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Seigneur
!
Fais que ces vies déchirées et troublées
que tu contemples avec tristesse dans l'amour infini et
puissant, fais que ces vies soient illuminées d'une
autre Lumière, baignées d'un autre amour,
transportées par une autre force pour atteindre des
sommets de pureté, de sérénité
et de paix
Comme la nuit, Seigneur, étend son aile sombre sur
le paysage où tout brillait pourtant, les ombres
d'éléments de détresse, d'éléments
négatifs, d'éléments de sordide ont
recouvert d'une écharpe épaisse et feutrée
des jours qui ne peuvent s'étirer qu'à travers
la noirceur de gestes accomplis et l'horreur de pensées
qui, ne s'exprimant point, habitent l'être et le poussent,
force occulte difficile à réprimer et à
maîtriser, à des actes que nous déplorons
et sur lesquels nous pleurons.
O Seigneur Jésus
toi dont la vie pleine de Lumière s'est offerte en
holocauste aux masses,
toi dont l'amour s'est répandu sur la Terre en flots
puissants, déversés au rythme des battements
d'un cur qui n'en finissait pas de s'ouvrir pour donner
et donner encore ;
Seigneur Jésus, Maître divin, Maître
de lumière, d'amour et de pureté,
toi dont le sang a coulé au rythme des rires et des
cris de joie,
toi dont le sang a coulé sur des foules braquées,
dressant des poings vengeurs pour t'abaisser et t'avilir,
toi dont la vie a été lumière et amour
dans l'offrande, penche-toi avec tendresse et tends les
mains vers cette humanité souffrante, désespérée
et flottante
Seigneur !
Recueille dans tes mains de douceur ces enfants perdus dans
la nonchalance, la révolte, la rancur, la curiosité,
les quêtes orgueilleuses, difficiles et troubles,
tendant à apporter des éléments de
bonheur à des vies qui ne peuvent que palpiter et
s'éteindre
car aucun souffle de fraîcheur
et de pureté ne peut les alimenter.
Prends dans tes bras largement écartés, Seigneur,
ces êtres que tu chéris et sur lesquels tu
pleures
tu pleures
tu pleures sans cesse et
sans fin car ils restent sourds à tes appels et à
tes incitations à des vies de lumière et de
paix
Ô mon Dieu ! le flux et le reflux de vies difficiles
entraînent les êtres troublés vers des
horizons lointains qu'ils croient des horizons d'espoir
et de vie, et ils se laissent emporter, croyant être
bercés par un flot qu'ils voudraient plus rapide
et plus puissant pour les propulser vers ces sommets inconnus
qu'ils voudraient découvrir, découvrir et
posséder.
Mais hélas, mon Dieu, si la vague part, légère
et déferlante, elle reviendra grondante, traînant
et roulant sur des galets quelquefois meurtriers, des corps
disloqués et pantelants qu'elle rejettera sur une
grève silencieuse où des vibrations lourdes
seront les linceuls qui envelopperont ces corps qui resteront
sans vie
Pauvres êtres perdus qui sembleront, dans leur immobilité
pesante, abandonnés de toi et délaissés
de tous.
Et la vague grondante viendra, roulant et roulant encore
et toujours, mourir sur le sable doré en léchant
ces corps immobiles comme dans une ultime caresse, comme
pour un ultime baiser
Parce que ta main, Seigneur, s'est tendue et que ta prière
est montée vers ce Père éternellement
présent près de toi et attentif à ta
voix,
parce que tu as osé, Seigneur Jésus, en toute
humilité, appeler à ton aide cette force puissante
et lumineuse que rien jamais ne pourra égaler,
parce que ta foi était immense, ô Maître,
tu as pu, d'un geste, tirer Lazare de l'obscurité
douceâtre de sa tombe et l'en faire sortir, statue
maculée déjà de décomposition
dans des bandelettes entourant un corps qui avait souillé
la blancheur des linges
tu as pu, Seigneur, faire
sortir Lazare et le conduire d'un pas hésitant puis
plus ferme, statue de vie émergeant des ombres du
tombeau, face à une foule surprise, terrorisée,
puis largement dominée par l'élément
de miracle merveilleux ; une foule tout d'un coup silencieuse,
muette, qui s'agenouilla en inclinant la tête, en
remerciant Dieu et en remerciant encore l'être de
Lumière que tu es, d'avoir pu, d'un geste et d'un
élan, d'un mot d'amour, d'un mot de foi, faire renaître
la vie
Parce que tu as pu, Seigneur Jésus, à notre
tour, inclinés devant toi dans un geste de supplication,
nous te demandons d'ouvrir les portes de nos tombeaux hermétiquement
fermés
Fais, Seigneur, exploser ces pierres
qui enferment nos vies et les amènent progressivement
à une décomposition qu'aucun geste ou qu'aucun
élan humain ne pourrait sembler arrêter.
