec une exactitude étrange, et d'une manière opposée à la pensée de chacun…

Arthur - peut-être y avait-il dans l'esprit de l'un des acteurs ou témoins, une idée latente, une pensée secrète qui s'est communiquée à la table et l'a fait mouvoir ?…

L'abbé - Une idée latente, existant dans l'esprit, qui remue si peu au dedans que celui en qui elle est, n'en a pas conscience, et qui remue si fort au dehors, qu'elle meut un meuble ! Y pensez-vous, Arthur ? Et puis, une idée qui met en mouvement un corps pesant ! Pour imprimer un mouvement à un corps, il faut une substance, et non une idée ; et pour donner un mouvement exprimant une pensée, il faut une substance intelligente ayant conscience de son idée…

Léon - C'est juste, Arthur…

L'abbé - De plus, les tables -ou plutôt l'agent qui parle en elles- refusent obstinément quelquefois de répondre aux questions posées, ou de faire ce qu'on lui demande, malgré les efforts, les prières de toutes les volontés réunies de ceux qui assistent à l'expérience.

Arthur - Cela, je l'ai déjà vu…

L'abbé - Donc, Arthur, cet agent a une volonté libre, indépendante de ceux qui lui parlent, une volonté distincte d'eux dès lors, et par conséquent, c'est un Esprit autre que l'esprit humain… Dans les réponses données par cet agent, s'il en est où le faux se mêle au vrai, c'est un Esprit trompeur…
Il en est où des innocents sont calomniés : c'est un Esprit calomniateur…
Il en est qui divisent : c'est un Esprit de division…
Il est réponses impies, hérétiques, immorales : c'est un Esprit ennemi de Dieu, de la vérité…

Arthur - Mais il y a aussi des réponses très chrétiennes et conformes aux sentiments de la vraie piété…

L'abbé - Si elles ne sont pas toutes de cette nature, ce peut être un Esprit hypocrite qui prend le masque de la piété pour mieux se faire croire… [N.d.l.r. - En effet, « il serait injuste de ranger dans la catégorie des mauvais Esprits, les Esprits souffrants et repentants qui demandent des prières ; ceux-là ont pu être mauvais, mais ils ne le sont plus, du moment qu'ils reconnaissent leurs fautes et les regrettent : ils ne sont que malheureux ; quelques-uns même commencent à jouir d'un bonheur relatif… et remercions les bons Esprits qui les ont aidés… [Allan Kardec - l'Evangile selon le spiritisme]

Arthur - Sans doute le fluide magnétique, tout seul, ne pourrait pas produire des phénomènes d'intelligence et de volonté…

L'abbé - Nous venons de voir qu'il se produit dans ces expériences des phénomènes de volonté libre, distincte et indépendante de la volonté des Hommes. Quand la table interrogée s'agite, refusant obstinément de répondre malgré tous les efforts et toutes les volontés réunies de ceux qui en sont les témoins, cette résistance volontaire à la volonté humaine a-t-elle, pour cause, le fluide magnétique dirigé par la volonté de l'Homme ?… [N.d.l.r. - La chose est encore plus vraie quand il s'agit de faire bouger un verre sur lequel sont posés l'index de plusieurs participants… Il est difficile -voire impossible- à un seul des participants d'imprimer un sens plutôt qu'un autre, à ce verre.]
De plus, Arthur, je le répète encore, lorsque l'agent qui parle par les tables indique avec exactitude des choses éloignées ou secrètes, qu'aucun des spectateurs ne connaît, ne soupçonne même, est-ce ce fluide matériel, mû par des Esprits ignorants, qui donne une connaissance exacte des choses ? Quoi ! j'ignore un secret, je n'ai même aucune idée à cet égard, et je donnerais, à mon fluide, un mouvement qui m'apprendrait par le mouvement d'un meuble, ce que je ne pensais pas ?…
Si, Arthur, vous faites entrer le fluide magnétique dans les opérations de ce genre, il faut admettre qu'il est l'instrument d'un Esprit distinct de l'Homme qui sait ce que les humains présents ignorent, qui a une volonté indépendante de la sienne…

Arthur - L'esprit mauvais, pourrait-il intervenir dans les pratiques du magnétisme ?…

L'abbé - Pourquoi non ? Nous l'avons vu, il peut s'emparer de tous les fluides, et s'en servir pour exercer une action sur l'Homme et sur les choses de ce monde… [N.d.l.r. - Aucune démarche n'est anodine ; il vaut mieux s'adresser à un guérisseur qui prie et sait se mettre -et vous mettre- sous protection, que d'aller voir un magnétiseur un peu sorcier qui pourra vous guérir, certes, mais quelquefois au prix d'un transfert qui ne sera pas sans conséquence pour le patient…]

Arthur - Il me reste encore une difficulté : pourquoi est-il nécessaire, si l'on veut obtenir des résultats, que les mains reposent sur la table, sans quoi elles ne parleraient pas ?…

