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Nicolas
- «
Nous prions, Seigneur, pour que tu nous
donnes la force daller au bout de notre engagement
dévolution, et nous espérons que tu
nous donneras également la force de ne pas oublier
ce que nous venons de dire.
Voilà, Seigneur, cest tout ce que javais
à dire
»
Raphaël - Oui, voilà, Seigneur, ce que
je voulais dire
Je prie et j'espère
»
Enfants émus, enfants tremblants, qui avez voulu
exprimer, en ces moments, le fonds de vos âmes, nous
avons longuement écouté et nous avons participé
à ces moments déchange.
[Marcelle
commençait toujours ses réunions médiumniques
par une prière, et demandait à qui le voulait,
de prononcer une prière à sa place
Ce
fut, pendant des années, une fin de non-recevoir
Aucun des participants n'a voulu s'y essayer
Puis, un jour, miracle ! Nicolas et Philippe ont accepté
]
Savez-vous
combien ont été doux ces premiers instants
où vos voix tremblantes sont montées jusquà
nous ? Nous nen espérions plus autant depuis
tant de temps, et pourtant, comme le miracle sest
accompli sous la main de João de Deus qui a sauvé
des vies, vos voix tout dun coup ont crevé
le plafond de silence qui sépare votre Terre de nos
Plans
Quelle émotion pour nous, enfants, quelle émotion
!
Nous attendions comme dans ces contes denfants, et
nous guettions comme le faisait, dans un de vos contes,
cette femme qui grimpait sur la tour dun château,
et qui regardait lhorizon poudré de poussière
et miroitant de lumière pour voir venir ce sauveur
espéré
Et si ces mots qui viennent de monter prenaient figure de
sauveurs puisquils nous ont donné le bonheur
de vous voir sortir de votre silence !
Il
faudrait que chacun y pense à ces instants que vous
pouvez donner, mais, trop souvent assis, immobiles, vous
attendez, attendez, attendez encore que viennent de dehors
ceux qui pourront déposer, à vos pieds, ces
cadeaux que vous espérez.
Immobiles, vous restez assis sur vos chaises.
Cest vrai que rien ne presse et que dautres
pourront uvrer en vos lieu et place et même
si vous voyez une grimace de fatigue sur ses traits, peu
importe que Marie-Madeleine se lasse, vous, vous êtes
à votre place dans ce fauteuil, bien installés
!
Indifférence
immobilisme
vous portez
cela très haut, même si des pensées
senvolent !
Savez-vous, enfants, que loiseau senvole pour
apporter à ces petits, loffrande quil
leur a promis pour régénérer leurs
vies ; pourtant les petits, dans le nid, entendent gazouiller
le père et voient becqueter la mère sur un
sol peut-être garni, et ils attendent et ils espèrent
; ils entendent les gazouillis, mais quen est-il pourtant
au creux de ce nid ? Les gazouillis sont lointains, et ils
aimeraient, bien avant demain, sentir la douce chaleur de
ces corps où battent des curs pleins damour
; et tout dun coup, voilà le miracle qui saccomplit
car, aux yeux de ces petits, le père et la mère
arrivent, se posent délicatement au bord de ce nid
où ils attendaient, tremblants, et se penchant vers
leurs enfants, leur offrent la tendresse de leur vie
Comme eux, Marie-Madeleine est, et elle attend ;
comme eux, nous sommes et nous attendons ; mais vos gazouillis
sont lointains, enfants, si lointains que, souvent, elle
ne peut même plus, même en tendant loreille,
entendre cette musique à nulle autre pareille, qui
réjouirait son âme
elle attend, elle espère
Savez-vous ce que peut être la sonnerie stridente
dun téléphone qui sonne dans la nuit
?
Bien souvent il ne sagit que dun élément
de travail supplémentaire, de souffrance complémentaire,
car au bout de ce fil, inconnue, une voix sélève
qui, encore une fois, va demander plus quun entretien
de quelques instants, et va demander, pour un enfant ou
une enfant lointaine, quune main se tende pour apaiser
la peine dun cur douloureux et blessé
;
[allusion de Raphaël à Marcelle et à
sa présence, toutes les nuits, au standard de SOS
suicide -l'association qu'elle avait fondée- et même
après sa dissolution
au service de la détresse.]
mais savez-vous aussi, enfants, lorsquau milieu
de ces tourments, tout dun coup, un téléphone
sonne, quelle joie il peut y avoir quand, en pensant trouver
encore un personne qui appelle au secours, on va recevoir,
en ce jour, la joie dune présence amie ?
