Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

7 août 1983

   
   

Vous vivez, enfants très chers, des jours tristes et douloureux sur une Terre où tout aurait dû chanter la Gloire de Dieu dans la beauté majestueuse et infinie de son œuvre.
Vous vivez la détresse d'une solitude pesante qui accable vos jours et embrume vos cerveaux dans des éléments de rancœur, de regrets, et dois-je le dire de révolte.
Présence… vibrations… mains tendues vers vous à travers l'espace meublé seulement par les cris de douleur et d'horreur…
Rien ne vous atteint et pourtant, comme des ondes vibrantes et perçantes, résonne autour de vous la frange déchiquetée des souffrances et des peines qui montent vers Dieu avec les cris de reproche.
Vous faites votre chemin pas à pas, lentement, à travers les obstacles et l'obscurité épaisse.
Il faudrait tant retrouver une vigilance de tous les instants pour tenir fermement la barre d'un esquif qui, si l'on est trop attentif au paysage lointain qui défile sur la côte et attire le regard, ira se fracasser sur des rochers, et plus rien ne restera que des débris épars et une eau rougie par un sang qui aurait dû être l'élément premier d'une attention définitive.

Regardez ces oiseaux qui volent : ils vous dominent, et vous les regardez, envieux, en vous disant :
« Mais, mon Dieu, quel bonheur de pouvoir planer au-dessus de tout ce qui reste, de tout ce qui est là sur la terre, immobile et pesant !… Quelle griserie, Seigneur !…
Les paysages défilent et ils vont, heureux, et montent vers ta Gloire !… »
Tout semble facile, mais savez-vous, enfants, ce qu'il faut d'efforts à ces petits êtres pour brasser cet air lourd, s'arracher à cette force qui les retient au sol pour s'élancer vers l'azur infini en lançant très fort le cri vibrant de leurs cœurs pour remercier Dieu de leur avoir permis de trouver ce geste ?…
Regardez le goéland, enfants, il plane majestueux dans l'azur pur, dominant les flots grondants et tumultueux, flèche pure et claire franchissant l'azur infini dans une majesté qui paralyse l'admiration et qui fait que l'être dont les yeux se lèvent, regarde, muet, le souffle court, cette grâce qui éclaire l'horizon en allant vers des points lointains que son rêve voudrait rejoindre.
Regardez ces goélands et ces mouettes, princes des nues dans leur envol glorieux, lorsque posés sur une grève de sable, ou marchant dans l'eau qui doucement frappe la berge, ils ne sont plus que des corps difformes qui se traînent et se tirent, pauvres êtres gauches, pauvres êtres grotesques… et vous, qui un moment avant, admiriez leur envol et leur grâce, riez de leurs gestes maladroits sans comprendre qu'échappés à l'emprise de cette Terre à laquelle ils n'appartiennent pas, ils redeviendront les flèches d'argent, les maîtres de l'azur virevoltant et s'envolant vers Dieu.

Lorsque vous vous regardez, enfants, vos yeux complaisants ne voient que la flèche de pureté et de beauté, mais frottez, dessillez vos yeux pour voir, puis comprendre et accepter d'admettre que cet être que vous visualisez paré de toutes les beautés et de toutes les gloires n'est encore à ce jour que la mouette dont l'aile trop longue gratte le sable sous la mince pellicule d'eau que ses pas maladroits font éclabousser.
Comme la mouette qui s'arrache au sable humide, arrachez-vous à vos éléments négatifs,
arrachez-vous à votre routine,
arrachez-vous à votre indifférence,
arrachez-vous à votre immobilisme, à votre égoïsme, arrachez-vous à vos exigences orgueilleuses qui font que vous attendez toujours que l'autre tende la main et fasse le pas qui le conduira vers vous ; et parce que vous aurez fait l'effort de vous arracher à cette fange où encore vous croupissez, vous pourrez, ayant secoué la boue qui colle encore à vos membres engourdis, avancer d'un pas peut-être pesant et difficile sur un chemin où, peu à peu, si vous savez lever les yeux vers ce point d'Infini que vous devez atteindre, vous pourrez continuer à avancer, plus légers, en redressant la tête, le cœur gonflé de joie et de force.
Vos cœurs, enfants !…
des cœurs trop souvent gonflés de désespoir et envahis de détresse !…
des cœurs que nous aimerions voir définitivement débarrassés de sentiments bas et vils…
des cœurs que nous aimerions voir purifiés et prêts à servir d'écrin à l'offrande merveilleuse de Dieu qui, toujours présent, vous donnera cette puissance extraordinaire et lumineuse qui fera qu'un jour, main dans la main, épaule contre épaule, cœurs battant à l'unisson du même chant d'amour et de paix, vous pourrez enfin tous ensemble dire :

« Gloire à Dieu !… »


archange Raphaël
médium : marcelle olivério
Quand le Ciel parle…