L'abbé - Je pourrais vous répondre que c'est pour mieux vous tromper en vous faisant croire que l'Esprit de malice n'est pour rien dans ces funestes jeux, et que le magnétisme en fait tous les frais…




Pour ruiner tout à fait l'explication de ces phénomènes par le fluide magnétique seul, il suffit de remonter à l'origine des faits. Ont-ils commencé par une action magnétique, ou indépendamment de cette action et antérieurement à toute pensée de ce genre…

Voici donc leur origine…
« Dans une maison d'Hydesville, petit village de l'Etat de New-York, habitait, en 1848, une famille méthodiste du nom de Fox composée du père, pasteur, de la mère et de deux jeunes filles. Déjà, avant leur arrivée, le locataire précédent avait été tourmenté par des coups (rappings) qui se faisaient entendre, tantôt à sa porte, tantôt dans différentes parties de la maison, et dont ils n'avaient jamais pu se rendre compte ; mais les bruits se reproduirent d'une manière bien plus suivie et plus fatigante lorsqu'il fut remplacé par le pasteur Fox.
Un soir que les jeunes filles allaient se coucher, et que les coups mystérieux venaient de commencer, l'une d'elle fit, par hasard, claquer ses doigts et fut fort étonnée d'entendre immédiatement reproduire le même bruit. Sa sœur ayant dit à l'écho, manière de plaisanter et en frappant dans ses mains :
— Eh bien ! faites comme moi, compter 1… 2… 3… 4… 5… !
Sa surprise fut extrême de se voir aussitôt obéie. Ces bruits étaient-ils donc produits par un être intelligent ?… Madame Fox, pour s'en assurer, demande l'âge de ses enfants. Des coups -en nombre exact- lui répondent… [N.d.l.r. - Les enfants avaient convenu d'une règle avec l'Entité : un coup, c'était : « non » et deux « oui »]
— Quel est donc cet être étrange correspondant ? Serait-ce un être humain ? dit Madame Fox. Point de réponse…
— Serait-ce alors un Esprit ? Dans ce cas qu'il me réponde par deux coups.
A l'instant même, deux coups se font entendre.
Tel est le fait par lequel ont débuté, en Amérique, les manifestations spirituelles, et telle est la manière dont on est entré d'abord en communication avec les êtres intelligents qui les produisent et qui prétendent être des Esprits de personnes décédées… » [Le mystère de la danse des tables dévoilé]
[N.d.l.r. - Monsieur l'abbé oublie de préciser que cet Esprit a fait savoir à la famille Fox qu'il avait été tué et enterré dans la cave de cette maison et demandait une sépulture décente. Des recherches ont été faites et ont confirmé la présence d'un cadavre…]
Vous le voyez, à l'origine de ces faits, il n'y a ni chaîne de petits doigts, ni imposition des mains, ni même la moindre pensée d'obtenir des résultats aussi étranges. Le fluide magnétique ne paraît en rien. Ce sont les phénomènes qui commencent d'eux-mêmes… sans aucune participation de l'Homme ; ils se manifestent avant que l'on songe aux moyens de les provoquer. Ce sont eux qui nous ont prévenus. Il faut donc les attribuer à un Esprit invisible d'où part l'initiative, qui veut attirer à lui l'attention de ceux qui habitent la maison…

Arthur - Comment se fait-il donc qu'un aussi grand nombre d'humains ne voient, dans ces phénomènes, que des effets magnétiques ?

L'abbé - Beaucoup ont entendu ce mot : c'est le magnétisme, et ils s'en vont, répétant : c'est le magnétisme, sans se rendre compte de ce qu'ils disent, acceptant avec une bonne foi parfaite, une explication d'autant plus satisfaisante, qu'elle renferme plus d'obscurités et par son défaut de clartés, laisse moins apparaître par ou elle pèche… Les limites de son action restant indéterminées, cet agent est pour eux la force occulte qui opère les prodiges dont nous sommes les témoins.

Léon - Ne pourrait-on pas admettre qu'il y a dans l'Homme un véritable fluide, et que ce fluide est un instrument d'opérations entre les mains d'un Esprit ? S'il n'est employé que par un humain, il ne produira que des effets assez restreints, mais s'il est employé par un Esprit surhumain, il produira des prodiges merveilleux…

L'abbé - Vous penserez ce qu'il vous plaira, mais assurément, il est un certain nombre de faits, donnés comme incontestables, qui ne peuvent sortir du magnétisme…

Arthur - Eh bien ! soit. Mettons de côté le magnétisme. Il reste une autre explication qui n'est peut-être pas dépourvue de vraisemblance : ne seraient-ce pas réellement les âmes des morts qui, en vertu d'une évocation, viendraient converser encore avec les vivants ?…

L'abbé - Cette explication, Arthur, est rejetée par tous les Pères de l'Eglise. Ils condamnent cette évocation des morts… Selon eux, les Esprits des morts ne reviennent pas sur la terre ; mais ce sont les démons qui, s'approchant ainsi des humains, prennent le nom des morts et cherchent, par là, à tromper les vivants et à leur tendre des pièges…

