Ainsi soit-il !

Prières…

 

   






Seigneur !…
Fais que ces vies déchirées et troublées que tu contemples avec tristesse dans l'amour infini et puissant, fais que ces vies soient illuminées d'une autre Lumière, baignées d'un autre amour, transportées par une autre force pour atteindre des sommets de pureté, de sérénité et de paix…

Comme la nuit, Seigneur, étend son aile sombre sur le paysage où tout brillait pourtant, les ombres d'éléments de détresse, d'éléments négatifs, d'éléments de sordide ont recouvert d'une écharpe épaisse et feutrée des jours qui ne peuvent s'étirer qu'à travers la noirceur de gestes accomplis et l'horreur de pensées qui, ne s'exprimant point, habitent l'être et le poussent, force occulte difficile à réprimer et à maîtriser, à des actes que nous déplorons et sur lesquels nous pleurons.

O Seigneur Jésus…
toi dont la vie pleine de Lumière s'est offerte en holocauste aux masses,
toi dont l'amour s'est répandu sur la Terre en flots puissants, déversés au rythme des battements d'un cœur qui n'en finissait pas de s'ouvrir pour donner et donner encore ;
Seigneur Jésus, Maître divin, Maître de lumière, d'amour et de pureté,
toi dont le sang a coulé au rythme des rires et des cris de joie,
toi dont le sang a coulé sur des foules braquées, dressant des poings vengeurs pour t'abaisser et t'avilir,
toi dont la vie a été lumière et amour dans l'offrande, penche-toi avec tendresse et tends les mains vers cette humanité souffrante, désespérée et flottante…

Seigneur !…
Recueille dans tes mains de douceur ces enfants perdus dans la nonchalance, la révolte, la rancœur, la curiosité, les quêtes orgueilleuses, difficiles et troubles, tendant à apporter des éléments de bonheur à des vies qui ne peuvent que palpiter et s'éteindre… car aucun souffle de fraîcheur et de pureté ne peut les alimenter.
Prends dans tes bras largement écartés, Seigneur, ces êtres que tu chéris et sur lesquels tu pleures… tu pleures… tu pleures sans cesse et sans fin car ils restent sourds à tes appels et à tes incitations à des vies de lumière et de paix…

Ô mon Dieu ! le flux et le reflux de vies difficiles entraînent les êtres troublés vers des horizons lointains qu'ils croient des horizons d'espoir et de vie, et ils se laissent emporter, croyant être bercés par un flot qu'ils voudraient plus rapide et plus puissant pour les propulser vers ces sommets inconnus qu'ils voudraient découvrir, découvrir et posséder.
Mais hélas, mon Dieu, si la vague part, légère et déferlante, elle reviendra grondante, traînant et roulant sur des galets quelquefois meurtriers, des corps disloqués et pantelants qu'elle rejettera sur une grève silencieuse où des vibrations lourdes seront les linceuls qui envelopperont ces corps qui resteront sans vie…
Pauvres êtres perdus qui sembleront, dans leur immobilité pesante, abandonnés de toi et délaissés de tous.
Et la vague grondante viendra, roulant et roulant encore et toujours, mourir sur le sable doré en léchant ces corps immobiles comme dans une ultime caresse, comme pour un ultime baiser…