Alors ces gazouillis lointains que lon nentendaient
pas bien -car la distance est grande de la Terre à
nos Plans- deviennent réalité et ce ne sont
plus ces gazouillis de la gent ailée qui parviennent
à nos oreilles, mais les chants qui sont entonnés
car les oiseaux ont transformés ce gazouillis en
trilles qui montent, merveilleuses de pureté, pour
venir encenser la tendresse et lamour, et venir apporter
un peu de beauté à des jours obscurcis par
le constat des drames
Oui, enfants, priez
espérez ;
oui, enfants
comprenez ;
comprenez
mais, pour ce faire, pour répondre à votre
prière, trouvez lhumilité, lhumilité
du travail à faire sur ces fonds profonds que nous
souhaitons tant voir sépurer et se grandir
; ne rêvez plus aux immeubles qui se dressent, fiers
et brillants, inaccessibles, ne rêvez plus aux associations
qui seraient pourtant, à travers la compassion exprimée,
des monuments despoir et de vie ; ne rêvez plus,
enfants, mais agissez
commencez à apprendre
à donner le meilleur de vous-même, à
quitter la tranquillité douillette de vos maisons,
à ne plus compter comme des enfants, le nombre dheures
de repos ou de distraction.
Comme ces amis lointains, ces amis brésiliens que
je me plairai longtemps encore à citer en exemple,
faites des gestes plus amples, enfants, car, cest
vrai, il est important de se retrouver dans ces instants
où vous venez, mais sachez que notre présence
est constante dans ces lieux, et puisque vous avez tant
de plaisir à nous revoir, pourquoi ne prenez-vous
pas, ce soir, lengagement de contacts plus répétés,
non pas de contact dintérêts -car cen
est trop, cen est assez- mais de contacts dattention,
délans, dactions, car vous pouvez tous
faire quelque chose
Une amie ici présente parmi vous, nous désespère
car même avec nos prières, nous ne pouvons
arriver à lui faire concevoir quil lui faut
maintenant percevoir la vie sous un tout autre angle
Transforme-toi amie, car des moments douloureux pourraient
être ton lot si tu ne voulais commencer à te
lever plus tôt pour, seule à seule avec toi-même,
analyser et repenser encore, après tous ces efforts
que tu as accomplis, que tu dois maintenant commencer à
transformer ta vie en donnant autre chose de toi
Cest
le rôle de tous les parents, enfant. Ne faisons-nous
pas de même et nous avons encore tant de peine à
voir ces enfants que nous aimons -mais que jamais nous ne
gardons prisonniers sous notre férule- partir dun
pas alerte pour sen aller très vite, vers leur
perte
Nous les avons bercés, ces enfants que
nous aimons, nous les avons chéris ces enfants que
nous avons bénis, nous avons essayé dilluminer
le noir profond de leurs chemins, nous avons aplani les
difficultés du terrain, nous leur avons pris la main
pour passer des précipices, et pour que jamais ils
ne souffrent, nous avons bouché tous les gouffres
qui souvraient devant leurs pieds
Où sont-ils ces enfants que nous aimons ?
Ils ont pris
ils ont tout pris
ils ont accaparé,
et ils se sont envolés comme ces oiseaux qui, un
jour, laisseront des parents déroutés qui
regarderont partir, au loin, cette nichée quils
avaient couvée et quils avaient tant dorlotée
!
La vie est un chemin difficile, enfants, et le pas de ceux
qui ont précédé la jeunesse, en dépit
de toutes les promesses, devra se ralentir un jour car,
savez-vous comment courent ces enfants que vous voulez bercer
? Plus vite, toujours plus vite, car la route est longue
et le chemin doit se faire, et même sils regardent
derrière eux pour un geste dadieu, il faudra
les laisser partir, ceux que lon voulait garder, pour
aller vers une autre destinée à laquelle les
parents nappartiennent plus
Oui, nous sommes comme ces parents, enfants : nous élevons
nous dorlotons
nous caressons
nous nourrissons
nous éclairons
nous chérissons
et un jour, nous devons pleurer, car ces enfants tant aimés
ont fermé la porte derrière eux, et sont partis,
trop souvent malheureux, vers un destin que nous souhaitions
de Lumière mais qui ne sera quun destin de
misère
Et nous attendrons, enfants, mains jointes, prières
au cur et larmes aux yeux en priant sans cesse pour
avoir le bonheur de nous retrouver avec eux
Oui, ami Philippe, des journées longuement remplies
de tendresse et déchange, mais, enfant que
nous aimons, sais-tu que nous aurions souvent voulu tappeler
« garnement » quand ta personnalité
jorgjienne* refaisait surface, ne laissant plus de place
à cette tendresse dont tu es pétri car tu
nous aimes, ami !
Cesse de camoufler au fond de toi cette sensibilité
que tu crois de mauvais aloi ; laisse parler ton cur,
ami Philippe, et quand tu sens des pleurs venir à
tes yeux, laisse les couler, enfant, car il nest pas
déshonorant de savoir vider son cur.
Montre ce respect que tu as ; donne cette tendresse que
tu peux offrir, une tendresse qui sera, peut-être,
non pas ta faiblesse, mais ta force vive, ami, car cet amour
que tu nous portes, et que tu portes à cette Marie
que nous aimons, sera toujours lunique Lumière
de ta vie, car il nest pas de commune mesure entre
cet amour que tu donnes à cette enfant chérie
et cet amour que tu donnes à ces parents, certes
aimés, que nous avons tant de fois bénis.
