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Lorsque vous priez, ne ressemblez pas aux hypocrites qui
affectent de prier en se tenant debout dans les synagogues
et aux coins des rues pour être vus des Hommes.
Je vous dis, en vérité, ils ont reçu
leur récompense
Jésus
Mais lorsque vous voudrez prier, entrez dans votre chambre,
et la porte étant fermée, priez votre Père
dans le secret ; et votre Père, qui voit ce qui se
passe dans le secret, vous en rendra la récompense
Jésus
N'affectez point de prier beaucoup dans vos prières,
comme font les Païens qui s'imaginent que c'est par
la multitude des paroles qu'ils sont exaucés
Jésus
Ne vous rendez donc pas semblables à eux, parce que
votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que
vous le lui demandiez
Jésus
Lorsque vous vous présentez pour prier, si vous avez
quelque chose contre quelqu'un, pardonnez-lui afin que votre
Père qui est dans les cieux, vous pardonne aussi
vos péchés
Jésus
Si vous ne pardonnez, votre Père, qui est dans les
cieux, ne vous pardonnera point non plus vos péchés
Jésus
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Il
dit aussi cette parabole à quelques-uns qui mettaient
leur confiance en eux-mêmes, comme étant
justes, et méprisaient les autres :
Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un
était pharisien et l'autre publicain.
Le pharisien se tenant debout, priait ainsi :
« Mon Dieu, je vous rends grâce de
ce que je ne suis point comme le reste des Hommes qui
sont voleurs, injustes et adultères, ni même
comme ce Publicain : je jeûne deux fois la semaine
; je donne la dîme de tout ce que je possède.
»
Le Publicain, au contraire, se tenant éloigné,
n'osait pas même lever les yeux au ciel ; mais il
frappait sa poitrine en disant :
« Mon Dieu, ayez pitié de moi qui
suis un pécheur
»
Je vous déclare que celui-ci s'en retourna chez
lui, justifié, et non l'autre ; car quiconque s'élève
sera abaissé, et quiconque s'abaisse, sera relevé
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De
la prière
Allan
Kardec
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Qualité
de la prière
Comment
nous devons prier
Les
qualités de la prière sont clairement définies
par Jésus :
lorsque
vous priez, dit-il, ne vous mettez point en évidence,
mais priez dans le secret ;
n'affectez
point de prier beaucoup, car ce n'est pas par la multiplicité
des paroles que vous serez exaucés, mais par leur
sincérité ;
avant de
prier, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez-lui,
car la prière ne saurait être agréable
à Dieu si elle ne part d'un cur purifié
de tout sentiment contraire à la charité ;
prier enfin,
avec humilité, comme le Publicain, et non avec orgueil,
comme le Pharisien ; examinons nos défauts, et non
nos qualités, et si nous nous comparons aux autres,
cherchons ce qu'il y a de mal en nous, tout en se rappelant,
qu'il est plus facile de voir la paille qui est dans l'il
de son voisin que la poutre qui est dans le sien
Efficacité
de la prière
Il y a des gens qui contestent l'efficacité de la
prière, et ils se fondent sur ce principe que, Dieu
connaissant nos besoins, il est superflu de les lui exposer.
Ils ajoutent encore que, tout s'enchaînant dans l'univers
par des lois naturelles, nos vux ne peuvent changer
les décrets divins.
Sans aucun doute, il y a des lois naturelles et immuables
que Dieu ne peut abroger selon le caprice de chacun ; mais
de là à croire que toutes les circonstances
de la vie sont soumises à la fatalité, la
distance est grande. S'il en était ainsi, l'Homme
ne serait qu'un instrument passif sans libre arbitre, et
sans initiative. Dans cette hypothèse, il n'aurait
qu'à courber la tête sous le coup de tous les
événements, sans chercher à les éviter
; il n'aurait pas dû chercher à détourner
la foudre
Dieu ne lui a pas donné le jugement
et l'intelligence pour ne pas s'en servir, la volonté
pour ne pas vouloir, l'activité pour rester dans
l'inaction. L'Homme étant libre d'agir dans un sens
ou dans un autre, ses actes ont pour lui-même et pour
autrui, des conséquences subordonnées à
ce qu'il fait ou ne fait pas ; par son initiative,
il y a donc des événements qui échappent
à la fatalité et qui ne détruisent
pas pour autant l'harmonie des lois universelles, que l'avance
ou le retard de l'aiguille d'une pendule ne détruit
la loi du mouvement sur laquelle est établi le mécanisme.
