Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

2 juillet 1981

   
   

Que d'ombres, enfants, que d'ombres sur ces chemins où seule la Lumière devrait briller !
Que d'ombres, enfants… glaciales… étouffantes… écrasantes… peuplées de dangers, peuplées de terreurs…
Las ! que nos cœurs sont tristes !…
Où est le chemin, que vos pas fouleront ?…

Regardez, amis !… l'herbe est douce, l'herbe est fraîche… vos pieds foulent allégrement ce sentier, et dans l'allégresse, dans la joie, au milieu des gazouillements qui vous semblent être d'oiseaux, vous avancez… vous sautez… vous bondissez…
vous courez l'allégresse au cœur… où ?
Vers le gouffre profond qui, grondant sous vos pas, attend… attend la chute vertigineuse, le cri angoissé qui sortira de vos êtres pour, dans un appel vers Dieu, chercher la main secourable qui pourra retenir cette chute vertigineuse et le fracas intense des cris qui montent, le bruit sourd des corps qui s'écraseront dans l'abîme, les sanglots désespérés, les râles, les derniers soupirs de souffrance ne pourront plus franchir l'éther, ne pourront plus se faire entendre.

Ah, Humains ! temps, il est temps en vérité je vous le dis, ressaisissez-vous, enfants perdus ; reprenez en main les brides de ce cheval fougueux qui vous conduit dans un galop forcené vers le gouffre final.
Arrachez de vos yeux le bandeau que vous avez serré ; écartez de vos oreilles les mains que vous avez posées.
Ouvrez vos cœurs, ouvrez vos âmes, ouvrez vos êtres à l'acceptation d'une Lumière vivante qui, de toute éternité, vous a portés et vous portera.
Nettoyez, enfants perdus, nettoyez les débris empuantis qui entourent vos âmes ; nettoyez le fond de vos cœurs. laissez descendre en vous cette Lumière…
Videz la coupe où croupit et empeste l'eau stagnante de vos vies stériles et vaines.
Nettoyez, purifiez l'écrin où la perle chatoyante et diaprée de la douceur infinie et vivante de Dieu pourrait être déposée.
Nettoyez, enfants, cette coupe…
Pouvez-vous ajouter une seule goutte de liquide dans une coupe pleine à ras bord ?…
Pouvez-vous, enfants perdus, mettre une goutte de parfum dans une coupe d'eau croupissante ?…
Non !… non, amis : il est temps ! En vérité je vous le dis, vos destins doivent s'accomplir dans la lumière des jours, dans l'obscurité des nuits, dans la souffrance des chairs, dans le déchirement des âmes…
Comprenez, enfants, comprenez les appels qu'à travers tant d'amis, à travers tant de voix, nous avons lancés vers vous ; comprenez ces paroles et acceptez ces invitations à sortir de l'ornière.
Ne pirouettez plus, ne dansez plus sur des volcans ! Bannissez de vos vies ces plaisirs stériles et vains.
Ah, enfants ! nous avons enfoui au profond de vos cœurs des germes de puissance et d'amour, pourquoi avoir arraché de vos mains fébriles et énervées ces graines d'amour qui, des cendres froides, pouvaient faire renaître la vie ?
Nous semons… nous semons avec un geste d'espoir, mais combien de graines germeront dans ce fumier putride ?