Qui peut savoir comment une tendresse semblable va chercher
-va
puiser- ses racines dans des terrains que vous,
humains, ne pouvez jamais imaginer être ensemencés,
car vous raisonnez toujours, enfants, en terme de terriens
!
Dans linconscient de ta vie, ami Philippe, tu laisses
lhydre de tes réactions envahir trop souvent
ce terrain que tu as pourtant ensemencé avec tant
damour, mais que, quelquefois et sans détours,
tu veux fouler aux pieds comme par réaction à
cet amour qui tenvahit et que tu ne voudrais pas voir
simplanter dans ta vie sans commune mesure avec ce
que la terre voulait te réserver.
Abandonne tout ceci, enfant, et laisse ce sarment que tu
as planté, commencer à pousser et à
croître, et tu verras quun jour, sous le vert
de feuilles naissantes, tu apercevras, embryonnaire, le
dessin dune grappe ; laisse ces grains grossir, enfant
laisse les mûrir
et lorsque ta main se tendra
pour prendre ces fruits nouveaux, garde-les un instant en
caressant leur peau, car ils seront le bonheur de luvre
accomplie
Toi, ami Nicolas, nous tavons demandé souvent
de ralentir ton pas et de jeter très vite aux orties
ce qui noircit un peu les angles de ta vie. Tu as par moments
lhumilité du cur et à dautres
moments, il existe en toi une fierté que nous pourrions
qualifier dorgueil, qui empêche tes pas de te
porter
Pourquoi ces réactions qui te font, enfant, tout
dun coup basculer dans une révolte presque
affirmée car tu te sens "isolé"
de ce que tu croyais être tien ? Nul nest isolé,
enfant, et vous êtes toujours présents dans
leurs curs comme dans le mien, mais, mais
la
faiblesse des parents ne peut pas porter un enfant
Cette faiblesse est hélas ton drame
drame immense
que celui-ci, car cest la force des parents qui doit
guider les enfants sur les chemins de vie
Oui, ami Philippe, oui, ami Nicolas, vous avez fait ces
premiers pas ;
aussi tâchez douvrir vos yeux, car cet exemple
dont vous parliez, nous lavons offert à votre
vie en toute vérité pour que vous puissiez,
enfants, puiser dans ces éléments et grandir
et pousser en arrosant, peut-être -justement- vos
terrains des larmes de leurs souffrances, de leurs déceptions
ou
de leurs espoirs déçus, de leur attente
Oui, enfants, les larmes qui coulent brûlent des yeux
qui pourtant lancent vers vous un regard heureux dans ces
moments de retrouvailles ; brûlent ces yeux, car malheureux,
ils pleurent et ils pleurent sans cesse sur ces enfants
que vous êtes pour elle, des enfants quelle
aime, sachez-le, mais quel être aimant, enfants, pourra
arrêter, pourtant, de tendre la main pour arrêter
en chemin, des pas qui se perdent ?
Seul lamour, peut trouver le courage de laffrontement
pour éviter le pire, et lorsque vous aurez compris,
cest dans un rire que vous pourrez, enfin heureux,
revenir très vite vers elle, non plus pour saccager
les choses, mais vous déposerez comme on dépose
une rose, au creux de ses mains tendues, des promesses différentes,
des engagements nouveaux car elle en sera finie lattente,
sans plus de déception et sans plus de chagrin
Vous allez pouvoir, enfants, offrir sans compter, peut-être
avec un peu de charité pour tous ceux qui espèrent
et attendent, dautres engagements de vos vies, mais
sachez, enfants, que vous nen aurez pas fini, une
fois votre signature donnée, de devoir, sans récriminer,
vous remettre en question pour aller au bout de ce chemin
dexécution valable
Voilà, enfants, quelques paroles que nous jetons
au vent de votre attente, que vous emporterez avec vous
au cours de ce long chemin que vous allez devoir commencer
à faire, en laissant loin derrière vous, ces
moments de partage.
Nous prions pour que, cette fois-ci, vous soyez plus sages
et que vous nabandonniez pas en chemin, au gré
des autoroutes brillantes, ces paroles damour que
nous avons apportées pour vous
Fasse Dieu que vous puissiez garder bien au chaud, au creux
de vos mémoires, de vos curs et de vos vies,
ces espoirs que nous formulons pour que nous puissions vraiment
retrouver ces enfants que nous aimons tant ; fasse Dieu
que vous retrouviez très vite votre place, au cur
de cette immense plaine, où nous effaçons
toute peine pour offrir à votre attente, non plus
le spectacle dune pente où glisseront vos pas,
mais le spectacle dun chemin montant qui vous conduira,
repentants, vers lamour de celui qui, éternellement,
vous inondera de sa bonté et de sa Gloire
Archange Raphaël
message reçu par incorporation.
médium : marcelle olivério
*Jorgjien
: terme évoquant l'atavisme orgueilleux d'un laudateur
thuriféraire, flagorneur et papelard qui parfois
dans une violence contenue, fait la chattemite.
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