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Les
jours passent, s'écoulent, le temps s'enfuit, emportant
dans les plis épais et sombres de son manteau de
nuit les échos de larmes, de sanglots et de rires
qui montent, puissamment exprimés par des détresses
ou des joies, vers ce Plan lointain où attendent
et prient, pour le destin d'une Humanité terriblement
atteinte et touchée, ces Esprits lumineux et purs
qui ne voudraient offrir qu'amour et paix à des Humains
dont les cerveaux fous et délirants ne savent plus
comprendre et ne peuvent plus qu'inventer, susciter des
sujets de drames et de souffrances
Les
lumières brillent à travers des rues qui ne
sont pourtant pleines que de drames et de craintes ; les
devantures des magasins resplendissent de lumières
et de clinquants destinés à attirer, à
accaparer l'attention des chalands affairés afin
de proposer et de susciter un désir plus violent
encore de ces biens matériels que vos jours ne peuvent
plus que porter au pinacle de vos vies
Les clinquants resplendissent et brillent, et une fausse
joie s'installe dans une fausse euphorie pour tous ces Humains
qui, d'un pas pressé, essaient de retrouver des demeures
que, dans quelques jours -ou déjà- ils vont
essayer -ou ont essayé- de rendre accueillantes,
non pas pour la venue de cet Etre de Lumière et de
Pureté qui s'offrait dans l'amour à la naissance
d'une vie, mais pour la venue d'amis qui, insouciants et
inconscients, oublieront, dans des agapes embrumées
d'alcool, les soucis d'une vie difficile et jusqu'au souvenir
d'une naissance douloureuse
Dans quelques jours, les cloches vont retentir, des messes
de minuit -qui ne sont plus de minuit- verront des fidèles
pressés venir chanter dans un chur : «
Il est né le divin enfant
» et les
alléluias résonneront sur une Terre qui n'est
qu'un sanglot et qu'un drame
Pendant
que se préparent ces agapes et ces festivités,
très loin, dans la pureté infinie d'un Plan
que vos regards hélas, ne peuvent encore contempler,
un Esprit de Lumière, tout de blanc vêtu, mains
écartées dans un geste d'offrande, contemple
et souffre.
Regardez
cet Etre lumineux, enfants : le visage est pur et lisse,
les mains sont blanches et pures, la peau vous semble douce
et parfaite, mais qui regarde attentivement pourra voir
sur un front qui semble serein et sur deux mains tendues,
les traces profondes et indélébiles qui ponctuent,
comme autant de souvenirs lancinants, la mémoire
de ces Humains qui n'ont su encenser la Pureté et
l'Amour que par l'abandon dans l'horreur du drame et dans
la noirceur des vies.
Les
Humains se préparent à fêter Noël
et l'on pense au menu, à la toilette, à la
réunion.
Les esprits sont pleins de ces pensées futiles :
on calcule, on suppute, on espère, on attend
Savez-vous qu'à travers l'espace, à travers
le temps, peut revivre devant vous une autre attente qui
s'exprimait, non dans la joie et la curiosité avide,
mais dans la souffrance, la douleur, la prière ?
Car, tandis que Marie et Joseph cheminaient sur des chemins
difficiles pour fuir les horreurs d'un autre drame et trouver
un havre de paix, l'Esprit lumineux qui devait consommer
un jour ce sacrifice divin, à genoux, en prière,
mains jointes, tête baissée, déjà
inclinée comme sous le poids trop lourd d'une couronne
qui allait déchirer ses chairs, corps ployé,
déjà ployé comme sous le poids d'une
croix trop lourde qui allait voir s'enfuir sa vie, cet Etre
de Lumière, agenouillé dans ces sphères
célestes et lumineuses de douceur et de paix, contemplait
cette Terre sombre, cette Terre où, solitaire, il
allait devoir commencer un chemin de souffrance qui allait
le conduire à travers l'incompréhension, l'ironie,
l'hypocrisie, la haine, vers ce point de son destin où
tout enfin serait consommé, consommé dans
la douleur, dans le désespoir, consommé dans
la haine implacable et l'avilissement d'Humains qui pirouetteraient
jusqu'au moment où la compréhension définitive
de leurs gestes deviendrait lumière pour éclairer
la scène de leur crime et de leur carnage
Agenouillé, silencieux, plein de souffrance, cur
douloureux, baigné, nimbé, auréolé
d'une lumière brillante et chaude, il regarde et
pense
La
Terre est là, en bas, terre stérile et âpre,
aux routes cahoteuses, empierrées, où la souffrance
des peuples déjà s'exprime alors que les oppresseurs
puissants se réjouissent dans des orgies et un vice
qui les font se gausser et s'abstraire.
Cur douloureux, esprit perdu, il regarde et contemple
Que regarde-t-il cet Etre d'Amour et de Lumière ?
Regarde-t-il les villes où le riche, loin de la vie
du pauvre, s'ébat dans une vie facile et heureuse ?
Regarde-t-il la souffrance des êtres persécutés,
désemparés et perdus ?
Que contemple-t-il cet Esprit de Lumière dont le
cur trop pesant déjà, comme en une répétition
difficile, exprime la souffrance, et dont les yeux déjà,
comme en un prélude douloureux, laissent couler des
larmes qui vont se perdre dans l'infini immense qui l'entoure
et le berce ?
