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« Demandez et vous recevrez
»
Mais encore faut-il toujours demander avec sagesse pour
soi.
« Accordez-moi, Grands Dieux, ce qui m'est
nécessaire
Soit que je pense ou non à vous le demander,
Et si de mes désirs l'objet m'était contraire,
Daignez, Grands Dieux, daignez ne pas me l'accorder
»
Se
ranger à la volonté divine, l'accepter comme
telle car seule guide de nos vies dans cette acceptation
de la sagesse et de l'équité de Dieu «
car Il sait ce qui nous est nécessaire avant que
nous le demandions
» [Jésus]
Prier, est-ce seulement se tourner vers Dieu dans les moments
difficiles des vies, lorsque, écrasés et perdus,
on ne sait plus à qui s'adresser pour obtenir et
recevoir encore ?
Certes, il y a la prière des instants de déchirement,
de souffrance, de désarroi, ces moments de désespoir,
de grande crise, d'affolement où l'âme chavire
sous les coups de boutoir d'un destin trop lourd, et il
n'est pas interdit de s'adresser à Dieu pour exprimer
sa détresse. Souvenons-nous de Jésus au mont
des Oliviers où les disciples l'avaient suivi :
«
arrivé sur place il leur dit :
"priez pour ne pas tomber au pouvoir de la tentation
"
et il s'éloigna d'eux à peu près à
la distance d'un jet de pierre. S'étant mis à
genoux il priait disant : « Père, si
tu veux écarter de moi cette coupe
Pourtant
que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui
se réalise !" Alors lui apparut du Ciel un ange
qui le réconfortait.
Pris d'angoisse, il priait plus intensément
Se relevant de sa prière, il trouva ses disciples
encore endormis
» [d'après Luc 22 - v.
40 à 44]
« et il dit à Pierre : "Simon, tu dors
? Tu n'as pas eu la force de veiller une heure ? Veillez
et priez, pour ne pas rentrer en tentation : l'Esprit est
fort, mais la chair est faible
Puis il s'en alla de
nouveau et pria en disant les mêmes paroles. »
[Marc 14 - v. 37 à 40]
Les apôtres ont failli à leur mission, car
ils n'ont pas soutenu Jésus dans cet instant difficile
: ils ont été
"endormis" alors
qu'ils auraient dû demander à Dieu de leur
donner la force de résister à cette "fatigue"
soudaine et montrer à Jésus qu'ils étaient
solidaires
il n'en a rien été : Ils
l'avaient déjà abandonné
« De nouveau, il vint et les trouva endormis car leurs
yeux étaient alourdis
une troisième
fois, il revint et leur dit : "Désormais, vous
pourrez dormir et vous reposer : c'en est fait, l'heure
est venue
[
] Levez-vous ! Allons !" »
[Marc 14 - v. 41]
« Oui, Seigneur, aie pitié de moi
donne-moi
»
Mais pourquoi ne pas se souvenir, dans les moments de bonheur
et de paix, de la main qui s'est tendue pour -sans attendre-
offrir, porter et soutenir ?
Alors
qu'il faudrait tant dire :
« Seigneur, merci pour les joies dispensées,
pour les bonheurs reçus, pour la Lumière que
tu as projetée sur mon chemin pour éclairer
mes pas
Seigneur, merci pour tout ce qui m'a été donné
dans la tendresse, dans la beauté ; merci pour ce
pain de vie que tu as offert à mon attente alors
que je n'espérais plus !
»
Je crois que la seule prière à formuler pour
soi doit être une demande d'aide pour supporter ses
épreuves avec courage et résignation, pour
comprendre le sens des gestes à faire afin de ne
pas dévier d'un chemin de vie de valeur, afin de
pouvoir être dans sa vie de tous les jours, compatissants,
compréhensifs, charitables
Ah ! comprendre enfin le sens des mots : aider
aimer
admettre
tolérer
donner
pardonner
!
Arriver enfin à la "prière offrande"
formulée pour l'autre, car là est le but définitif
de cet élan de l'âme qui, par son intercession,
pourra apporter aux désemparés les secours
spirituels nécessaires à leurs vies.
«
Demandez et vous recevrez
»
N'est-ce pas à travers l'offrande faite à
l'autre, à travers son abnégation, son propre
sacrifice, que l'on recevra plus encore, et on se grandira
plus encore, car le don sans réserves, dans l'oubli
de soi, est le premier pas vers l'élévation.
Puissions-nous nous souvenir qu'aucune prière, si
fervente soit-elle, ne pourra, si nous n'en sommes pas dignes,
nous faire obtenir une faveur, car nous recevons toujours
en fonction de nos mérites. Il est donc important
de toujours espérer en être digne.
Est-ce alors à dire que Dieu n'accordera ses faveurs
qu'à ces êtres méritants ? Le penser
serait détruire toute notion de sa bonté et
de sa miséricorde et serait le considérer
comme moins bon que l'Homme puisqu'il se détournerait
de celui qui l'aurait contrarié ou offensé,
allant ainsi à l'encontre de ce précepte fondamental
que la religion chrétienne enseigne : pardonner à
ses ennemis.
Si Dieu est, comme je le pense, infiniment bon, infiniment
juste, peut-il se lasser de pardonner, peut-il refuser son
aide à ceux qui la lui demandent ?
Par ailleurs, et a contrario, devons-nous penser que Dieu
est si bon que, dans la faiblesse, il acceptera toutes les
exactions et partant, devons-nous, en nous appuyant sur
ce critère, juger indifférent de bien ou mal
agir ?
C'est là qu'intervient le libre-arbitre que Dieu
a donné à chacun comme un bien précieux.
De lui dépendra le sens de nos actions et si notre
prière ne peut obtenir de Dieu qu'il change l'ordre
établi par nos propres décisions, avant notre
retour sur Terre, elle pourra cependant nous offrir en retombée
la force de l'acceptation de ce qui semble être improductivité
et échec.
Ne demandons donc à Dieu que des choses justes
sans nous méprendre sur le sens de sa bonté
qui ne punit, ni ne se venge
Dans les épreuves de la vie, ne l'incriminons pas,
car il nous protège sans cesse.
N'y a-t-il pas un proverbe qui dit : « aux brebis
tondues Dieu mesure le vent
» ?
La prière sincère nous donnera la force de
l'affrontement, et parce que notre travail et notre propreté
morale sont aussi des prières, nous bénéficierons
des conséquences toutes simples de nos efforts.
Alors, que le découragement ne soit pas notre lot
devant ces "coups du sort". Il nous faut nous
résigner en acceptant l'épreuve, mais sans
capitulation. Il importe, au contraire, de continuer à
persévérer pour atteindre le but fixé,
car n'a-t-il pas été dit que le Ciel aidait
ceux qui s'aidaient eux-mêmes ?
marcelle
olivério
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