Arthur - Mais quand elles étaient sur la Terre, elles mouvaient bien leur corps ?…

L'abbé - Sans doute, parce qu'elles lui étaient unies.
Remarquez que l'âme humaine est destinée à être unie à un corps humain, et à le vivifier…
Voici la règle : si l'âme est unie au corps, et qu'elle le vivifie, elle peut agir sur lui, le mouvoir et par son intermédiaire, agir sur les autres corps de la nature et les mouvoir aussi. Mais si l'âme est séparée, si son corps est mort, elle ne le vivifie plus, elle ne l'anime plus, elle ne peut agir sur lui et manquant d'instrument pour agir sur les autres corps, elle ne peut pas naturellement les mouvoir…
De là, concluez que les âmes des morts ne peuvent pas être naturellement les agents qui remuent nos tables et les font parler…

Léon - Est-ce que les procédés que l'on emploie pour évoquer les âmes des morts ont naturellement la vertu de les faire venir à nous, soit par la persuasion, soit par la contrainte ?

L'abbé - Evidemment, non. La manière dont on les évoque ne peut exercer sur ces âmes, une action qui les amène sur la Terre.

Arthur - Dieu ne peut-il pas leur permettre d'entrer en communication avec les vivants…

L'abbé - Je vous réponds, Arthur que Dieu a toujours défendu l'évocation des morts ; il ne veut donc pas cette communication, du moins, il ne la veut pas de la manière dont on prétend l'obtenir… [N.d.l.r. - Laissons les morts à leur sommeil !… Il n'est pas bon d'invoquer les morts surtout quand ils sont en phase de régénération suite à une longue maladie, par exemple ; aussi nous reprochent-ils -quelquefois- de trop les pleurer ce qui les ramène à la Terre… Un autre reproche que nous font nos "disparus" c'est de les solliciter trop souvent et de nuire ainsi au travail, à la mission qu'ils doivent accomplir dans l'au-delà… En fait, les Esprits de nos proches ne sont amenés qu'avec l'accord de Dieu et l'aide d'Esprits protecteurs et bien sûr de leur guide spirituel ou ange gardien, dans des cas extrêmes… On ne peut contraindre, contre leur gré, des Esprits, à se manifester, même si, par amour pour nous, ils acceptent volontiers. En cas d'impossibilité, si la protection est grande, un autre Esprit, proche, se présentera à sa place, parlera en son nom… Si la protection n'est pas et si les contacts sont de curiosité simple, sans amour ni respect pour l'au-delà, d'autres Esprits, bien moins intentionnés peuvent se présenter en lieu et place de l'être aimé que l'on oblige à se présenter… De toute façon, il y a danger à engager des contacts avec l'au-delà si l'on est pas entouré de gens expérimentés, de médiums qui voient les Entités et qui ont le pouvoir de les décrire, médiums qui est aujourd'hui fort rares.]
Et d'ailleurs, peut-on supposer que Dieu donne aux âmes des morts une vertu surnaturelle pour qu'elles viennent se rendre aux désirs du premier venu, servir de passe-temps aux uns, de jouet et de plaisanterie aux autres, d'amusements pour tous ? Est-ce là l'ordre établi par la providence et la sagesse de Dieu ?
Sans doute, nous avons avec les habitants de l'autre monde des relations véritables ;
Nous prions pour les uns, afin de les soulager, et nous leur appliquons les mérites de nos bonnes œuvres. Nous prions les autres qui, en retour, intercèdent pour nous et nous obtiennent les bénédictions du Ciel…




Supposons qu'une âme sainte entre en communication avec nous, que nous dirait-elle, sinon de pratiquer fidèlement la loi, de nous tenir humbles, d'éviter avec soin, la curiosité, et surtout, de ne pas nous livrer à ces pratiques offensantes pour elles et dangereuses pour nous. C'est ce que fit l'ombre de Samuel qui, par une permission spéciale de Dieu, apparut à Saül et lui dit avec reproche : Pourquoi es-tu venu me tirer de mon repos ?…
Si c'était l'âme d'un damné [N.d.l.r. - Nous emploierions plutôt le terme d'Esprit souffrant] qui vînt nous parler, elle ne nous dirait autre chose sinon, qu'il nous faut prendre garde de ne pas tomber dans son malheur…
[N.d.l.r. - Dans « Spirite » (p. 37) Marcelle Olivério publie un magnifique message que sa mère, désincarnée, est venue délivrer à un groupe de leurs amis :

