La réponse est rude mais elle est juste ; la justesse paraît d'abord rudesse.

Abu Shakour

 

Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

5 décembre 1993

   
    Nous souhaitons pouvoir faire parvenir à vos oreilles et nous l'espérons toujours -mais hélas- à votre entendement, les conseils et les mises en garde qui pourraient commencer à faire de vos vies des terrains lumineux et chaleureusement éclairés par l'amour divin, alors que de vos mains vous creusez des trous ou vous arrachez, vous saccagez pour, une fois encore, en faire ces déserts que Dieu avait déjà créés.
Bien sûr, il vous appartiendra d'écarter les mots pour comprendre plus profondément le sens des phrases et la tristesse de nos cœurs.
Vous, Humains, ne savez que bondir allégrement de galet en galet sur des torrents écumeux dans un défi et une provocation qui, un jour, amèneront une conclusion difficile car le pied mal assuré glissera sur ces cailloux polis et la chute sera inévitable.
Vous sautez de galet en galet pour essayer d'atteindre une autre rive où le spectacle vous semble plus grisant.
Ah, enfants, que nos cœurs sont tristes !
Vous avez été nourris de la plus chaude Lumière, nous avons fait flotter pour vous la plus belle des bannières, nous vous avons montré des horizons lumineux, nous avions pourtant pensé répondre à vos vœux en vous indiquant d'une main aimante et tendre le chemin que vous auriez dû suivre avec attention, avec joie, dans l'espoir et dans la foi…
Mais où étaient vos gestes, enfants ?…
Rien d'imposé, enfants, rien d'imposé !…
Nous ne violons ni les esprits, ni les âmes, ni les consciences…
mais il faudrait que chacun pense qu'il lui faudrait faire certains gestes pour que puissent revenir un jour dans les vies, ces lumières que vous avez froidement éteintes, car où étaient vos gestes de pureté, de propreté, de valeur, enfants ?
N'eût été l'amour triomphant où seriez-vous aujourd'hui ?…
Ah, pourquoi n'avez-vous pas compris ?…
Pourquoi ne pas avoir écouté les conseils dispensés, pourquoi avoir tant tardé à analyser, à chercher pour comprendre, mais vous avez préféré couvrir de cendres ces vérités qui vous aveuglaient car vous ne pouviez accepter l'évidence difficile mais réelle.
C'est vrai qu'il est difficile d'admettre, mais n'est-il pas aussi difficile de se commettre dans une vie qui n'apporte rien en foulant aux pieds des destins qui auraient pu être de Lumière ?
Nettoyez vos cœurs, nettoyez vos âmes, car vous êtes en train d'éteindre la flamme d'un foyer chaleureux.
Plus de haine dans vos cœurs, enfants ; nous vous demandons un effort encore et toujours pour que se transforment vos jours.
Ne gâchez pas ces jours, ne gâchez pas vos soirs, car il serait fort triste que vous ne puissiez, qu'en rougissant, accepter d'admettre qu'il eût été important de ne vivre que pour pouvoir un jour être digne de sa Gloire.

Hâtez vos pas, amis,
ne vous attardez pas dans des ruelles obscures ou sombres car, à marcher au milieu des Ombres, le moment vient où, tristement, on doit avouer que tout sombre.