Fais exploser ces pierres, Seigneur, et projette de toutes
tes forces ta lumière crépitante et vibrante
à l'intérieur de ces antres pour régénérer,
à une source de vie éternelle et définitive,
ces êtres que nous voudrions préserver du désespoir
et de drames qui pourraient détruire et anéantir
en arrêtant les vies.
Savez-vous la souffrance de l'être qui rampe sur des
dunes de sable doré à la recherche d'un point
d'eau indispensable à ses jours ?
Mais s'il sait bander ses muscles dans un effort terrible
pour essayer d'accrocher ses doigts crispés dans
ce sable qui fuit toujours sans offrir de prise, s'il sait
tendre ses efforts pour ramper et ramper encore, pauvre
corps pantelant, pauvre être dont la vie s'en va et
dont la langue enflée, gonflée, ne peut même
plus permettre l'envol d'un mot ; s'il sait lutter, s'il
sait élever ses pensées pour dire :
« Seigneur, tends ta main, ne m'abandonne pas,
fais briller pour moi la lumière à mon horizon
de noirceur afin qu'elle guide ma reptation douloureuse
»
s'il sait le faire, il croira voir dans un mirage, s'approcher
de lui les ombres bleues et vertes de la palmeraie lointaine
que, porté par une force inconnue, il aura enfin
pu atteindre et où il pourra enfin s'abandonner à
cette obscurité qui peu à peu envahissait
son esprit qui sombrait car cette obscurité se fera
douceur pour faire renaître ses jours
Et sous l'ombre frémissante des palmes qui s'agitent,
comme un éventail d'amour s'agiterait, pour rafraîchir
un front enfiévré sous la fraîcheur
de ces palmes, il pourra recevoir, offertes par une main
aimante et charitable, les gouttes d'eau fraîche que
sa bouche brûlée et desséchée
happera avec avidité pour s'en repaître et
pour le faire revivre
Des voyageurs perdus dans l'immensité de ce désert
sans fin, des voyageurs que nous te demandons, Seigneur
Jésus, de sauver et d'arracher à leur destin
d'horreur et d'ombre
Des êtres qui se traînent
dans une quête interminable et difficile vers une
source d'eau qu'ils croient vive et qui n'est en ce moment
qu'une eau qui, désespérément, stagne,
stagne et pourra croupir
Permets, Seigneur, que nous remettions entre tes mains d'amour
et de grâce, ces êtres auxquels nous voudrions
épargner chagrin, déception, désespoir
et drame ; des êtres qui, dans des horizons différents,
évoluent dans une ombre épaisse, enfermés
entre les murs élevés, serrés d'un
tunnel sans fin où, aveugles, ils avancent, sourds
aux appels des voix amies qui voudraient les retenir pour
entraver leurs pas et les empêcher d'aller au devant
du monstre de métal grondant qui, dans un rugissement,
se précipitera pour les broyer et les laisser, débris
pantelants, rougissant un sol pourtant noirci de suie
Chasse le trouble intense de ces âmes, Seigneur, paralyse,
annihile, ralentis les quêtes intérieures et
les recherches de vie faites dans un trouble qui nous navre
et que nous voudrions voir éviter
Chasse l'orgueil démesuré, cet orgueil-fuite,
cet orgueil-échappatoire qui veut camoufler des âmes
pourtant sensibles, éperdues de souffrance qui vivent
dans des drames qui les emportent, pantins disloqués,
vers un destin où nous voudrions tant voir enfin
fleurir la paix et la joie
Chasse l'immobilisme, la perversité, la rancur,
la révolte, la haine, la stagnation ; chasse les
mouvements de révolte haineuse
Donne la compréhension, l'acceptation, l'humilité,
la gentillesse
Arrache ces brumes qui obscurcissent les esprits
Seigneur, donne-leur la compréhension des faits,
des gestes, des pensées, des élans.