Parce que ta main, Seigneur, s'est tendue et que ta prière est montée vers ce Père éternellement présent près de toi et attentif à ta voix,
parce que tu as osé, Seigneur Jésus, en toute humilité, appeler à ton aide cette force puissante et lumineuse que rien jamais ne pourra égaler,
parce que ta foi était immense, ô Maître, tu as pu, d'un geste, tirer Lazare de l'obscurité douceâtre de sa tombe et l'en faire sortir, statue maculée déjà de décomposition dans des bandelettes entourant un corps qui avait souillé la blancheur des linges… tu as pu, Seigneur, faire sortir Lazare et le conduire d'un pas hésitant puis plus ferme, statue de vie émergeant des ombres du tombeau, face à une foule surprise, terrorisée, puis largement dominée par l'élément de miracle merveilleux ; une foule tout d'un coup silencieuse, muette, qui s'agenouilla en inclinant la tête, en remerciant Dieu et en remerciant encore l'être de Lumière que tu es, d'avoir pu, d'un geste et d'un élan, d'un mot d'amour, d'un mot de foi, faire renaître la vie…
Parce que tu as pu, Seigneur Jésus, à notre tour, inclinés devant toi dans un geste de supplication, nous te demandons d'ouvrir les portes de nos tombeaux hermétiquement fermés… Fais, Seigneur, exploser ces pierres qui enferment nos vies et les amènent progressivement à une décomposition qu'aucun geste ou qu'aucun élan humain ne pourrait sembler arrêter.
Fais exploser ces pierres, Seigneur, et projette de toutes tes forces ta lumière crépitante et vibrante à l'intérieur de ces antres pour régénérer, à une source de vie éternelle et définitive, ces êtres que nous voudrions préserver du désespoir et de drames qui pourraient détruire et anéantir en arrêtant les vies.

Savez-vous la souffrance de l'être qui rampe sur des dunes de sable doré à la recherche d'un point d'eau indispensable à ses jours ?

Mais s'il sait bander ses muscles dans un effort terrible pour essayer d'accrocher ses doigts crispés dans ce sable qui fuit toujours sans offrir de prise, s'il sait tendre ses efforts pour ramper et ramper encore, pauvre corps pantelant, pauvre être dont la vie s'en va et dont la langue enflée, gonflée, ne peut même plus permettre l'envol d'un mot ; s'il sait lutter, s'il sait élever ses pensées pour dire :
– « Seigneur, tends ta main, ne m'abandonne pas, fais briller pour moi la lumière à mon horizon de noirceur afin qu'elle guide ma reptation douloureuse… »
s'il sait le faire, il croira voir dans un mirage, s'approcher de lui les ombres bleues et vertes de la palmeraie lointaine que, porté par une force inconnue, il aura enfin pu atteindre et où il pourra enfin s'abandonner à cette obscurité qui peu à peu envahissait son esprit qui sombrait car cette obscurité se fera douceur pour faire renaître ses jours…
Et sous l'ombre frémissante des palmes qui s'agitent, comme un éventail d'amour s'agiterait, pour rafraîchir un front enfiévré sous la fraîcheur de ces palmes, il pourra recevoir, offertes par une main aimante et charitable, les gouttes d'eau fraîche que sa bouche brûlée et desséchée happera avec avidité pour s'en repaître et pour le faire revivre…

Des voyageurs perdus dans l'immensité de ce désert sans fin, des voyageurs que nous te demandons, Seigneur Jésus, de sauver et d'arracher à leur destin d'horreur et d'ombre… Des êtres qui se traînent dans une quête interminable et difficile vers une source d'eau qu'ils croient vive et qui n'est en ce moment qu'une eau qui, désespérément, stagne, stagne et pourra croupir…
Permets, Seigneur, que nous remettions entre tes mains d'amour et de grâce, ces êtres auxquels nous voudrions épargner chagrin, déception, désespoir et drame ; des êtres qui, dans des horizons différents, évoluent dans une ombre épaisse, enfermés entre les murs élevés, serrés d'un tunnel sans fin où, aveugles, ils avancent, sourds aux appels des voix amies qui voudraient les retenir pour entraver leurs pas et les empêcher d'aller au devant du monstre de métal grondant qui, dans un rugissement, se précipitera pour les broyer et les laisser, débris pantelants, rougissant un sol pourtant noirci de suie…

Chasse le trouble intense de ces âmes, Seigneur, paralyse, annihile, ralentis les quêtes intérieures et les recherches de vie faites dans un trouble qui nous navre et que nous voudrions voir éviter…
Chasse l'orgueil démesuré, cet orgueil-fuite, cet orgueil-échappatoire qui veut camoufler des âmes pourtant sensibles, éperdues de souffrance qui vivent dans des drames qui les emportent, pantins disloqués, vers un destin où nous voudrions tant voir enfin fleurir la paix et la joie…

Chasse l'immobilisme, la perversité, la rancœur, la révolte, la haine, la stagnation ; chasse les mouvements de révolte haineuse…
Donne la compréhension, l'acceptation, l'humilité, la gentillesse…
Arrache ces brumes qui obscurcissent les esprits…
Seigneur, donne-leur la compréhension des faits, des gestes, des pensées, des élans.
Fais naître au fond de ces âmes l'envie d'une autre vie et d'un autre horizon.