Ah ! que la souffrance est grande !
Acceptez de suspendre vos gestes, acceptez de ne plus utiliser vos mains que pour les joindre dans un geste de prière ineffable et puissante pour porter vos élans ailleurs que dans un déchaînement syncopé de notes.
Acceptez de tendre les mains pour que nous les chargions d'une moisson de puissance, de tendresse et de charité.
Laissez, amis perdus, poindre dans la fange la petite pousse verte qui, en grandissant, pourra s'épanouir et donner la fleur merveilleuse qui embaumera vos jours.
Ah ! puissance infinie de l'amour !
Ah ! puissance infinie des vibrations du mal et de la puissance maléfique !…
La syntonie puissante d'Esprits rebelles est là ;
la force balaie, emporte, le flot tumultueux déferle et dévaste… les digues se fendillent, se fissurent, s'ouvrent, éclatent, explosent et le flot, déferlant toujours plus fort, balaie, submerge, emporte et, comme des fétus de paille vous irez, ballottés, jetés, brisant vos os sur des écueils, sur des rochers tranchants qui déchireront votre pauvre chair meurtrie.
Quel gouffre, enfants, quel gouffre s'ouvre sous vos pas !
Vous ne voyez ni n'entendez et les avertissements sont pourtant là !
Vous avancez sur un chemin bordé de pancartes :
« Attention… Danger… Route interrompue… »
Mais vous allez, amis, insouciants, ignorant, dédaignant tout, négligeant tout, et vos yeux, attirés par on ne sait quelle lueur éphémère et pourtant fascinante, ne voient point ces pancartes qui pourraient vous faire comprendre que, dans l'élan forcené de vos êtres, vous pourriez vous rejeter loin, loin de ce précipice où vous allez vous écraser et mourir…
Que les forces doivent être intenses pour lutter !…
Unissez-vous, amis très chers, unissez-vous ;
unissez vos forces, ouvrez vos cœurs, parlez, agissez, œuvrez ; nous ne sommes pas des éléments de jugement et de blâme,
mais que sommes-nous, sinon des messagers de conseil et de paix ?…
Que de conseils par nous transmis pour une attention à plus de circonspection, plus d'analyse !
Recomposez, je vous en prie, amis, nettoyez vos êtres de ces certitudes qui, en vous, vibrantes, vous font accepter quelquefois -trop souvent encore pour nous- des évidences qui ne sont pas toujours des réalités profondes.
Non, enfants, non… non…
Plus d'humilité est encore nécessaire, ouvrez vos cœurs à cette humilité, à l'acceptation de ces faits qu'au fond de vous, vous ne pouvez, vous ne… voulez considérer comme réels, et pourtant, un flambeau brille et sa lumière étincelle devant vos yeux ; et ce flambeau est pour vous l'unique flambeau ; mais, amis, combien de flambeaux s'allument, combien de lumières s'éclairent… combien de portes s'ouvrent, mais sur quelles réalités, sur quels horizons, sur quelles vérités ?…
Pourquoi vos prières ne s'élèvent-elles pas plus intenses et plus vibrantes, non des prières psalmodiées dans un rite établi mais des prières venues du fond de l'âme comme la Lumière vient du fond de l'Infini et submerge tout ?… des prières venues du fond de l'âme qui, dans un envol, porteraient à Dieu l'intensité de vos espoirs et de votre attente, l'intensité de votre besoin de sa présence, de son amour…

Ah, enfants ! que de travail à faire !
Nos bénédictions sont sur vous ; toutes nos vibrations de paix sont projetées dans vos êtres pour régénérer vos êtres profonds à cette source divine de puissance et à cette source radieuse de vie.
Abreuvez-vous à l'eau vive de la spiritualité.
Combien est dur, amis très chers, le chemin de la spiritualité !

Hasardez-vous sur ce chemin qui serpente durement et dont les pierres acérées blesseront vos pieds ; ne craignez point les ronces du chemin, ne craignez point les pierres tranchantes, ne craignez point les sarcasmes et les épreuves, ne craignez point le lourd poids qui, en ce moment, pèse sur vos êtres…
L'œuvre de Dieu s'accomplit à travers les êtres, à travers l'espace et le temps, à travers les siècles.
Tobie, du fond de sa nuit, savait que Dieu, dans sa miséricorde, tendait vers lui une main secourable, et l'amertume, le fiel de l'amertume qui, un temps, avait rongé son âme, a reçu en offrande le fiel sorti des eaux qui a fait renaître la source vivante de l'eau salutaire et bénie de larmes de joie.
Permettez, amis, qu'une fois encore mes mains se tendent vers vous. Remplissez-les, enfants, des fragments qui flottent encore dans les profondeurs lointaines de vos êtres.
Chargez-moi, amis, de ce fardeau douloureux.
Faites, enfants, je vous en supplie, ce nettoyage en profondeur de vos êtres puissants et éternellement vivants. Libérez vos âmes dans un dernier sursaut de volonté farouche.
Ne soyez plus qu'écrin velouté, qu'écrin soyeux, qu'écrin nacré et pur, et alors, enfants, dans un geste d'offrande infini et vibrant, nous y déposerons la perle irisée et le diamant étincelant, et vous serez, amis très chers, éblouis, car vous saurez alors que même le flambeau le plus brillant semble terne près de la grandeur majestueuse de la Lumière de Dieu qui est et devra toujours être dans vos cœurs.
Que les bénédictions de Celui qui sans cesse vous porte, accompagnent vos heures, et alors, enfants, imbibés de cette Lumière d'amour, imbibés de cette force transcendantale et vibrante, à votre tour, vous pourrez, en baissant la tête et en ouvrant vos cœurs, dire :

« Gloire à Dieu !… »

archange Raphaël
médium : marcelle olivério
Quand le Ciel parle…