Dieu peut donc accéder à certaines demandes
sans déroger à l'immuabilité des lois
qui régissent l'ensemble, son accession restant subordonnée
à sa volonté.
Il serait illogique de conclure de cette maxime : « Quoi
que ce soit que vous demandiez par la prière, il
vous sera accordé », qu'il suffit de demander
pour obtenir, et injuste d'accuser la Providence si elle
n'accède pas à toute demande qui lui est faite
car elle sait mieux que nous, ce qui est pour notre bien
: ainsi en est-il d'un père sage qui refuse à
son enfant, les choses contraires à l'intérêt
de celui-ci. L'Homme, généralement, ne voit
que le présent : or, si la souffrance est utile
à son bonheur futur, Dieu le laissera souffrir, comme
le chirurgien fait souffrir le malade pour une opération
qui doit amener à la guérison.
Ce que Dieu lui accordera, s'il s'adresse à lui avec
confiance, c'est le courage, la patience et la résignation.
Ce qu'il lui accordera encore, ce sont les moyens de se
tirer lui-même d'embarras, à l'aide des idées
qu'il lui fait suggérer par les bons Esprits, lui
en laissant ainsi le mérite ;
il assiste ceux qui s'aident eux-mêmes, selon cette
maxime : « Aide-toi, le ciel t'aidera », et
non ceux qui attendent tout d'un secours du Ciel sans faire
usage de leurs propres facultés ; mais la plupart
du temps, on préférerait être secouru
par un miracle, sans avoir rien à faire
Prenons un exemple : Un homme est perdu
il souffre
horriblement de la soif, il se sent défaillir, se
laisse tomber à terre ; il prie Dieu de l'assister
et attend : mais aucun ange ne vient lui apporter à
boire
Cependant, un bon Esprit lui suggère
la pensée de se lever, de suivre un des sentiers
qui se présentent devant lui ; alors, par un mouvement
machinal, rassemblant ses forces, il se lève et marche
à l'aventure. Arrivé sur une hauteur, il découvre
au loin, un ruisseau ; à cette vue, il reprend courage.
S'il a la foi, il s'écriera :
« Merci, mon Dieu, de la pensée que
vous m'avez inspirée et de la force que vous m'avez
donnée ».
S'il n'a pas la foi, il dira :
« Quelle bonne pensée j'ai eue là
! Quelle chance j'ai eue de prendre le sentier de droite
plutôt que celui de gauche ; le hasard fait bien les
choses, quelquefois ! Comme je suis fier d'avoir eu
le courage de continuer et de ne m'être pas laissé
abattre ! »
mais, dira-t-on, pourquoi le bon Esprit ne lui a-t-il pas
dit clairement :
« Suis ce sentier, et au bout, tu trouveras
ce dont tu as besoin
» ?
Pourquoi ne s'est-il pas montré à lui pour
le guider et le soutenir dans sa défaillance ? De
cette manière, il aurait été convaincu
de l'intervention de la Providence.
C'est d'abord pour lui apprendre qu'il faut s'aider soi-même
et faire usage de ses propres forces. Puis, par l'incertitude,
Dieu met à l'épreuve la confiance en Lui et
la soumission à sa volonté. Cet homme était
dans la situation d'un enfant qui tombe, et qui, s'il aperçoit
quelqu'un, crie et attend qu'on vienne le relever ; s'il
ne voit personne, il fait des efforts et se relève
tout seul.