Les parents de marcelle peu avant leur désincarnation…

Pleurs de l'Esprit pendant plusieurs minutes, puis…
« Ah !… vous vous agitez sur la Terre, et nous, du fond de ces Plans que nous venons de découvrir, nous pleurons, nous pleurons… nous pleurons sur vous que nous avons laissés, nous pleurons sur ces éléments qui sont les vôtres de curiosité, de flottement, d'indifférence, de refus, de reniement et d'obstruction ; nous pleurons sur votre immobilisme, nous pleurons sur votre nonchalance, nous pleurons sur votre entêtement et nous pleurons également sur nous, sur les gestes accomplis, les drames semés ; nous pleurons aussi sur notre entêtement, notre indifférence, notre obstruction et nous pleurons sans cesse ces regrets, ces remords qui nous tenaillent, lancinants, à travers le temps… Ah !… Ah, mon Dieu, nous t'avons si souvent renié, si souvent rejeté ! Oh, la confrontation à nos gestes passés, l'horreur découverte de situations que nous avons créées, dont nous avons été signataires, délibérément, allégrement, implacablement !

Les morts se sont succédées et nous nous sommes tous retrouves, sourire aux lèvres, dans la joie de ces moments de rencontre. Mais si la joie de ces rencontres était là, quelle confrontation à notre indifférence et à ce qui semblait être un oubli humain au fil des jours et du temps !
Tous présents, tous réunis…
Nous sommes accueillis par ceux qui nous ont précédés mais qui, comme nous, ont dû se mettre à genoux pour pleurer leur repentir, et exprimer ce désir de rattraper toutes ces actions qui ne méritent certes pas absolution.

O vous qui m'écoutez, transformez vos vies, balayez ces éléments négatifs de vos jours, de vos instants. Même si ces temps semblent longs sur cette Terre qui est la vôtre, vous serez un jour plongés dans ce plan qui est le nôtre et vous aurez comme nous à gémir et à pleurer, à regretter, à demander le pardon de vos actions.
Réformez-vous, transformez-vous profondément. Nous n'en avons pas fait autant et aujourd'hui nous pleurons sur ces moments perdus. Découvrez ces horizons que Raphaël a montrés à vos yeux en levant le voile sur un Plan que vous soupçonniez sans jamais y avoir pénétré.
Lorsque sa main lumineuse s'est tendue pour nous, pour nous montrer ce nouveau Ciel, pourquoi, pourquoi ne l'avons-nous pas compris et pourquoi dans le mépris, les pirouettes et l'ironie, avons-nous transformé les choses ? Il aurait fallu si peu de choses pour que nos pas puissent nous conduire vers ces plans qu'il montrait à nos yeux ! Etait-ce parce que nous étions "vieux" que nous avons jugé inutile d'accomplir ce travail intérieur qui aurait fait notre bonheur ?…

Ah ! ces retrouvailles avec ce plan de pureté, d'éternité !…
(pleurs de l'entité)
Aurons-nous assez de ce temps où nous sommes maintenant plongés pour rattraper tous nos errements ?…
Aujourd'hui nous faisons serment de ne pas recommencer une vie avec ces mêmes éléments car il nous faudra encore reprendre ce chemin de vie !…

Puisses-Tu, ô Seigneur dont j'ai si rarement voulu prononcer le nom, ouvrir les portes de leur compréhension comme Tu as fait pour la nôtre !…

Acceptez ce message donné avec amour par tous ceux qui ont toujours vécu ce chemin de vie avec trop souvent ce défi, ce mépris des chose ignorées de Là-bas.
Que notre souffrance soit votre sauvegarde, que nos larmes qui coulent et coulent encore ne soient que les nôtres, et que vous soient épargnés ces efforts de l'aveu et du constat parce que vous aurez su faire ces pas qui vous écarteront du doute en vous faisant retrouver la valeur d'un chemin montant qui, instant après instant, vous conduira dans la force vive de l'espoir à ne vivre qu'en fonction de Ses conseils, qu'en fonction de Sa Gloire… Ecoutez… Agissez… Nous vous en supplions !…
Ne laissez pas passer le temps !…
Grandissez-vous, nettoyez-vous car c'est maintenant le temps des regrets !… Pour nous il est trop tard, trop tard pour rattraper, et il nous faudra recommencer, recommencer encore et toujours pour vivre dans un nouvel amour ces jours que nous avons gâchés…

Faites vite… faites vite… faites vite !… »

En bref, mes parents avouèrent bien plus tard aussi, qu'un peu effrayés par ce qui se passait, ils avaient opté pour une attitude de silence, se contentant de frémir et de craindre -ou de se réjouir dans les moments de joie- mais pratiquant en fait cette "politique de l'autruche" moins dérangeante et peut-être plus sécurisante que trop souvent, peut-être par lâcheté, on préfère adopter lorsqu'un constat difficile s'impose.]




