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«
Il te faut créer une zone de silence en toi, pour
que ta prière puisse respirer et prendre son élan.
»
La
prière s'accompagne souvent de gestes, de signes,
de postures qui ne sont pas indispensables pour la rendre
efficace. Ils peuvent être efficaces en tant que supports
pour renforcer la volonté d'expression de l'individu
mais n'interviennent pas dans les résultats de la
prière.
Souvenons-nous que la véritable prière, la
prière spontanée, s'échappe du cur
comme un appel, comme un cri d'amour. Elle est l'élan
du cur qui laisse s'envoler vers Dieu, ses espoirs,
ses chagrins, son attente ou sa reconnaissance et sa joie
;
c'est souvent le trop plein d'un cur douloureux
qui s'épanche.
Une plainte, un soupir, un gémissement qui partent
de l'âme dans une sincérité profonde
prennent vie et deviennent prière qui monte vers
Dieu qui la reçoit.
Le recueillement, la concentration, la foi sont nécessaires
pour la propulser vers les Plans lointains d'une autre sphère.
Léon Denis a dit :
« La prière est l'uvre de la méditation
qui, dans le recueillement et le silence, élève
l'âme jusqu'à ces hauteurs célestes
où elle s'augmente des forces, où elle s'imprègne
des radiations de la Lumière et de l'Amour divin
»
Peu importe si la prière est courte, les prières
les plus longues ne sont pas toujours les plus ferventes,
les plus puissantes. Combien, en effet, pourraient soutenir
longtemps cet élan du recueillement ?
Mieux vaut une prière courte mais sincère,
forte et pure car elle ira toujours trouver celui auquel
elle s'adresse.
« Quand tu veux prier, entre dans ta chambre
la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta
prière à ton Père qui est là
dans le secret. Et ton Père qui voit dans le secret,
te le rendra
Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens
; ils s'imaginent que c'est à force de paroles qu'ils
se feront exaucer ! Ne les imitez donc point
Vous
donc, priez ainsi : Notre Père qui es dans les Cieux,
que ton Nom soit sanctifié
»
Jésus, [d'après Matthieu livre VI versets
6-9]
Que la prière soit sincère.
Pourquoi attendre les moments de crise pour prier ?
Prions quel que soit le moment car « la prière
est la clé du matin et le verrou du soir. »
Ah ! l'importance de cet appel lorsque les premières
heures du jour vont commencer à apporter leur lot
d'épreuves ou d'affrontements quotidiens :
« Seigneur, une journée commence ; donne-moi
la force de l'acceptation des instants à venir, la
volonté sans défaillance des gestes à
faire dans l'attention et la pureté afin que cette
journée puisse être remplie de la joie des
actions accomplies dont je n'aurai pas à avoir le
regret et dont je n'aurai pas à rougir
»
Saint-Bernard a dit :
« Lorsque le sommeil nocturne établit
partout un profond silence, l'oraison se fait plus libre
et plus pure. »
C'est pourquoi, lorsque le soir venu, seul à seul
avec soi-même, on réfléchit à
ce jour écoulé dans un examen nécessaire
de ses actes et de ses sentiments, de ses désirs,
puisse la prière qui s'élève, exprimer
la joie de celui qui aura vécu ce jour avec tout
l'élan et toute la conscience de son âme.
Chaque jour qui passe ne devrait-il pas être vécu
comme s'il était le dernier, c'est-à-dire
dans l'apothéose de la beauté et de la valeur
?
Dans son ouvrage « Après la mort
»
Léon Denis écrit :
« La prière doit être un épanchement
de l'âme à Dieu, un entretien solitaire, une
méditation toujours utile, souvent féconde.
C'est le refuge par excellence des affligés, des
curs meurtris
Aux heures d'accablement, de déchirement intérieur
et de désespoir, qui n'a trouvé, dans la prière,
le calme, le réconfort, l'adoucissement de ses maux
!
Un dialogue mystérieux s'établit entre l'âme
souffrante et la puissance évoquée. L'âme
expose ses angoisses, ses défaillances ; elle implore
secours, appui, indulgence.
Et alors, dans le sanctuaire de la conscience, une voix
secrète répond, la voix de Celui d'où
provient toute force pour la lutte de ce monde, tout baume
pour nos blessures, toute Lumière pour nos incertitudes.
Et cette voix console, relève, persuade ; elle fait
descendre en nous le courage, la soumission, la résignation.
Nous nous relevons moins tristes, moins accablés
: un rayon de soleil divin a lui en notre âme, y a
fait éclore l'espérance.
Il est des hommes qui médisent de la prière,
qui la trouvent banale, ridicule. Ceux-là n'ont jamais
prié
»
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