Si l'archange Raphaël qui accompagna Tobie lui eût
dit : « Je suis envoyé par Dieu pour te guider
dans ton voyage et te préserver de tout danger »,
Tobie n'aurait eu aucun mérite, se fiant sur son
compagnon pour dépasser tous les dangers du voyage
; il n'aurait même pas eu besoin de penser, c'est
pourquoi, l'ange ne se fait connaître qu'au retour.
Action
de la prière
Transmission de la pensée
La prière est une invocation ; par elle, on se met
en rapport de pensée avec l'être auquel on
s'adresse. Elle peut avoir pour objet une demande, un remerciement
ou une glorification.
On
peut prier pour soi-même ou pour autrui, pour les
vivants ou pour les morts
Le Spiritisme explique l'action de la prière par
le mode de transmission de la pensée, soit que l'être
prié vienne à notre appel, soit que notre
pensée lui parvienne. Il faut pour s'en rendre compte,
se présenter tous les êtres incarnés
et désincarnés plongés dans le fluide
universel, qui occupe l'espace comme ici-bas, nous le sommes
dans l'atmosphère : ce fluide reçoit une impulsion
de la volonté ;
[
]
Lors donc que la pensée est dirigée vers un
être quelconque, sur la terre ou dans l'espace, un
courant fluidique s'établit de l'un à l'autre,
transmettant la pensée, comme l'air transmet le son.
[
]
C'est ainsi que la prière est entendue des Esprits
à quelque endroit qu'ils se trouvent, que les Esprits
communiquent entre eux, qu'ils transmettent leurs inspirations,
que des rapports s'établissent à distance
entre les incarnés
[
]
Par la prière, l'Homme appelle à lui le concours
des bons Esprits qui viennent le soutenir dans ses résolutions,
et lui inspirer de bonnes pensées ; il acquiert ainsi
la force morale nécessaire pour vaincre les difficultés
et rentrer dans le droit chemin s'il en est écarté
; et par là aussi, il peut détourner de lui
les maux qu'il s'attirerait par sa propre faute.
Un Homme, par exemple, voit sa santé ruinée
par les excès qu'il a commis (alcool, tabac etc
)
a-t-il le droit de se plaindre s'il n'obtient pas sa guérison
? Non, car il aurait pu trouver dans la prière, la
force de résister aux tentations, mais il est bon
de se rappeler que la miséricorde de Dieu est inépuisable
et de persévérer dans la prière dont
la puissance est infinie
Si l'on fait deux parts des mots de la vie : l'une de ceux
que l'Homme ne peut éviter, l'autre des tribulations
dont il est lui-même la cause par son incurie et ses
excès, on verra que celle-ci l'emporte de beaucoup
en nombre, sur la première.
Il est donc bien évident que l'Homme est l'auteur
de la plus grande partie de ses afflictions et qu'il les
épargnerait s'il agissait toujours avec sagesse et
prudence
Nous serions parfaitement heureux si nous ne dépassions
pas la limite du nécessaire dans la satisfaction
de nos besoins, nous n'aurions pas les maladies qui sont
la suite de nos excès et les vicissitudes qu'entraînent
ces maladies ;
si nous mettions des bornes à notre ambition, nous
ne craindrions pas la ruine ;
si nous ne voulions pas monter plus haut que nous le pouvons,
nous ne craindrions pas de "tomber" ;
si nous étions humbles, nous ne subirions pas les
déceptions de l'orgueil abaissé ;
si nous pratiquions la loi de charité, nous ne serions
ni médisants, ni envieux, ni jaloux ;
si nous ne faisions pas le mal, nous ne craindrions pas
les vengeances
etc
etc
Admettons que l'Homme ne puisse rien sur les autres maux
; que toute prière soit superflue pour s'en préserver,
ne serait-ce pas déjà beaucoup d'être
affranchi de tous ceux qui proviennent de son fait ?
Or ici, l'action de la prière se conçoit aisément
quand on se souvient qu'elle a pour effet de mettre à
notre disposition, l'influence des Bons Esprits et par elle,
de résister aux mauvaises pensées dont l'exécution
nous serait funeste.