Fais naître au fond de ces âmes l'envie d'une
autre vie et d'un autre horizon.
Des êtres qui fuient, Seigneur, qui fuient comme le
chiot maladroit et attendrissant tourne dans un jeu qui
n'en finit pas autour d'une queue qu'il veut à toute
force attraper pour montrer qu'il est le plus fort, et qu'il
a dominé l'ennemi
Des êtres qui fuient ou qui, plutôt, croyant
fuir, tournent en rond et courent après leur ombre
pour se retrouver au détour d'un chemin, serrant
contre eux l'ombre qu'ils guignaient comme un objet d'hostilité
ou comme un objet étranger.
Regarde-les, Seigneur, ces êtres : ils courent et
courent encore, étreignent, étreignent de
plus en plus fort
et lorsqu'enfin leurs paupières
se lèvent et que leurs yeux s'ouvrent, ils contemplent,
éperdus, ce qu'ils croyaient serrer comme un trésor
et ne peuvent que trouver le vide, et ne peuvent que trouver
la solitude désespérée qui de nouveau
et toujours les broie et les anéantit
Arrache ces voiles qui couvrent les vies !
et parce
que ta volonté d'amour, ô Seigneur Jésus,
a été la plus grande pour conduire ces pas
hésitants vers des lieux bénis où nous
pouvons les serrer sur nos curs aimants et sincères,
fais, Seigneur, que ces enfants perdus et douloureux acceptent
l'étreinte d'amour de nos bras et acceptent d'être
régénérés en se laissant imprégner
de l'explosion de tendresse de ces curs où,
Seigneur, tu as construit pour toujours des demeures d'amour,
de lumière et de pureté, pour y vivre et y
demeurer afin que nous puissions ensuite offrir et donner,
donner et offrir dans un geste large qui n'en finit pas
de semer.
Fais, Seigneur, que ces êtres et plus loin d'autres,
inconnus, puissent accepter d'être comme l'enfant
qui écoute et apprend
Fais, Seigneur, qu'ils puissent s'ouvrir tout grand à
cette notion de phrases à prononcer et à redire
et qu'ils puissent accepter d'écouter, d'entendre
et de retenir trois mots qui chanteront éternellement
ta gloire
S'il est des jours où la neige a étendu, sur
toutes choses, un épais linceul qui feutrait les
vies, il est des jours où, la vie reprenant ses droits,
un soleil merveilleux brille dans un ciel pur qui, au-dessus
de vos têtes, étend son univers d'espoir et
de douceur.
Il étincelle comme un rappel de cette Lumière
qui n'en finit pas de briller sur toutes vies et qui pénètre
les Ombres.
Y a-t-il une ombre quand la lumière de Dieu est là
?
Que notre prière monte puissante, vers ce Dieu lointain
-si proche pourtant- pour supplier que cette Lumière
merveilleuse et vivante brille éternellement sur
vos destins
Venez, enfants très chers, venez avec nous
suivez-nous le long de ces routes qui vous semblent difficiles.
Venez, accompagnez-nous sur ces chemins que vous jugez caillouteux.
Notre main se fait tendre pour assurer vos pas et éviter
la chute ; notre main sera caressante pour essuyer vos larmes
et panser vos blessures, mais notre main sera puissante
pour arracher le voile qui obscurcit vos vies, pour ouvrir
tout grand pour vous, ce lourd ventail qui empêche
vos pas et arrête ces vies.
Venez, amis, venez !
Regardez cette route si longue
si longue
Levez la tête et regardez ce point lointain d'infini
où vous la voyez se perdre et disparaître
Si vous savez poser votre main dans la nôtre, vous
serez surpris de toucher enfin à ce havre de paix
où enfin vous connaîtrez le bonheur et la joie
archange Raphaël
médium : marcelle olivério
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