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Nom :
Sancta Crux et Opus Dei.
La Sainte Croix et l'Œuvre de Dieu.
Siège :
Villa Tevere, 73 viale Bruno Buozzi à Rome.
Statut juridique et canonique :
De 1950 à 1982 : Institut séculier.
Depuis 1982 : prélature personnelle.
Fondateur :
Josemaria Escriva de Balaguer , né le 9 janvier 1902 en Espagne à Barbastro (Aragon) est ordonné prêtre en 1925. Dirigeant de l'Opus Dei de 1928 -date de sa création- à 1975. Il meurt le 26 juin 1975 à Rome.
Le pape Jean-Paul II le béatifie le 17 mai 1992 et le canonise le 6 octobre 2002.
Nombre de membres :
Près de 86 000 fidèles : 83 999 laïques et 1 890 prêtres.
En France, on dénombre 2 150 fidèles et coopérateurs dont 26 prêtres. [Source : Annuaire pontifical 2004]
Prologue…
Opus Dei, Œuvre de Dieu… un nom qui suscite tous les fantasmes ; une institution qui évoque pour beaucoup, des mystères, des comportements étranges comme une confrérie secrète, une maçonnerie dont les sigles auraient été remplacés par la croix… sans aucun doute, un parfum de soufre émane de cette institution de l'Eglise catholique. Une odeur malsaine amplifiée par le succès mondial du Da Vinci Code, livre dans lequel le romancier américain Dan Brown présente l'Opus Dei comme un spécialiste des complots en tous genres. Comme une Œuvre dont des membres n'hésiteraient pas à tuer pour protéger les secrets de l'Eglise.
Qu'en est-il réellement de cette branche officielle de l'Eglise ?
Passionnés par tout ce qui pouvait être comporté sur cette institution ancrée au cœur même du vatican, désirant au-delà des clichés, nous avons cherché voilà quelques années, à en savoir plus pour le magazine d'investigation de « Canal Plus
» puis pour cet ouvrage. Notre enquête n'a pas été sans difficultés, sans obstacles à franchir, portes à pousser… Un travail de plus de deux ans, intense, instructif, attrayant aussi. Car tout ce que nous avons découvert nous a laissés sans voix ! Notamment quand nous avons constaté que l'Opus Dei avait, contrairement à ce qu'il affirme, deux visages !
La partie visible de l'iceberg Opus, c'est un courant de l'Eglise catholique officiellement reconnu par elle puisque son fondateur, le prêtre espagnol Josemaria Escriva de Balaguer a été fait saint, canonisé le 6 octobre 2002 par le pape Jean-paul II.
« L'Œuvre de Dieu » est le seul mouvement qui ait été érigé en prélature personnelle, ce qui lui permet, à ce titre, de ne répondre que devant le pape et de nommer ses propres prêtres.
L'Œuvre de Dieu, se sont également près de 84 000 laïques dans le monde dont 2 150 en France. Auxquels il faut ajouter 1 890 prêtres, une vingtaine d'évêques, deux cardinaux et le responsable du Bureau de Presse du Vatican.
Mais, au-delà, difficile de savoir à quoi correspond
réellement l'Œuvre puisqu'elle préfère
avancer… masquée. Celle que certains surnomment
« la Sainte Mafia », la Maçonnerie
blanche […] possède en effet une face cachée.
Si bien cachée, même, qu'il nous a fallu plus
de deux ans pour tenter d'en dévoiler les méthodes.
Des manières de nouveaux Croisés que l'on croyait
réservées à une autre époque.
Dans le monde secret de cette institution, nous avons, en effet, tout d'abord constaté chez certains, de véritables dérives sectaires avec emprise psychique sur des personnes, ponctions financières dans les comptes des membres…
Puis, nous avons compris que l'Opus, animé par une quête de Pouvoir, cherche à infiltrer les milieux décisionnaires comme les universités ou même la Communauté européenne, laquelle subventionne -à son insu- des projets de l'Œuvre. Un entrisme qui marche et transforme les adeptes de l'Opus en membres d'un véritable lobby, particulièrement puissant et influent. Le nouvel uniforme de ces membres est désormais le "costume cravate" puisqu'ils sont ministres, banquiers, journalistes, universitaires ou avocats… et cherchent à conquérir d'autres représentants de l'élite, afin de faire triompher l'Occident chrétien.
Pas à pas, nous avons donc recueilli de nombreux documents et rencontré différents témoins, dont plusieurs catholiques qui ont corroboré, déploré, voire dénoncé les dérives d'une organisation qui prend soin de dissimuler soigneusement ses agissements au grand public.