Il regarde la scène où
bientôt, enfant fragile prisonnier d'un corps, il
poussera un premier cri pour dire à son divin Père
qu'il vient de prendre rang parmi les Humains et que son
destin de souffrance va commencer.
Il contemple la Terre où une jeune femme pure, auréolée
aussi de lumière, va attendre dans la joie le premier
cri de ce bébé annoncé par un ange
et qui sera le Maître du destin des Hommes, enfant
fragile tenant dans ses deux mains unies la Terre, le Monde,
l'Univers, les Galaxies
Il contemple la Terre, scène de ce théâtre
où, du prologue à la fin, se déroulera
sa vie partagée entre l'amour dispensé et
le drame vécu.
Il contemple la scène où déjà
résonnent les échos lointains des cris de
joie de ceux qui encenseront sa venue et adoreront ses pas
et où, pourtant, s'expriment déjà les
huées sarcastiques et haineuses qui réclameront
la vie d'un autre au détriment de la sienne ; et
il entend déjà, comme en un prélude,
l'écho lointain des mensonges, l'écho lointain
du reniement, l'écho profond de la trahison.
Il entend déjà les huées de la foule,
les appels à la mort, il voit déjà
l'abandon des êtres ; il contemple sur l'horizon sanglant
et rouge de son destin, le visage livide et tiré
de souffrance de celui qui, ayant tout donné parce
que venu les bras pleins de tendresse, les bras pleins d'amour,
a maintenant tout reçu dans l'opprobre, la calomnie
et le drame.
Et ses yeux restent fixés sur cette pauvre silhouette
que des Humains fous, que des Humains déchaînés
ont voulu exposer aux regards d'une foule qui rit et s'esclaffe
en voyant les bras tendus, les muscles étirés,
les côtes saillantes, le visage tiré par la
souffrance, la tête dont le front sanglant rappelle
les gestes de haine, d'ironie et de sarcasme
Il
regarde ce pauvre être écartelé dont
les chairs saignantes ne sont plus que souffrances lancinantes,
et dont le cur éperdu lance un dernier appel
vers cette puissance lointaine qui a voulu cela comme la
plus belle offrande de l'amour d'un père à
des enfants dont il voudrait ouvrir l'esprit et le cur
en dessillant les yeux
Il contemple, éperdu, cette tête qui s'incline
et il entend cette voix qui s'élève et qui
clame le désespoir d'un cur qui pourtant, armé
d'une force infinie, aurait dû aller au bout de son
destin de souffrance :
« O Père
pourquoi m'as-tu abandonné
?
»
Il regarde et écoute, cet Esprit lumineux, et il
sait que ce sang qui coule, que cette vie qui s'en va, que
cette vie qui s'éteint, devraient pourtant rester
à travers le temps et les siècles le gage
de l'amour offert dans l'abnégation totale et pure.
Il sait que ce sang coule et que cette vie part, mais qu'un
jour les Humains auront oublié ce drame et feront
à leur tour couler du sang, partir des vies dans
un geste déterminé et noir.
Il contemple et écoute, cet Etre de Lumière
et ses mains, dans un geste d'offrande, se tendent vers
cette Terre indigne pour offrir, dans un geste d'amour,
le don de son cur et le gage de son sacrifice
Et les cloches qui bientôt sonneront dans l'allégresse
la naissance du divin Fils, ne sauront, pauvre matière
froide, qu'en sonnant l'avènement de la joie, elles
sonneront du même geste le glas de la Pureté
et de l'Amour
Recueillez-vous,
enfants, dans ces jours à venir, et si vos pensées
humaines s'égarent un temps vers des tables où
des plats savoureux se présentent, tournez vos yeux
vers cet azur serein et pur où des Esprits contemplent,
contemplent et pleurent sur une Humanité qui, adorant
le veau d'or, s'éparpille et se perd au lieu de se
préparer dans la méditation profonde, esprits
et curs ouverts, à cette joie pourtant pleine
de tristesse : la naissance de l'Amour pour la mort de la
Vie
Aujourd'hui, bras ouverts, mains tendues, il contemple et
écoute, cet Etre de Lumière, le théâtre
de cette Terre et les sanglots qui montent ; il regarde
les drames, les guerres, les tortures, les morts, les meurtres
;
il entend les cris de jouissance, les paroles de haine,
les mensonges, les hypocrisies et aussi, les sanglots de
désespoir et de déchirement, les râles
de souffrance, les appels de ceux qui bientôt, remettront,
comme il l'a déjà fait, leur esprit entre
les mains de cet Etre d'Amour qui, tendrement, les accueillera
dans un geste large pour les serrer sur son cur grand
et pur, sur son cur immense et beau : un exemple pour
que les vôtres, enfants très chers, soient
à l'image de ce cur d'Amour où pourrait
jusqu'à l'infini des temps rester toujours ce nom
de Dieu ; et avec tendresse, douceur et amour, il apprendra
à ces pauvres êtres perdus à prononcer
quelques mots, balbutier quelques mots
Il leur permettra
de dire :
«
Gloire à Dieu !
»
Archange Raphaël
médium : marcelle olivério
Quand le Ciel parle
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