Dans ce cas, « ce n'est pas le mal qui est détourné,
c'est nous-mêmes qui sommes détournés
de la pensée qui cause le mal. Les Esprits invoqués
n'entravent en rien les décrets de Dieu, ils ne suspendent
pas le cours des lois de la nature, mais ils nous aident
à ne pas enfreindre ces lois, en dirigeant notre
libre arbitre ». L'Homme se trouve alors dans la position
de celui qui sollicite de bons conseils et les mets en pratique,
mais qui est libre de les suivre ou non ; Dieu veut qu'il
en soit ainsi pour qu'il ait la responsabilité de
ses actes et le mérite du choix entre le bien et
le mal
L'efficacité de la prière, même réduite
à cette proportion, n'aurait-elle pas un résultat
immense ?
Le Spiritisme nous prouve son action par la révélation
des rapports qui existent entre le monde corporel et le
monde spirituel
mais là ne se bornent pas seulement
ses effets.
La prière est recommandée par tous les Esprits
; renoncer à la prière, c'est méconnaître
la bonté de Dieu ;
c'est renoncer pour soi-même, à leur assistance,
et pour les autres, au bien qu'on peut leur faire.
[
]
En accédant à la demande qui lui est adressée,
Dieu a souvent en vue de récompenser l'intention,
le dévouement et la foi de celui qui prie ; voilà
pourquoi la prière de l'Homme de Bien a plus de mérite
aux yeux de Dieu et plus d'efficacité, car l'Homme
vicieux et mauvais ne peut prier avec la ferveur et la confiance
que donne seul le sentiment de la vraie piété.
Du cur de l'égoïste, de celui qui prie
des lèvres, ne sauraient sortir que des
mots,
et non des élans de charité qui donnent à
la prière, toute sa puissance.
On le comprend tellement que, par un mouvement instinctif,
on se recommande de préférence aux prières
de ceux dont on sent que la conduite doit être agréable
à Dieu et qu'ils en sont donc mieux écoutés
Puisque les Esprits exercent cette action sur les Hommes,
ils suppléent quand cela est nécessaire, à
l'insuffisance de celui qui prie, soit en agissant directement
en son nom, soit en lui donnant momentanément, une
force exceptionnelle, lorsqu'il est jugé digne de
cette faveur, ou que la chose peut être utile.
L'Homme qui ne se croit pas assez bon pour exercer une influence
salutaire, ne doit pas s'abstenir de prier pour autrui,
par la pensée qu'il n'est pas digne d'être
écouté. La conscience de son infériorité
est une preuve d'humilité toujours agréable
à Dieu qui tient compte de l'intention charitable
qui l'anime
Sa ferveur et sa confiance en Dieu sont un premier pas vers
le retour au Bien dans lequel les bons Esprits sont heureux
de l'encourager.
La prière qui est repoussée est celle de l'orgueilleux
qui a foi en sa puissance et ses mérites, et croit
pouvoir se substituer à la volonté de l'Eternel.
La
prière en commun
La puissance de la prière est dans la pensée
; elle ne tient ni aux paroles, ni au lieu, ni au moment
où on la fait. Point n'est besoin de s'isoler des
heures entières sur les dalles froides d'une église,
car Dieu est partout
a dit l'archange Raphaël
; on peut donc prier partout, à toute heure, seul
ou en commun. L'influence du lieu ou du temps tient aux
circonstances qui peuvent favoriser le recueillement.
La prière en commun a une action plus puissante quand
tous ceux qui prient s'associent de cur à une
même pensée et ont un même but car c'est
comme si beaucoup crient ensemble et à l'unisson
; mais qu'importe d'être réunis en grand nombre
si chacun agit isolément et pour son compte personnel
! Cent personnes réunies peuvent prier comme des
égoïstes, tandis que deux ou trois, unies dans
une commune aspiration, prieront comme de véritables
frères en Dieu, et leur prière aura plus de
puissance que celle des cent autres.