Pouvons-nous seulement évoquer la peine que vos pirouettes insaisissables ont suscité dans nos Plans ?…
Que de messages donnés avec tendresse pour que vous puissiez faire de vos jours un jardin d'Eden !
Nous avons essayé de vous faire comprendre, de vous faire entendre… La conscience en était en vous, mais vous vous retrouviez toujours "humains", tristement "humains", car… car… quels lendemains étiez-vous en train de construire ?
Nous ne demandons pas le balayage des vies, nous demandons la réflexion, l'analyse, la raison, la compréhension ; nous demandons la vérité de l'analyse, la vérité de la compréhension.
Ne faussez pas les données car à l'amour exprimé, aux conseils donnés, aux attentions dispensées, à la patience sans cesse, sans cesse renouvelée, vous opposez la violence.
Que sont vos jours, enfants, que sont vos jours ?
Vous tournez en rond comme des détenus qui, enfermés dans le terrain clos d'une cour, ne peuvent que contempler, effarés, les murs immenses qui sont dressés, les privant de leur liberté ; vous vous enserrez, vous vous enfermez et c'est vous, amis, qui fermez la porte à nos clartés. Quel besoin en avez-vous ?
Vous ne savez plus discerner le faux du vrai et vous courez, bacchantes échevelées, vers des orgies, vers des liesses ; vous pensez que le temps presse d'accomplir les jours de vos vies :
« Trop d'abnégation jusqu'à présent !
J'ai besoin de temps en temps de me mettre en exergue ! Pourquoi toujours penser aux autres et ne jamais faire l'effort de penser que j'existe ?…
A moi de rentrer en piste, à moi de me faire admirer, à moi de me faire encenser… et que les bravos fusent et que les hommages me soient rendus !… »

Alors on prend en vrac tout ce qui vient, et sans souci du lendemain, on transpose, on transpose encore et on recouvre de teintes d'or ce qui n'est qu'élémentaire et sombre.
Et quelque part, il est des Ombres qui se rient et qui se gaussent car vraiment, comme des gosses, vous n'avez rien compris…
et trop souvent, dans ce désir d'une autre vie et d'autres élans, vous avez joué vos vies avec des dés que vous saviez pipés, et ce, en vous croyant triomphants.
Mais, amis, croyez-vous que de tricher assure la victoire ?

Où sont vos vérités, enfants ?
Les dons que Dieu fait ne sont pas des dons souillés, mais des dons sublimés par l'amour qu'Il y met pour vous donner et vous donner encore.
Il vous offre une palette dont les teintes de moire pourraient embellir vos vies mais… mais… mais… cette palette vous la déposez dans le défi et vous préférez puiser dans les teintes de vos phantasmes, le bonheur accompli.
Ce que nous exprimons aujourd'hui, enfants, n'est évidemment pas pour imposer nos vues, mais simplement pour qu'arrêtés au coin d'une rue qui s'en va vers les Ombres, vous puissiez réfléchir et comprendre. Faites une pause et analysez lentement, sûrement, les éléments de vos vies ; analysez et comprenez, comprenez et éventuellement, réformez.
Mais vous, Humains, ne pouvez analyser car vous confondez tout, et vous faites un cocktail immonde des corps et des âmes, des âmes et des esprits, des esprits et des lys d'un devenir que vous croyez avoir posés devant vos yeux pour une éternité de valeur.
Où sont les lys de vos vies enfants ?… Posez les lys devant l'autel car là est leur seule place, si ces lys que vous voulez offrir sont les symboles de chacun de vos gestes pour analyser et comprendre ce que nous voulons vous faire entendre, pour ne pas perdre vos vies.

Ah ! enfants, dans la griserie des moments, des instants, vous flottez ; mais quand le vide des jours sautera à vos yeux, à vos âmes, à vos esprits, dans quel coin allez-vous faire ce repli difficile ? Trouverez-vous au fond de vous l'impatience et la haine ?…
Bien sûr il y aura de la peine, mais une peine que nous avons déjà vu s'exprimer : la peine de la rage incontrôlée
que l'on ne peut plus dominer, qui ne peut plus à ce moment-là se manifester qu'à travers des larmes de dépit… C'est vous qui bâtissez votre demain, enfants, vous seuls… Réfléchissez, analysez, et ne soyez pas surpris si, tout d'un coup, ayant compris, il vous vient l'envie de partir, simplement, vers un autre destin, car… vers un autre demain…
Nous ne vous demandons pas le sang de vos jours, nous n'exigeons rien, mais nous espérons tellement qu'un jour, vous aurez trouvé vraiment un petit coin dans vos pensées et dans vos cœurs pour ceux qui, sans cesse, pleurent car ils n'ont pas réussi à vous montrer le chemin de la Vie…
Vous allez analyser, certainement vous révolter ;
vous allez peut-être nier, mais vous savez, enfants, qu'il ne sera pas possible de changer les faits, et que ces vérités difficiles à admettre, vous devrez pourtant, un jour, commencer à penser qu'il vous faut en semer vos vies pour ne plus, dans le défi, aller de galet en galet, peut-être d'erreur en erreur, vers le chemin de l'horreur, alors qu'il est si facile de remonter la pente pour retrouver celui du bonheur… Nous avons suivi vos pas, et combien de fois avons-nous pleuré, car nous aurions voulu vous éviter ces pas qui vous égaraient !…