Nous voyons, dans l'Evangile, que l'âme du mauvais riche, précipitée dans les enfers, demande à Dieu [quand il voit celui qui était plein d'ulcères, devant sa maison, et qu'il avait refusé de secourir] la permission de venir trouver ses frères, pour leur recommander de prendre garde à eux afin d'éviter les malheurs de la damnation, Dieu ne voulut pas le lui permettre, disant : ils ont Moïse et les prophètes ; s'ils ne les croient pas, ils ne croiront pas mieux un homme qui ressusciterait d'entre les morts… [N.d.l.r. - surtout si les Pères de l'Eglise affirment haut et fort que cela n'est pas possible, et que ce sont des démons qui usurpent le nom des âmes des morts pour mieux tromper les humains]

Arthur - Cependant, on rapporte des faits qui prouvent que des morts sont venus quelquefois parler aux vivants…

L'abbé - Ces faits sont possibles, parce que Dieu peut donner aux morts, une permission particulière et une vertu surnaturelle pour faire ce qu'ils ne pourraient pas naturellement. Mais ce sont là des faits exceptionnels… et jamais ces faits ne se sont produits par le moyen de ces pratiques d'évocation, ni dans des circonstances semblables à celles dont nous parlons…

Arthur - Et les bons anges, ne peuvent-ils pas produire ces phénomènes ?…

L'abbé - Les bons anges, Arthur, sont les ministres de Dieu ; ils se confirment à l'ordre que la Providence a établi, et suivent en tout ses volontés.
Les bons anges peuvent-ils, d'ailleurs, donner ces réponses mensongères, impies, scandaleuses, que nous avons reconnues sortir des tables parlantes ? ou bien supposeriez-vous qu'à la volonté de l'Homme incrédule et souvent libertin, les bons et les mauvais Esprits viennent tour-à-tour, écouter ses questions et lui donner réponse ? Cette supposition est tellement absurde, qu'il est inutile, ce me semble, de la discuter sérieusement.
[N.d.l.r. - Et pourtant, n'en déplaise à l'abbé : un soir, un proviseur de lycée, en région parisienne, s'est présenté à marcelle olivério à l'occasion d'une réunion dans le lycée et ils ont abordé le problème des contacts avec les Esprits. Il a d'abord voulu essayer le verre -qui répondait- mais il ne fut pas convaincu. Il a lancé un défi au Ciel et dit qu'il voulait essayer un contact par l'intermédiaire d'un guéridon. Il posa les questions voulues par lui, personnelles, et dont aucun des participants connaissait les réponses. L'expérience terminée, il nia non les faits, mais les causes. Tous les participants regagnaient fauteuils et canapés quand le guéridon se déplaça seul devant le Proviseur. il se leva presque à la verticale, et frappa très fort à quelques centimètres des pieds de celui-ci avec un tel fracas chaque fois, que le plancher semblait éclater. Impressionné, voire paniqué, il lui demanda : qui es-tu ? Le guéridon répondit : un messager… et Marcelle de demander que fallait-il faire face à des êtres orgueilleux, qui se disaient des esprits forts mais qui niaient l'évidence, le guéridon a répondu : « rien, prier !… » et tout se tut…
Le Proviseur disait ne pas être convaincu, mais jura de ne plus défier et de ne plus aborder ce problème à l'avenir… Comme quoi, même des « bons anges », comme dit l'abbé, peuvent intervenir avec des tables quand la nécessité s'en fait sentir.]

Mes amis, il est évident d'après tout ce que nous avons dit, qu'il n'est pas permis de prendre part à ces expériences dangereuses.




Ces choses sont pleines d'une curiosité contagieuse, d'une anxiété crucifiante, d'une servitude mortelle. Car ces Esprits, pour tromper, procurent à chacun, ce qu'ils voient propre à le captiver… [Eugyppius]
Raban Maur nous adresse les mêmes recommandations : « Il est très mal, dit-il, de recourir aux magiciens ; car les démons, quoiqu'ils paraissent, pour un peu de temps afin de mieux séduire, opérer quelque chose dans l'intérêt de la santé du corps, cependant ils ne le font pas pour le bien réel, ni par un sentiment de bienveillance pour les Hommes mais afin de réduire sous leur servitude et de les détacher de Dieu… » Et peu après : « Ce n'est pas un péché quelconque de consulter la magie… »
Hinemar de Reims est tout aussi affirmatif : Après avoir parlé des différents genres de magie, il ajoute : « Dans toutes choses, c'est l'art des démons ; par conséquent, tout chrétien doit les fuir, les répudier de son exécration et les condamner absolument… »