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Manière
de prier
Prières intelligibles
La prière n'a de valeur que par la pensée
qu'on y attache ; or il est impossible d'attacher une pensée
à ce que l'on ne comprend pas car ce que l'on ne
comprend pas ne peut toucher le cur. Pour l'immense
majorité, les prières en une langue incomprise
ne sont que des assemblages de mots qui ne disent rien à
l'esprit.
Pour que la prière touche, il faut que chaque mot
réveille une idée, et si on ne la comprend
pas, elle ne peut en réveiller aucune. On la répète
comme une simple formule qui a plus ou moins de vertu selon
le nombre de fois qu'elle est répétée
;
beaucoup prient par devoir, quelques-uns même pour
se conformer à l'usage ; c'est pourquoi ils se croient
quittes quand ils ont dit une prière un nombre de
fois déterminé et dans tel ou tel ordre
Dieu lit au fond des curs ; il voit la pensée
et la sincérité, et c'est le rabaisser que
de le croire plus sensible à la forme qu'au fond
De
la prière pour les morts
et les Esprits souffrants.
La prière est réclamée par les Esprits
souffrants ; elle leur est utile parce qu'en voyant qu'on
pense à eux, ils se sentent moins délaissés
et ils sont moins malheureux. Mais la prière a sur
eux une action plus directe : elle relève leur courage,
excite en eux le désir de s'élever par le
repentir et la réparation et peut les détourner
de la pensée de faire le mal ; c'est en ce sens qu'elle
peut non seulement alléger, mais abréger leurs
souffrances
Certaines personnes n'admettent pas la prière pour
les morts parce que, dans leur croyance, il n'y a pour l'âme
que deux alternatives : être sauvée, ou condamnée
aux peines éternelles, et dans ce cas, la prière
est inutile. Sans discuter la valeur de cette croyance,
admettons pour un instant, la réalité de peines
éternelles et irrémissibles, et que nos prières
soient impuissantes pour y mettre un terme. Nous demandons
si, dans cette hypothèse, il est logique, il est
charitable, il est
chrétien de rejeter la prière
pour les réprouvés ? Ces prières, tout
impuissantes qu'elles seraient pour les délivrer,
ne sont-elles pas, pour eux, une marque de pitié
qui peut adoucir leur souffrance ?
Sur la Terre, lorsqu'un homme est condamné à
perpétuité, alors qu'il n'y aurait aucun espoir
d'obtenir sa grâce, est-il défendu à
une personne d'aller soutenir "ses fers" pour
lui en alléger le poids ? Lorsque quelqu'un est atteint
d'un mal incurable, faut-il, parce qu'il n'offre aucun espoir
de guérison, l'abandonner sans aucun soulagement
? Songez que parmi les réprouvés, peut se
trouver un père, une mère ou un fils, et parce
que selon vous, il est coupable, vous lui refuseriez un
verre d'eau pour étancher sa soif, un baume pour
sécher ses plaies ?
Vous ne lui donneriez pas un témoignage d'amour,
une consolation ?
Non, cela ne serait pas chrétien
Une croyance qui dessèche le cur, ne peut s'allier
avec celle d'un Dieu qui met au premier rang des devoirs,
l'amour du prochain
[
]
Nier dans ce cas l'efficacité de la prière,
serait nier l'efficacité de la consolation, des encouragements
et des bons conseils ; ce serait nier la force que l'on
puise dans l'assistance morale de ceux qui nous veulent
du bien
[
]
Selon le dogme de l'éternité des peines, il
n'est tenu au coupable aucun compte des regrets, ni de son
repentir ; pour lui, tout désir de s'améliorer
est superflu : il est condamné à rester dans
le mal à perpétuité. S'il est condamné
pour un temps déterminé, la peine cessera
quand le temps sera expié, mais qui dit qu'alors,
il sera revenu à de meilleurs sentiments ? Qui dit
qu'à l'exemple de beaucoup de condamnés sur
Terre, à leur sortie de prison, il ne sera pas aussi
mauvais qu'auparavant ?
