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«
Lorsque Zacchée entendit lenfant exposer tant
de choses, il resta confondu de sa science, et il dit aux
assistants : Hélas ! malheureux que je suis,
je me suis donné un sujet de regret, et jai
attiré sur moi du déshonneur en attirant chez
moi cet enfant ; reprends-le, je ten conjure, mon
frère Joseph ; je ne peux soutenir la force de ses
raisonnements, et je ne saurais mélever jusquà
ses discours. Cet enfant nest pas né sur la
Terre ; il peut avoir de lempire sur le feu ; il a
peut-être été engendré avant
la création du monde ; jignore quel est le
ventre qui la porté et quel est le sein qui
la allaité ; je suis tombé dans une
grande erreur, jai voulu avoir un disciple et jai
trouvé un maître ; je vois, mes amis, quelle
est mon humiliation, car moi qui suis un vieillard, jai
été vaincu par un enfant, et mon âme
sera dans labattement, et je mourrai à cause
de lui, et dès ce moment, je ne puis plus le regarder
en face. Et quand la voix publique dira que jai été
battu par cet enfant, quaurai-je à répondre
et comment parlerai-je des règles et des éléments
du premier caractère après tout ce quil
en a dit ? Je ne connais ni le commencement, ni
la fin de cet enfant. Je ten conjure donc, mon frère
Joseph, ramène-le chez toi : il est quelque
chose de grand, cest un Dieu ou un ange, je ne sais. »
8.
« Et comme les Juifs donnaient des conseils à
Zacchée, lenfant se prit à rire et il
dit : Maintenant que les choses portent leurs
fruits et que les aveugles de cur voient, je suis
venu den haut pour les maudire et pour les appeler
à des objets plus élevés, tel est lordre
que ma donné celui qui ma envoyé
à cause de vous. Et lorsquil eut fini
de parler, tous ceux qui avaient été frappés
de sa malédiction furent aussitôt guéris.
Et depuis ce temps, personne nosait provoquer sa colère
de peur dêtre maudit de lui et frappé
de quelque mal. »
9.
« Peu de jours après, Jésus jouait
sur une terrasse, au haut dune maison, et lun
des enfants qui jouaient avec lui, tomba du haut du toit
et mourut ; les autres enfants voyant cela prirent
la fuite, et Jésus descendit seul. Et lorsque les
parents de lenfant qui était mort furent venus,
ils accusaient Jésus de lavoir poussé
du haut du toit, et ils le chargeaient doutrages.
Et Jésus descendit du toit, et il sapprocha
du cadavre de lenfant, et il éleva la voix,
il dit : Zénon (cétait le
nom de lenfant), lève-toi et dis-moi si cest
moi qui tai fait tomber. Et lenfant se
levant aussitôt, répondit : Non,
Seigneur, tu nas pas causé ma chute, et tout
au contraire, tu mas ressuscité. Et ceux
qui étaient présents furent stupéfaits.
Les parents de lenfant glorifièrent Dieu à
cause du miracle qui sétait opéré,
et ils adorèrent Jésus. »
14.
« Le maître connaissait toute lhabileté
de lenfant et il le redoutait ; il écrivit
cependant lalphabet, et quand il voulut interroger
Jésus, Jésus lui dit : Si tu es
vraiment un maître, si tu as la connaissance exacte
des lettres, dis-moi quelle est la signification de la lettre
Alpha, et je te dirai quelle est celle de la lettre Bêta.
Le Maître irrité, le poussa et le frappa à
la tête. Lenfant, courroucé de ce traitement,
le maudit, et aussitôt le maître tomba sans
vie sur son visage. Et lenfant revint au logis de
Joseph qui en fut très affligé, et il dit
à la mère de Jésus : Ne
le laisse pas franchir la porte de la maison, car tous ceux
qui provoquent sa colère sont frappés de mort. »
15.
« Et quelque temps après, un autre maître,
qui était parent et ami de Joseph, lui dit :
Conduis cet enfant à mon école ; peut-être
je réussirai mieux à lui enseigner les lettres
en nusant à son égard que de bons traitements.
Et il le prit avec lui avec crainte et regret ; lenfant
allait avec allégresse. Et entrant avec assurance
dans lécole, il trouva un livre qui était
par terre, et le prenant, il ne lisait pas ce qui était
écrit ; lais ouvrant la bouche, il parlait daprès
linspiration de lEsprit-Saint, et il expliquait
la loi aux assistants. Et une grande foule lentourait,
et tous étaient dans ladmiration de sa science
et de ce quun enfant sexprimait de cette façon.
Joseph, apprenant cela, fut effrayé et il courut
à lécole, craignant que le maître
ne fût sans instruction. Et le maître dit à
Joseph : Tu vois, mon frère, que javais
cet enfant pour disciple, mais il est plein de grâce
et dune extrême sagesse ; je ten prie,
mon frère, ramène-le dans ta maison.
Quand lenfant entendit, il sourit et dit : Parce
que tu as bien parlé, et que tu as rendu bon témoignage,
celui qui a été frappé sera guéri
à cause de toi. Et aussitôt lautre
maître fut guéri. Et Joseph prit lenfant
et il alla dans sa maison.
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