Nous aurions aimé parler, confronter nos témoignages avec ceux de responsables et de membres actuels de l'institution Mais, dès le début de notre travail, la prélature de l'Opus Dei nous a donné une fin de non-recevoir. […] Étrange et dommageable attitude -pour elle- que de refuser de répondre aux critiques. Car, au bout du compte, en brillant par son silence, l'Opus ne contribue-t-il pas lui-même à alimenter le mystère qui l'entoure ? Mais sans doute, ce refus est-il mûrement réfléchi puisqu'en cela, il reste fidèle aux consignes de son fondateur ; lequel, dans son recueil «Chemin » publié en 1939 (aux Éditions Fayard) et véritable livre de chevet des opusiens, déclare : « jamais tu ne te repentiras de te taire, mais très souvent d'avoir parlé… »
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EXTRAITS…
L'Œuvre de Dieu, la part du Diable…
[…]
Mais là, l'ambiance change. Durant sa deuxième année et sa troisième année d'études, de fil en aiguille, la jeune fille assiste à la méditation du mercredi (une demi-heure dans l'oratoire avec les volets fermés, une bougie de chaque côté et un thème de méditation) et finit par se confesser toutes les semaines. Sa préceptrice se transforme en directrice de conscience et établit avec elle un « plan de vie » dont l'austérité a de quoi faire pâlir un ascète : prières à horaires fixes dont la première démarre à 6h30 le matin, dix chapelets par jour, messe quotidienne, lecture spirituelle, examen de conscience chaque soir à l'oratoire… etc. jusqu'à 22 heures, puis, plus tard, retraite annuelle de cinq jours de silence absolu.
Mortifications corporelles…
[…]
« …On devait apprendre par cœur le catéchisme interne à l'Opus avec interdiction de prendre des notes et apprendre les mortifications corporelles comme le port du cilice… »
Sylvie déplie devant nous son cilice. Elle a fabriqué elle-même, avec du fil de fer, cette sorte de bracelet hérissé de pointes recourbées vers l'intérieur que l'on serre autour de la cuisse. « On le portait pendant deux heures chaque jour, sauf le dimanche et les jours de fête », explique-t-elle en glissant le tissu dans l'anneau et en resserrant le bracelet. Malgré nous nous frissonnons. « Ce doit être sacrément douloureux ! » Ce à quoi elle répond, presque mécaniquement : « Cela devait nous rappeler la présence de Dieu… »
Elle nous parle également des disciplines : une fois par semaine autoflagellation et l'obligation de dormir à même le sol. Des révélations qui nous surprennent puisque nous pensions que ce genre de pratiques avaient absolument disparues… D'autant que, malgré son engagement au sein de l'Opus, Sylvie reste laïque…
[…]
S'ensuivent trois ans d'études et douze ans de travail au Smic («le minimum pour ne pas être imposable… ») dans des centres de l'Opus ou dans des familles de membres à raison de douze heures de labeur par jour…
« Mon salaire était versé sur mon compte mais aussitôt ponctionné par l'Opus » précise-t-elle. « Je laissais des chèques en blanc au bureau de la directrice. »
L'Œuvre n'aime pas parler d'argent…
[…]
« Là, » se rappelle Jacqueline C. « je me souviens m'être dit : "Il faut se rendre à l'évidence, notre fille est dans une secte."»
« Mais tout le monde sait que la famille spirituelle est pauvre, qu'elle ne gagne pas d'argent avec aucune de ses œuvres chrétiennes. Financièrement, elles ne sont pas viables… » [Interview accordée par Mgr de Balaguer, président de l'Opus Dei au journal ABC de Madrid le 24 mars 1971]
La jeune femme affirme : « Je ne vois pas la différence entre une secte et l'Opus Dei. » Selon elle, l'Œuvre de Dieu a volé son adolescence, ses premières années de femme et des années de travail…
L'Opus Dei est-il une secte dans l'Eglise ?
La prélature pose elle-même la question sur son propre site [opusdei.fr - le site officiel] et y répond de la sorte :
« Prétendre cela serait un non-sens car l'Opus Dei a toujours fait partie de l'Eglise catholique. […] De plus, une des caractéristiques de l'Opus Dei est sa fidélité au pape et aux enseignements de l'Eglise. Toutes les convictions, pratiques et manières de l'Opus Dei sont celles de l'Eglise. »
Qu'en est-il au juste ? Et cette école Hôtelière Dosnon, que recèle-t-elle ? Accueille-t-elle toujours aussi peu d'élèves ? Les questions affluent par dizaines. Alors nous décidons d'aller voir les choses d'un peu plus près…
Aujourd'hui, forte de la sanctification de son fondateur, l'Opus Dei s' organise et progresse à la façon d'un mouvement puissant et secret au cœur même de l'Eglise catholique. Son objectif est clair : faire triompher l'occident chrétien.
Par tous les moyens ?
Patrice des Mazery
journaliste et grand reporter à Canal Plus.
Bénédicte des Mazery
journaliste et écrivain.
Annexe 11
Un des emblèmes des numéraires de l'Opus Dei…
A celui qui a signé sa demande d'engagement dans l'Opus Dei, est remis un petit canard… « Tu dois plonger dans l'Opus Dei comme le petit canard plonge dans l'eau, tout de suite, et sans peur…»
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