Dans le premier cas, ce serait maintenir dans la douleur
du châtiment, un homme revenu au bien ; dans le second,
gracier celui qui est resté coupable. La loi de Dieu
est plus prévoyante que celle des Hommes : toujours
juste, équitable et miséricordieuse, elle
ne fixe aucune durée à la peine, quelle qu'elle
soit
elle
se résume ainsi :
« L'Homme subit toujours la conséquence
de ses fautes ; il n'est pas une seule infraction à
la loi de Dieu qui n'ait sa punition
La sévérité du châtiment
est proportionnée à la gravité de la
faute
La durée de la peine est indéterminée
: elle est subordonnée au repentir du coupable et
à son retour au bien ; la peine dure autant que l'obstination
au mal : elle serait perpétuelle si l'obstination
était perpétuelle ; elle est de courte durée
si le repentir est prompt
Dès que le coupable crie miséricorde,
Dieu l'entend et lui envoie l'espérance. Mais le
simple regret du Mal ne suffit pas : il faut la réparation
C'est pourquoi, le coupable est soumis à de nouvelles
épreuves dans lesquelles il peut, toujours par sa
volonté, faire le bien en réparation du mal
qu'il a fait.
L'Homme est ainsi constamment l'arbitre de son propre
sort ; il peut abréger son supplice ou le prolonger
indéfiniment ; son bonheur ou son malheur dépend
de sa volonté de faire le Bien. »
Telle est la loi
loi immuable et conforme à
la bonté et à la justice de Dieu
L'Esprit
coupable et malheureux peut ainsi toujours se sauver lui-même
: la loi de Dieu lui dit à quelle condition il peut
le faire. Ce qui lui manque le plus souvent, c'est la volonté,
la force, le courage
Si, par nos prières, nous lui inspirons cette volonté,
si nous le soutenons et l'encourageons ; si, par nos conseils,
nous lui donnons les lumières qui lui manquent, au
lieu de solliciter Dieu de déroger à sa loi,
nous devenons les instruments de cette loi d'amour et de
charité à laquelle il nous permet de participer
en donnant nous-mêmes une preuve de charité
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De
la prière
Allan
Kardec
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De la prière
Instruction
des Esprits
(message)
«
La route humaine a ses pièges et cueille à
chaque pas, les âmes non vigilantes
»
André Luiz
médium : Chico Xavier
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|
«
Le premier devoir de toute créature humaine, le premier
acte qui doit signaler pour elle, le retour à la
vie active, chaque jour, c'est la prière.
Vous priez presque tous, mais combien peu savent prier !
Qu'importe au Seigneur les phrases que vous reliez les unes
aux autres, machinalement, par habitude ; que c'est un devoir
que l'on remplit, et que comme tout devoir, il vous pèse
La prière du chrétien, du
Spirite, (de
quelque culte que ce soit) doit être faite dès
que l'Esprit a repris le joug de la chair ; elle doit s'élever
aux pieds de la majesté divine avec humilité,
avec profondeur, dans un élan de reconnaissance pour
tous les bienfaits accordés jusqu'à ce jour
; pour la nuit écoulée et pendant laquelle
il vous a permis de retourner près de vos amis, de
vos Guides et Esprits protecteurs, pour puiser dans leur
contact plus de force et de persévérance
[N.d.l.r. - « Cette nuit, j'ai rêvé de
» Etait-ce "rêve", ou était-ce
une apparition pendant le sommeil ? »]
Elle doit s'élever humble, aux pieds du Seigneur,
pour lui recommander votre faiblesse, lui demander son appui,
son indulgence, sa miséricorde.
Elle doit être profonde
car c'est votre âme
qui doit s'élever vers le Créateur
La prière doit renfermer la demande des grâces
dont vous avez besoin, mais un besoin réel. Inutile
donc de demander à Dieu d'abréger vos épreuves,
de vous donner les joies et la richesse ; demandez-lui de
vous accorder les biens plus précieux de la patience,
de la résignation et de la foi
Ne dites point, comme cela arrive souvent : "Ce n'est
pas la peine de prier puisque Dieu ne m'exaucera pas, et
il sait mieux que moi ce dont j'ai besoin !"