Ressaisissez-vous, enfants, ressaisissez-vous vite…
La vie est une chose complexe faite d'éléments humains que vous devez vivre dans votre vérité, dans vos limites, mais la vie… la vie est aussi une aspiration vers d'autres Plans, d'autres vérités car vous n'êtes pas sur le bagne de la Terre pour continuer à vous enterrer, mais au contraire à vous dégager pour casser la gangue qui vous retient, et retrouver ces véritables biens de la vraie Eternité. Alors, parce que sans cesse nous prions, nous gardons l'espoir qu'ayant accompli dans le vide de vos vies, ces gestes que nous espérons, vous pourrez retrouver un jour, un soir, peu importe le temps, le vrai chemin de sa Gloire.

Nous accompagnons vos pas depuis des temps et des temps et nous assistons -souvent impuissants- à cette obstruction inconsciente qui tend à vous entraîner sur la pente des souffrances, des douleurs, des drames et quelquefois des erreurs.
Des pas difficiles, enfants, difficiles car chargés trop lourdement de destins trop pesants, trop déchirants, et vous butez sans cesse et toujours sur ces immenses murs qui ferment vos vies et vos horizons.

Vous êtes en ce moment, amis, sur une immense plage où le flux et le reflux de la mer viennent combler les ornières creusées par des moments difficiles.
Regardez la plage de vos vies, derrière vous, hélas, le spectacle désolant d'une grève jonchée de débris, de détritus… car la mer a roulé sans arrêt sur cette grève et y a déposé les restes des espoirs déçus, les restes des rêves effrités, des affrontements engagés, des déceptions mal supportées ; la mer a roulé sans arrêt, y déposant les ruines d'un édifice que vous aviez bâti de vos mains trop pressées, avec des matériaux qui n'ont pu compenser la solidité à l'épreuve du temps.
La mer vient encore lécher vos pieds, amis…

Dans ces Plans lointains, nous sommes tous à tendre la main pour adoucir de vos chemins les passages difficiles ; nous prions pour vous, pour que vous compreniez quelle chance vous avez de pouvoir être amenés à découvrir ces réalités de l'immense bonté, de l'immense beauté, de l'immense pureté de ce Dieu qui vous bénit et vous bénit encore et qui, lorsque la nuit s'endort, pose sur vous sa main de Lumière pour effacer la souffrance de vos jours, et vous offrir sa force et son amour.

Regardez, enfants, regardez dans le lointain…
la journée s'estompe, s'arrête, s'éteint… Les ombres étirées du soir descendent, non pour obscurcir vos vies, mais pour vous donner cette joie immense de découvrir et de recevoir cette tendresse que lance un Dieu qui ne veut vous offrir que la joie d'être toujours dans une voie baignée d'espoir car, éternellement, illuminée de sa Gloire…

Nous aurions voulu offrir sans cesse des gerbes de fleurs merveilleuses,
des gerbes de magnifiques fleurs,
mais nous ne pouvons, dans la détresse, qu'encore et toujours laisser couler nos pleurs !…


archange Raphaël
médium : marcelle olivério
Quand le Ciel parle…