Des êtres qui fuient, Seigneur, qui fuient comme le chiot maladroit et attendrissant tourne dans un jeu qui n'en finit pas autour d'une queue qu'il veut à toute force attraper pour montrer qu'il est le plus fort, et qu'il a dominé l'ennemi…
Des êtres qui fuient ou qui, plutôt, croyant fuir, tournent en rond et courent après leur ombre pour se retrouver au détour d'un chemin, serrant contre eux l'ombre qu'ils guignaient comme un objet d'hostilité ou comme un objet étranger.
Regarde-les, Seigneur, ces êtres : ils courent et courent encore, étreignent, étreignent de plus en plus fort… et lorsqu'enfin leurs paupières se lèvent et que leurs yeux s'ouvrent, ils contemplent, éperdus, ce qu'ils croyaient serrer comme un trésor et ne peuvent que trouver le vide, et ne peuvent que trouver la solitude désespérée qui de nouveau et toujours les broie et les anéantit…
Arrache ces voiles qui couvrent les vies !… et parce que ta volonté d'amour, ô Seigneur Jésus, a été la plus grande pour conduire ces pas hésitants vers des lieux bénis où nous pouvons les serrer sur nos cœurs aimants et sincères, fais, Seigneur, que ces enfants perdus et douloureux acceptent l'étreinte d'amour de nos bras et acceptent d'être régénérés en se laissant imprégner de l'explosion de tendresse de ces cœurs où, Seigneur, tu as construit pour toujours des demeures d'amour, de lumière et de pureté, pour y vivre et y demeurer afin que nous puissions ensuite offrir et donner, donner et offrir dans un geste large qui n'en finit pas de semer.

Fais, Seigneur, que ces êtres et plus loin d'autres, inconnus, puissent accepter d'être comme l'enfant qui écoute et apprend…
Fais, Seigneur, qu'ils puissent s'ouvrir tout grand à cette notion de phrases à prononcer et à redire et qu'ils puissent accepter d'écouter, d'entendre et de retenir trois mots qui chanteront éternellement ta gloire…

S'il est des jours où la neige a étendu, sur toutes choses, un épais linceul qui feutrait les vies, il est des jours où, la vie reprenant ses droits, un soleil merveilleux brille dans un ciel pur qui, au-dessus de vos têtes, étend son univers d'espoir et de douceur.
Il étincelle comme un rappel de cette Lumière qui n'en finit pas de briller sur toutes vies et qui pénètre les Ombres.

Y a-t-il une ombre quand la lumière de Dieu est là ?…

Que notre prière monte puissante, vers ce Dieu lointain -si proche pourtant- pour supplier que cette Lumière merveilleuse et vivante brille éternellement sur vos destins…

Venez, enfants très chers, venez avec nous…
suivez-nous le long de ces routes qui vous semblent difficiles. Venez, accompagnez-nous sur ces chemins que vous jugez caillouteux.
Notre main se fait tendre pour assurer vos pas et éviter la chute ; notre main sera caressante pour essuyer vos larmes et panser vos blessures, mais notre main sera puissante pour arracher le voile qui obscurcit vos vies, pour ouvrir tout grand pour vous, ce lourd ventail qui empêche vos pas et arrête ces vies.

Venez, amis, venez !…

Regardez cette route si longue… si longue…
Levez la tête et regardez ce point lointain d'infini où vous la voyez se perdre et disparaître…
Si vous savez poser votre main dans la nôtre, vous serez surpris de toucher enfin à ce havre de paix où enfin vous connaîtrez le bonheur et la joie…


archange Raphaël
médium : marcelle olivério


 
 
est-il si difficile de s'adresser à Dieu ?…