Que demandez-vous à Dieu la plupart du temps ?
Avez-vous pensé à lui demander votre amélioration
morale ?
Oh non ! Très peu ; mais vous songez plutôt
à lui demander la réussite dans vos entreprises
terrestres et vous vous écriez :
"Dieu ne s'occupe pas de nous ; s'il s'en occupait,
il n'y aurait pas tant d'injustices
"
Insensés ! Ingrats !
Si vous descendiez dans le fond de votre conscience, vous
trouveriez presque toujours en vous-mêmes le point
de départ des maux dont vous vous plaignez
demandez donc avant toutes chose votre amélioration
morale et vous verrez quel torrent de grâces et de
consolation se répandra sur vous
Priez sans cesse, sans pour cela vous retirer dans votre
oratoire ou vous jeter à genoux dans les places publiques.
La prière de la journée, c'est l'accomplissement
de vos devoirs, sans exception, de quelque nature qu'ils
soient
N'est-ce pas un acte d'amour envers le Seigneur que d'assister
vos frères dans un besoin quelconque, moral ou physique
? N'est-ce pas faire acte de reconnaissance que d'élever
votre pensée vers Lui quand un bonheur vous arrive,
qu'un accident est évité, qu'une contrariété
vous effleure seulement si vous dites, même par la
pensée : "Soyez béni, mon Père
!" N'est-ce pas un acte de contrition que de vous humilier
quand vous sentez que vous avez failli, ne fût-ce
que par une pensée fugitive, et de lui dire : "Pardonnez-moi,
mon Dieu, car j'ai péché ; donnez-moi la force
de ne plus faillir et le courage de réparer".
?
Ceci est indépendant des prières régulières
du matin et du soir. Comme vous le voyez, la prière
peut être de tous les instants, sans apporter aucune
interruption à vos travaux ; ainsi dites, elle les
sanctifie, au contraire
Et croyez bien qu'une seule de ces pensées partant
du cur, est plus écoutée de Dieu que
les longues prières dites par habitude, souvent sans
cause déterminante et auxquelles l'heure convenue
vous rappelle machinalement
» [message médiumnique
reçu à Bordeaux - médium : M. Monod
- 1862]
Qualité
de la prière
Où réside sa puissance
Les Esprits ont toujours dit : « La forme n'est rien,
la pensée est tout. Priez chacun selon vos convictions
et le mode qui vous touche le plus : une bonne pensée
vaut mieux que de nombreuses paroles où le cur
n'est pour rien ».
Les Esprits ne prescrivent aucune formule absolue de prières
; lorsqu'ils en donnent, c'est afin de fixer les idées
et aussi dans le but de venir en aide aux personnes qui
sont embarrassées pour rendre leurs idées
car il en est qui ne croiraient pas avoir réellement
prié si leurs pensées n'étaient pas
formulées.
Le recueil de prières est un choix fait parmi celles
qui ont été dictées par les Esprits
en différentes circonstances
Le but de la prière
est d'élever notre âme à Dieu qui les
accepte toutes lorsqu'elles sont sincères.
Il ne faut donc point considérer ces prières
comme un formulaire absolu, mais comme une variété
parmi les instructions que donnent les Esprits
Le Spiritisme reconnaît comme bonnes et efficaces
les prières de tous les cultes quand elles sont dites
par le cur et non par les lèvres ;
il n'en impose aucune et n'en blâme aucune.
Dieu est trop grand pour repousser la voix qui l'implore
ou qui chante ses louanges
Quiconque lancerait l'anathème
contre les prières qui ne sont pas dans son formulaire
prouverait qu'il méconnaît la grandeur de Dieu
croire que Dieu tient à une formule, c'est lui prêter
la petitesse et les passions des Humains.