Le pape Etienne VI, dans un discours adressé aux Romains s'élève en ces termes contre ceux qui se livraient à la magie : « Je ne veux pas vous laisser ignorer la loi que Dieu a portée, disant à Moïse : "Ne souffrez pas qu'un magicien vive au milieu de vous." Et cependant, dans cette cité, je le dis avec douleur, il s'en trouve qui, non contents de ne pas chasser les magiciens, les protègent encore et les favorisent. Ils ne craignent pas de consulter des démons par leur entremise, oubliant la loi divine et la doctrine apostolique : Qu'y a-t-il de commun entre la Lumière et les Ténèbres ? le Christ et Bélial ? Dès lors que, méprisant Jésus-Christ, ils consultent les démons comme les païens, ils ne sont plus chrétiens. Et que peut-il y avoir de plus horrible, de plus profane pour un chrétien, que de mépriser Jésus-Christ et d'adorer les démons ?…
[…]
Voici maintenant l'autorité souveraine ; Dieu va vous faire entendre sa parole. Ecoutez sa loi : « Vous ne souffrirez pas que les faiseurs de maléfices vivent sur votre terre… [Exode 22]
« Vous ne demanderez rien aux devins, pour n'être pas souillés par eux… »
« L'homme ou la femme en qui se trouvera l'esprit de Python et de divination, qu'ils soient lapidés, et qu'ils meurent… »
« Quand vous serez entrés sur la terre que le Seigneur Dieu vous donnera, prenez garde d'imiter les abominations de ces peuples et qu'il n'y ait personne, parmi vous, qui interroge les devins, et qui observe les songes et les augures. Qu'il ne se trouve ni magicien, ni enchanteur, ni qui consulte l'esprit de Python ou les devins, et qui demande la vérité aux morts, car toutes ces choses, Dieu les a en abomination… » [Deutéron. 18]

Telle est la loi…
Elle est claire, positive, formelle. Cependant, ne commet-on pas aujourd'hui, de gaîté de cœur, toutes ces abominations que Dieu condamne sous peine de mort ? Ne se fait-on pas un amusement de consulter la magie ? Ne demande-t-on pas la vérité aux morts ? N'a-t-on pas le triste courage de les outrager par des évocations curieuses ? N'exerce-t-on pas la divination en recherchant les choses futures, éloignées, secrètes, par des moyens d'eux-mêmes inefficaces et que Dieu n'a point établis pour opérer les effets attendus : le guéridon, la boule de cristal, le verre… etc.

Arthur - Mais monsieur l'abbé, les partisans des tables tournantes ne regardent pas ces expériences comme réprouvées par la religion. Leurs intentions sont pures ; ce n'est qu'un mouvement de curiosité bien naturelle et fort innocente, assurément, qui pousse à voir, de leurs yeux, des phénomènes aussi extraordinaires…

L'abbé - Je ne sais si cette curiosité est, aux yeux de Dieu, aussi innocente qu'elle vous le paraît. Point d'illusion, Arthur ; et ne cherchons pas à nous justifier des actes répréhensibles. Mes intentions sont pures, dit-on ; je serais désolé de concourir à une œuvre à laquelle le démon aurait la moindre part. Ainsi, fort de ma conscience, je suis tranquille sur les pratiques auxquelles je me livre.

Voyons donc si vos intentions sont aussi pures que vous le prétendez…
     - Tout culte rendu au démon est un culte illégitime et un acte superstitieux…
     - Toute convention, soit expresse, soit tacite, faite avec le démon, est un culte rendu à cet Esprit méchant, parce que c'est l'honorer que de recourir à lui…
     - Tout appel adressé au démon, pour qu'il vienne soit nous annoncer l'avenir, soit nous manifester les choses cachées, soit nous indiquer des remèdes inconnus, opérer des guérisons ou d'autres effets merveilleux de sa puissance, renferme un pacte entre cet ennemi de Dieu et celui qui l'invoque…
     - Tout acte qui demande ces effets, cette connaissance de l'avenir, [N.d.l.r. - C'est vrai que si Dieu avait souhaité que nous sachions notre avenir ou que nous connaissions nos vies antérieures, il nous en aurait donné la faculté sans avoir recours pour cela à un thérapeute ou à une voyante… et marcelle, qui était une médium hors pair, s'est toujours refusé à prédire l'avenir, et même si elle savait, elle se refusait de délivrer ce qui lui avait été confié ; ces visions ne lui servaient qu'à orienter son entretien avec ceux qui venaient lui demander de l'aide, et ce, toujours bénévolement…] des choses secrètes ou autres prodiges, à des moyens dépourvus d'efficacité naturelle pour les produire [boule de cristal, cartes, plomb, guéridon, tables, oui-ja… etc.] et en dehors des voies de Dieu, est un appel fait au démon.

Arthur - Pourquoi ?

L'abbé - Parce que, quand vous demandez ces choses, vous les demandez à la puissance qui les produit ? Or, cette puissance n'est, c'est l'hypothèse, ni celle de Dieu, ni celles des bons anges, ni la vertu des moyens que vous employez : c'est donc celle des démons que vous invoquez, alors, au moins tacitement…

