Chez les individus, la réforme de l'esprit ne s'effectue pas d'une façon aussi spectaculaire que la mue chez les insectes.

Zsigmond Kemény

 

Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

8 août 1986

   
   

Vous vivez en Humains solitaires, indifférents, intolérants. Vous avez connu la prière, mais qu'en avez-vous tiré pour autant ? Savez-vous regarder l'ami qui près de vous, se traîne et pleure ?
Vous êtes en ce moment l'image même d'une Humanité qui, allégrement et sans se lasser, détruit et détruit encore les êtres affaiblis et perdus qu'à la limite elle ne voit même plus, car trop dérangeants dans leurs vies.
Mais quand donc allez-vous retrouver le sens profond de vos vies, l'équilibre de vos instants, l'acceptation de vos élans ? Quand et comment ?
Des interrogations que nous formulons sans cesse et sans discontinuer en pleurant sur ces vies échevelées qui sont les vôtres en ce moment…
Des êtres face à face… opposés, résolus à s'entre-déchirer et, même, à se détruire… se détruire, alors que près d'eux la vie s'écoule avec son cortège de drames, de souffrance et de mort… alors que près d'eux, des êtres dressés comme eux dans leur haine implacable, écrasent et détruisent, et amènent des êtres vulnérables, écorchés vifs, fragilisés, à comprendre qu'ils ne peuvent plus trouver d'issue que dans le fait de mourir pour échapper encore à cette vie qui pour eux n'est synonyme que de mort…
Quand et comment ?
Comment et quand allez-vous retrouver vos élans ?
Allez-vous retrouver enfin ces âmes d'enfants qui ouvrent de grands yeux en cherchant encore où est Dieu, parce qu'Il est pour eux la Lumière, l'Espoir, l'Amour… et leurs prières montent vers ces Plans où ils savent que lentement des Esprits se penchent et adressent l'immensité de leur tendresse à ces êtres qu'ils voulaient préserver.

Temps, il est temps en vérité je vous le dis, de retrouver le chemin de vos vies…
Vous voulez, mais… ne voulez point, vous acceptez… mais repoussez ;
Il ne faut pas trop vous demander mais par contre, vous, vous pensez pouvoir exiger !
Pourtant, combien de fois avons-nous répondu « non » aux demandes formulées ?…
Lequel d'entre vous peut prétendre avoir été abandonné, avoir été oublié, avoir été dédaigné ?…
Nous vous avons longuement accompagnés en vous serrant sur nos cœurs ; nous vous avons offert le bonheur, le bonheur d'une vie humaine, le bonheur d'une âme sereine mais vous n'avez jamais compris…

Quand donc en aurez-vous fini de ces pirouettes folles ?
Nos cœurs sont tristes en ce jour et ne peuvent que continuer à exprimer le chagrin immense qui, dans ces Plans lointains, a envahi des sphères de bonheur et de paix. Choisis, élus et parés de dignité, quand donc ouvrirez-vous les yeux et regarderez-vous ce Dieu qui, terriblement malheureux, tend pourtant la main sans se lasser pour essayer de redresser ces arbres qui poussent tordus ?

Lorsque la bourrasque se lève, enfants, et lorsque le vent souffle, le roseau fragile s'incline jusqu'à faire corps avec cette terre inhumaine et froide où l'eau gicle à grands jets et où la boue s'accumule, souillant sa parure d'or.
Il se courbe et s'incline, subissant les assauts, mais la tempête s'arrêtant, se redresse bien haut et de nouveau s'élance vers le ciel en ondulant encore sous la brise légère, dans l'oubli de l'effort de la lutte entreprise et gagnée ; et l'arbre dont le front fier griffait le ciel et l'azur, l'arbre dont le tronc de bois dur se dressait, orgueilleux et puissant, ne sera plus là pourtant, car la tempête déchaînée l'aura vite déraciné, lui qui ne savait plier son corps et abaisser son front -comme dans un geste de pardon- pour prier Dieu de l'assister.
Et sous le vent et la tempête, le roseau continuera ce long balancement que rien n'arrête et qui le préservera ; et le géant qui bravait le ciel sera étendu à terre dans ce sommeil éternel qui ne fera de lui… que du bois.
J'ose espérer, enfants, que vous avez compris…
Il est des troncs rugueux, noirs, rabougris, qui encore et toujours se dressent vers l'azur, parce qu'une main aimante a pu poser, bien sûr, le tuteur solide qui préservait son bois.
Combien de tuteurs avons-nous posés près des êtres aux abois que vous êtes et êtes toujours ?…
Allez-vous enfin comprendre cet amour qui vous a entourés et bercés ? Et dans ces tempêtes qui grondent, nous, Esprits attristés, nous attendons que monte le cri que vous allez pousser lorsque la rafale cinglante aura déraciné vos pauvres corps sans vie.
Nous avions pourtant mis près de vos bois noircis ces tuteurs solides et puissants qui préservaient vos vies dans leur intégrité, mais… mais… vous avez appelé à l'aide pour qu'on vienne vite arracher ces supports nouveaux qui vous gênaient par trop.
Vous allez réfléchir, enfants, car nous pensons qu'il est grand temps de vous voir livrés à vous-mêmes pour comprendre où est votre voie, votre vérité, même si dans l'effroi vous constatez que, tout d'un coup, autour de vous, s'est fait un silence pesant qui ne remplit plus vos vies que d'attente, de terreur et… d'absence.
« …Pouvons-nous sauver l'imprudent qui se noie si sur la main que nous tendons vers lui… »
Cette main nous la tendons et la tendons encore, et vous ne faites même pas l'effort d'y accrocher vos doigts… salis !
Avant de vous quitter, car mon temps est maintenant compté, je voudrais ajouter une chose : vous allez devoir dans la pause, analyser encore vos vies, et trouver le compromis qui vous fera regarder en ami celui qui, près de vous, s'exprime.
Si je peux aujourd'hui formuler une prière, ce sera celle de pouvoir, un jour, voir revenir l'amour sur ces êtres que nous avons bénis, que nous avons aimés, que nous avons chéris, pour qu'en toute humilité, ils viennent se prosterner aux pieds de Dieu qui projette sur des cœurs oublieux les gestes d'amour et d'attention, et qui ne formule qu'un espoir, celui de vous voir, enfin, redécouvrir le chemin de sa Gloire…


archange Raphaël
médium : marcelle olivério
Quand le Ciel parle…