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Le
manuscrit suivant que nous publions a été
trouvé dans les papiers d'une jeune fille morte au
couvent après quelques années de vie religieuse
L'écrit
se répand rapidement en éditions multipliées
parmi les lecteurs toujours plus nombreux ; il creuse l'âme
d'un frémissement d'émotion, de piété,
en même temps que d'un sentiment d'horreur.
Ses pages, vives et terribles, rapportent une expérience
très humaine et courante de vie terrestre. Par beaucoup
de côtés, elles sont très près
de l'atmosphère religieuse contemporaine tout en
soulevant le voile du mystère redoutable qui nous
attend.
Elles ne peuvent se lire avec indifférence ou par
simple curiosité ; on se trouve, à la fin,
personnellement engagé vers une révision de
ses propres jugements et sentiments.
Dans le drame que ce témoignage fait revivre, s'exprime,
bien que ce soit d'une manière personnelle, toute
la réalité humaine en même temps que
divine dans laquelle se déroule chacune de nos destinées.
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Une
de ses amies ou pour mieux dire, une jeune femme qu'elle
connaissait vient d'être victime d'un accident d'automobile.
Rien de plus fréquent, hélas ! de nos jours
et sur toutes nos routes ! Avons-nous parfois, considéré
ce que peut, ce que doit être le destin éternel
de tant de jeunes hommes et de jeunes femmes qu'un accident
de voiture envoie brutalement et soudainement, sans leur
laisser le moindre instant de réflexion et de préparation
devant leur Juge plein de bonté et de miséricorde,
sans nul doute, mais plein de justice aussi ?
Le "songe
d'une religieuse" consiste à recevoir une lettre
de l'au-delà, une lettre que lui écrit cette
jeune femme qu'elle a connue. Mais cette lettre vient de
l'enfer ! Horreur ! L'enfer, son feu, son désespoir,
son éternité ! Voilà un thème
à réflexions qui n'est pas très courant
de nos jours, dans le monde à demi-paganisé
des chrétiens d'aujourd'hui.
C'est bien
à propos de l'enfer que l'on peut dire avec notre
bonne vieille Vulgate : les vérités ont été
amoindries par les fils des hommes (Psaume XI - 2). La bible
de Jérusalem, traduisant le même passage sur
l'original hébreu, dit d'une manière encore
plus forte : « Sauve, Yahvé ! Il n'est plus
de saints. La vérité a disparu parmi les hommes
! » (Psaume XII)
La réalité de l'enfer, sa raison d'être,
l'explication profonde de son éternité, voilà
des vérités bien "amoindries" parmi
nous, des vérités qui ont peut-être
entièrement disparu de bien des âmes formées
cependant au sein de la religion chrétienne. Un très
grand nombre de nos frères protestants se refusent
à croire à l'éternité de l'enfer
De nos jours, luthériens et calvinistes n'admettent
plus qu'une sorte de purgatoire, en rejetant l'enfer.
Le petit livre qu'on va lire est consacré, sous une
forme originale, à la doctrine de l'enfer et à
la description d'un genre d'existence qui n'est que trop
répandue de nos jours. Que de femmes et que d'hommes
qui ont reçu le baptême, ont suivi vaille que
vaille, des cours de religion sous le nom de catéchisme,
ont fait leur première communion avec la préoccupation
d'un beau costume neuf, d'un banquet familial plus copieux
qu'à l'ordinaire, beaucoup plus que de la grandeur
du mystère qui devait s'accomplir dans leur âme,
par la rencontre d'un Dieu tout aimant, et qui, en entrant
dans leur vie, ont été pris de cette ambiance
de doute, de raillerie, d'incrédulité, de
mondanité qui leur a fait perdre le peu de foi qui
était en eux !
Qu'ont-ils
fait de leur vie ? Comment l'ont-ils comprise, abordée
et vécue ? La lettre de cette jeune femme, une lettre
écrite de l'enfer, décrit une situation spirituelle
aussi commune qu'effrayante.
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Il devrait
éveiller dans le cur de tous les lecteurs,
un désir et une résolution aussi farouches
que salutaires : le désir d'être prêt
à paraître devant le Juge infaillible et bon,
la résolution de ne pas mourir sans avoir effacé
par le repentir, c'est-à-dire une rétractation
sincère, toutes nos fautes, afin d'éviter
cette catastrophe éternelle qui se nomme l'enfer
!
Non, il
ne doit pas être possible de lire ces pages avec indifférence
ou à titre de simple curiosité. C'est de notre
éternité qu'il s'agit ici. L'enjeu est le
plus formidable qui puisse être ! Bonheur éternel
dans la vision de Dieu face à face, ou privation
éternelle de Dieu dans la haine et le désespoir
d'avoir manqué sa vie ! N'amoindrissons pas les vérités
! Ne fermons pas les yeux à la vérité.
Un Dieu est mort pour nous sauver ! A son amour, répondons
par la foi et l'amour !
Mgr
L. Cristiani
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