Arthur - C'est juste…

L'abbé - Toute œuvre dans laquelle il y a lieu de penser que le démon s'ingère de lui-même est une œuvre illicite…
[…]
« Pour connaître l'avenir, toute divination se sert du conseil ou du secours des démons. On implore ce secours expressément, ou bien, le démon s'ingère de lui-même d'une manière occulte, en dehors de l'intention même du devin, à prédire des choses futures que les Hommes ignorent… » [saint Thomas]
[N.d.l.r. - Nous n'irons pas dire, comme saint Thomas, que consulter une voyante, se faire prédire l'avenir, c'est faire honneur à Satan. Cependant, c'est déroger à la loi divine qui n'a pas voulu que nous connaissions notre avenir, pas plus que notre passé d'ailleurs… Mais il est vrai que le devin est un médium qui s'ignore, souvent. Il fait appel, souvent à son insu, à un Esprit qui lui est attaché. Cet Esprit ne rend pas service, gratuitement, à la voyante… il attend quelque chose en retour, ne serait-ce que son ego flatté par la jouissance qu'il a à révéler ; or, il n'a pas toujours la lucidité, les pouvoirs pour ce faire et alors, il faut soit interroger de manière insidieuse le client, pour donner à l'Esprit de quoi révéler, soit extrapoler. Et la complicité du devin, avec l'Esprit incapable, se fera d'autant plus facilement qu'il va se faire payer et doit donc impérativement contenter le client souvent complètement désemparé, dans le but inavoué, de le faire revenir… D'ailleurs, souvent comme pour prouver des pouvoirs qu'il n'a pas et sa capacité à deviner, le devin, avec la complicité de l'Esprit, va dans un premier temps, non pas révéler l'avenir, mais fouiller le passé du client, pour le mettre en confiance et se rendre crédible… Et si le devin site un prénom non connu de lui, ou la couleur de sa voiture, alors le client se laisse aller et il est difficile, après, de faire douter celui-ci de la véritable valeur des révélations faites car il y croit dur comme fer… En fait, ces clients qui étaient venus pour se faire prédire l'avenir, sont convaincus de la valeur du devin parce qu'il leur a fait toucher du doigt un fait passé, et il n'y a pas plus facile, pour un Esprit même peu évolué, de connaître le passé des gens car ils lisent en nous comme dans un livre ouvert…
Prédire l'avenir, le vrai, c'est une autre affaire et comment croire -il faut être naïf- que l'Esprit et le devin, qui se font payer, vont nous conseiller un avenir qui nous conduiront vers le divin, surtout quand Dieu a dit : Tu donneras gratuitement ce que tu as reçu gratuitement… et que les deux dérogent déjà aux lois divines ; comment croire que le devin va nous donner les numéros du loto pour nous faire gagner de l'argent -même si l'on est persuadé que si l'on gagne, on aidera autrui- comment croire que le devin qui fait payer sa consultation, s'il sait les numéros gagnants, va être assez honnête pour refuser de les jouer pour son propre compte ?…]




Dès lors, est illicite :
     1- La divination qui se fait par l'invocation expresse des démons ; la divination qui se fait par des personnes vivantes, par des figures ou des signes qui se manifestent dans des choses inanimées…
     2- La divination qui se fait même sans l'invocation expresse des démons et par ces différents modes exprimés sous le nom général de sorts, parce qu'elle se fait par l'intervention des malins Esprits…
     3- Les observances qui ont pour objet d'acquérir des connaissances en dehors des moyens naturels et des voies de Dieu, par l'inspection de certaines figures ou en prononçant certaines paroles…
     4- Les observances qui emploient des moyens qui n'ont pas vertu de produire les effets pour lesquels ils ont été créés…
     5- Les observances qui ont pour but de connaître à l'avance notre bonne ou notre mauvaise fortune. On ne les regarde pas comme des signes venant de Dieu, puisqu'elles n'ont pas été établies par une autorité divine, mais elles viennent plutôt de la vanité humaine, aidée de la perversité des démons qui s'efforcent d'impliquer les Hommes dans toutes ces frivolités… [saint Thomas]

Arthur - J'admets tout cela. Mais quand je fais parler ma table, mon intention n'est pas de recourir à des œuvres qui rentrent dans la catégorie de celles que vous indiquez…

L'abbé - C'est là ce que nous allons examiner…
Votre intention positive est de faire parler les tables ou produire d'autres effets de ce genre. Vous voulez évoquer les Esprits, les interroger, obtenir des réponses, apprendre d'eux la vérité sur l'avenir, sur votre bonne ou mauvaise fortune, sur les choses de l'autre vie, sur des particularités inconnues de vous, etc. etc. c'est-à-dire vous voulez précisément ce que la loi de Dieu vous défend.
Puis, vous cherchez ces résultats par les moyens que vous employez. Or, vous ne pouvez pas ignorer que ces moyens sont, par eux-mêmes, vains, stériles, inefficaces, sans vertu propre à produire ces résultats… Il n'est aucune proportion entre les causes mises en jeu et les effets attendus.
D'autre part, ces pratiques sont loin d'être d'institution divine. Dieu ne les a pas établies pour opérer, par une efficacité surnaturelle, ce qu'elles ne peuvent naturellement produire : vous le savez bien.
Quand donc vous avez recours à ces pratiques, ce n'est ni aux moyens que vous employez, ni à Dieu, que vous demandez réellement les prodiges qui vous charment, mais à une puissance occulte ; et c'est bien cette puissance occulte, quelle qu'elle soit, que vous invoquez. En vous plaçant autour d'un guéridon, en posant vos mains sur sa surface, les coups qui vous donneront le sens de la réponse sollicitée, vous appelez l'agent véritable de ces mystères, vous faites une convention expresse avec lui. Et puisque cet agent occulte vous répond par les signes que vous lui indiquez, il accepte la convention : il y a un pacte entre vous et lui…

