Évangile de la Nativité 1

Extraits…

 
Écrits Apocryphes
   

Et lorsque l’Ange eut dit cela, il ordonna à Joseph d’arrêter la bête de somme sur laquelle était montée Marie car le temps de l’enfantement était venu. Et il dit à Marie de descendre de sa monture et d’entrer dans une caverne souterraine où la lumière n’avait jamais pénétré et où il n’y avait jamais eu de jour… A l’entrée de Marie, toute la caverne resplendit d’une splendeur aussi éclatante que si le soleil y était… et tant que Marie resta dans cette caverne, elle fut, la nuit comme le jour, et sans interruption, éclairée de cette lumière divine.
Et Marie mit au monde un fils que les anges entourèrent dès sa naissance et qu’ils adorèrent, disant : “Gloire à Dieu dans les cieux et paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté ! » Joseph était allé chercher une sage-femme et lorsqu'il revint, Marie avait déjà été délivrée de son enfant. Et Joseph dit à Marie : « Je t’ai amené deux sages-femmes, Zélémi et Salomé qui attendent à l’entrée de la caverne et qui ne peuvent entrer à cause de cette lumière trop vive. » Et il donna l’ordre à une des sages-femmes d’entrer. Et lorsque Zélémi se fut approchée de Marie, elle lui dit : « Souffre que je touche. » et lorsque Marie le lui eut parmi la sage-femme s’écria à voix haute : « Seigneur, Seigneur, aie pitié de moi, je n’avais soupçonné ni entendu chose semblable ; ses mamelles sont pleines de lait et elle a un enfant mâle, quoiqu’elle soit vierge. Nulle souillure n’a existé à la naissance et nulle douleur lors de l’enfantement. Vierge elle a conçu, vierge elle a enfanté, et vierge elle demeure. » L’autre sage-femme nommée Salomé, entendant les paroles de Zélémi dit : « Ce que j’entends, je ne le croirai point si je ne m’en assure. » Et Salomé, s’approchant de Marie, lui dit « Permets-moi de te toucher et d’éprouver si Zélémi a dit vrai. »
Et Marie lui ayant permis, Salomé la toucha et aussitôt sa main se dessécha. Et ressentant une grande douleur, elle se mit à pleurer très amèrement et à crier…

[…]

Alors le roi Hérode appela les mages et s’informa d’eux quand l’étoile leur avait apparu, et il les envoya à Bethléem disant : « allez, et informez-vous avec soin de cet enfant, et, lorsque vous l’aurez trouvé, venez me le dire afin que j’aille l’adorer. » Les mages se mirent en route, et l’étoile leur apparut, et, comme leur servant de guide, elle les précéda jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à l’endroit où était l’enfant…
Lorsqu’ils voulaient retourner auprès du roi Hérode, ils furent avertis en songe de ne pas revenir vers lui et ils revinrent dans leur pays par un autre chemin.
Lorsque le roi Hérode vit que les mages l’avaient trompé, son cœur s’enflamma de colère, et il envoya des émissaires sur tous les chemins, voulant les prendre et les faire périr, et comme il ne put les rencontrer, il envoya à Bethléem et il fit tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous… Et un jour avant que cela n’arrivât, Joseph fut averti par l’ange du Seigneur qui lui dit : « Prends Marie et l’enfant et mets-toi en route à travers le désert et va en Egypte. » et Joseph fit ce que l’ange lui prescrivait.

[…]

…Et que de tes racines jaillisse l’eau nécessaire pour étancher notre soif. » Et aussitôt le palmier se releva et il commença à jaillir d’entre les racines des sources d’eau très limpide et très fraîche et d’une douceur extrême. Et tous, voyant ces sources, furent remplis de joie, et ils se désaltérèrent en rendant grâce à Dieu et les bêtes apaisèrent aussi leur soif.

[…]

Et lorsque les lions virent Jésus, ils coururent au-devant de lui et ils l’adorèrent. Et Jésus était assis dans la caverne et les lionceaux se roulaient à ses pieds, jouant avec lui et le caressant. Et le peuple qui se tenait au loin, ne voyant pas Jésus, disait : « S’il n’avait pas fait de grandes fautes, lui ou ses parents, il ne se fut pas livré aux lions. » Et quand le peuple se livrait à ces pensées et qu’il était saisi de douleur, voici que tout d’un coup Jésus sortit de la caverne, et les lions le précédaient et les petits lionceaux jouaient à ces pieds. Le peuple se tenait de même éloigné à cause des lions et n’osait pas se joindre à eux. Alors Jésus commença à dire au peuple : « Combien les bêtes féroces sont meilleures que vous ! Elles reconnaissent leur Seigneur et le glorifient, et vous le méconnaissez, vous, hommes qui êtes faits à l’image et à la ressemblance de Dieu ! Les bêtes me reconnaissent et s’adoucissent ; les hommes me voient et ne me connaissent pas. »