Une condition essentielle de la prière, selon saint
Paul, est d'être intelligible afin qu'elle puisse
parler à notre esprit
La principale qualité
de la prière est d'être claire, simple et concise,
sans phraséologie inutile, ni luxe d'épithètes
qui ne sont que des parures de clinquant ; chaque mot doit
avoir sa portée, réveiller une idée,
remuer une fibre : en un mot elle doit faire réfléchir
; à cette seule condition, la prière peut
atteindre son but, autrement, « ce n'est que du bruit
» Aussi, voyez avec quel air de distraction et quelle
volubilité elles sont dites la plupart du temps ;
on voit les lèvres qui remuent, mais à l'expression
de la physionomie, au son même de la voix on reconnaît
un acte machinal, purement extérieur, auquel l'âme
reste indifférente
Ajoutons
que la Prière basée sur la charité,
est toujours efficace
On peut dire que la prière
la plus efficace est celle qui est la plus désintéressée.
C'est pourquoi Jésus nous recommande sans cesse le
désintéressement
»
Ici,
nous sommes amenés à parler de prières
gratuites :
Prières
payées : prières
"gratuites".
Faut-il faire payer les prières ?
Il dit ensuite à ses disciples, en présence
de tout le peuple qui l'écoutait : « Gardez-vous
des scribes qui affectent de se promener en longues robes,
qui aiment être salués dans les places publiques,
à occuper les premières chaires dans les synagogues
et les premières places dans les festins ; qui, sous
prétexte de longues prières, dévorent
les maisons des veuves. Ces personnes en recevront une condamnation
plus sévère
» [Luc, 20. 45-47
; Marc, 12. 38-40 et Matthieu 23. 14]
Jésus dit aussi : Ne faites point payer vos prières
; ne faites point comme les scribes qui « sous prétexte
de longues prières, dévorent les biens des
veuves » c'est-à-dire : accaparent les fortunes.
La prière est un acte de charité, un élan
du cur ; faire payer celle que l'on adresse à
Dieu pour autrui, c'est se transformer en intermédiaire
salarié ; la prière alors est une formule
dont on proportionne la longueur à la somme qu'elle
rapporte. Or, de deux choses l'une : Dieu mesure ou ne mesure
pas ses grâces au nombre de paroles ; s'il en faut
beaucoup, pourquoi en dire peu -ou pas du tout- à
celui qui ne peut payer ? C'est un manque de charité
; si une seule suffit, le surplus est inutile ; pourquoi
alors le faire payer ? C'est une prévarication
un acte de mauvaise foi
Dieu ne vend pas les bienfaits qu'il accorde ; pourquoi
donc celui qui n'en est pas même le distributeur,
qui ne peut en garantir l'obtention, ferait-il payer une
demande qui peut être sans résultat ? Dieu
ne peut subordonner un acte de clémence, de bonté
ou de justice que l'on sollicite de sa miséricorde,
à une somme d'argent ; autrement, il en résulterait
que si la somme n'est pas payée -ou est insuffisante-
la justice, la bonté et la clémence de Dieu
seraient suspendues ;
La raison, le bon sens, la logique disent que Dieu, la perfection
absolue, ne peut déléguer à des créatures
imparfaites, le droit de mettre à prix sa justice.
La justice de Dieu est comme le soleil : elle est pour tout
le monde, pour le pauvre comme pour le riche.
Si l'on considère comme immoral de trafiquer des
grâces d'un souverain de la Terre, est-il plus licite
de vendre celles du souverain de l'Univers ? L'accepterait-il
seulement ?
Les prières payées ont un autre inconvénient
: c'est que celui qui les achète se croit, le plus
souvent, dispensé de prier lui-même parce qu'il
se regarde comme quitte quand il a donné son argent.
On sait que les Esprits sont touchés par la faveur
de la pensée de celui qui s'intéresse à
eux ; quelle peut être la ferveur de celui qui charge
un tiers de prier pour lui en payant ; quelle est la ferveur
de ce tiers quand il délègue son mandat à
un autre, celui-ci à un autre et ainsi de suite ?
N'est-ce pas réduire l'efficacité de la prière
à la valeur d'une monnaie courante ?
Dieu
ne vend ni sa bénédiction, ni son pardon,
ni l'entrée du royaume des cieux ;
l'Homme n'a donc pas le droit de les faire payer
Allan
Kardec
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