Léon - J'ai vu une dame qui commence toujours, quand elle se livre aux opérations de ce genre, par se recueillir, prier et invoquer mentalement les Esprits avec lesquels elle désire entrer en rapport…

Arthur - Même moi, je ne crois pas invoquer le secours du démon…

L'abbé - Qu'importe, Dès lors, je le répète encore, que vous demandez des effets qui ne peuvent pas être produits par les moyens que vous employez, ni naturellement, parce que leur efficacité naturelle ne s'étend pas jusque-là ; ni surnaturellement, parce que Dieu ne leur a pas donné une vertu surnaturelle destinée à produire ces résultats, [N.d.l.r. - Ce sont des actes contre nature] vous faites un acte superstitieux : vous voulez amener des effets en dehors des voies légitimes et de l'ordre de la Providence ; vous faites, dans cette intention, appel à une cause illégitime, à un principe d'action auquel Dieu vous défend d'avoir recours. Vous vous exposez donc, volontairement, au péril de rencontrer cette cause dans la puissance diabolique, et c'est pourquoi rien ne peut vous affirmer la licité de votre acte. Ecoutez saint Thomas :
« A l'égard des choses que l'on fait pour produire quelques effets particuliers, il faut examiner si ces choses semblent pouvoir naturellement produire de pareils effets… Si elles ne semblent pas naturellement capables de produire ces effets, il en résulte qu'on ne les emploie pas pour produire ces effets à titre de causes, mais seulement comme signes. Alors, elles rentrent dans les pactes conventionnels avec le démon… »

Arthur - J'ai voulu défendre, selon mes forces, mes amis, de ces curiosités dangereuses…

L'abbé - Il est difficile, Arthur, de justifier des œuvres semblables…
     1- Ces genres de choses ne sauraient produire aucun bien…
     2- De plus, jusqu'ici, non-seulement elles n'ont produit aucun bien réel, mais elles ont causé les plus tristes résultats. Ce sont des œuvres dangereuses pour les bonnes mœurs, dangereuses pour la paix des familles, dangereuses pour la santé du corps et de l'esprit. Une âme droite ne peut prendre part à des œuvres semblables ; elle doit même les combattre autant qu'il est en elle, comme on doit repousser un ennemi public…
     3- Ces œuvres, un chrétien doit les avoir en horreur… D'ailleurs, des hommes graves, et un grand nombre d'évêque tant en France et en Espagne qu'en Amérique, ont défendu toute participation aux expériences de ce genre. Que faut-il de plus pour une âme chrétienne ?…

Léon - Pour moi, ma décision est prise et mon jugement est formé…

Arthur - Moi aussi, je sais à quoi m'en tenir…




N.d.l.r. - Marcelle Olivério est intervenu un soir, sur une antenne de radio nationale pour mettre une fédération spirite en garde contre les dangers de ces pratiques qui se faisait en public -ce soir là à Amiens, à la foire exposition- afin d'apporter la preuve, disait son président, de la survivance…
Marcelle disait que cela était dépassé…

Jean Prieur le confirme : « Or déjà, à l'époque d'Allan Kardec, elles étaient démodées, et Pierre Larousse, dans son grand dictionnaire du XIXème siècle pouvait écrire : « elles ont fait leur temps. Comme tant d'autres choses, elles ont eu quelques jours de vogue, et personne aujourd'hui ne s'en occupe, même à titre d'amusement. »
C'était d'ailleurs l'avis de Kardec lui-même : « Le spiritisme a eu son point de départ, en France, dans le phénomène vulgaire des tables tournantes ; mais comme ces faits parlent plus aux yeux qu'à l'intelligence, qu'ils éveillent plus de curiosité que de sentiments, la curiosité satisfaite, on s'y est d'autant moins intéressé qu'on ne les comprenait pas. » [Kardec et son époque - p. 7]




Une autre question, grave, se pose maintenant au lecteur : pourquoi l'Eglise a-t-elle, pendant tant de temps, nié l'Au-delà et la possibilité de ces contacts dont elle connaissait les dangers ?…

C'est criminel !…




 

   
   

Les textes que vous venez de parcourir sont de 1854. Les choses ont-elles changé ? Comment cela a-t-il évolué à travers le temps ?
Et qu'en est-il aujourd'hui
?…

Pour plus d'informations, nous vous invitons à vous rendre sur
notre rubrique « Diables ou démons, ils existent… »

   
   

 

   
   

Des Esprits…