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Travail… au noir !
 

8 h 30 - 6 gendarmes frappent à la porte d'Ephphata… Surpris, je leur demande par où ils sont passés :
– « Par chez le voisin (c'était ouvert) ensuite par un portail au fond du jardin en démontant les attaches de fil de fer qui le condamnait…
– Que désirez-vous ?… »
Ils demandent s'ils peuvent rentrer, ils viennent contrôler… travail au noir…
– « Si vous ne voulez pas qu'on rentre, c'est que vous avez quelque chose à cacher… »

Voilà la formule magique… et les 6 gendarmes à l'intérieur…

Je leur dis qu'on nous l'a déjà faite dans la Somme, à côté d'Abbeville… Deux gendarmes sonnent à la porte du petit manoir que marcelle louait…
– « Nous voulons voir marcelle olivério…
– Elle est alitée… une pneumonie…
– Que lui voulez-vous ?
– Lui parler…
– Elle est trop malade…
– Si vous n'ouvrez pas, c'est que vous avez quelque chose à cacher !… »
A peine la grille du château ouverte, un des gendarmes siffle et les collègues accourent en armes, cachés dans le virage… Estafettes, voitures, chiens, armes… etc… etc… C'est le simplet du village, un nommé "Bibi"' à Vron, qui a dit aux gendarmes qu'à SOS suicide, il avait vu de la "poudre blanche" sous une grosse pierre dehors…

Les chiens n'ont rien trouvé, ni le caillou… ni la poudre… ni la senteur de la poudre… mais la perquisition a eu tout de même lieu… Cette affaire venait juste quelque temps après le refus auprès de Monsieur le Préfet DEGREMONT hors cadre au ministère de l'Intérieur, de marcelle, d'adhérer à une pseudo-fédération de lutte contre le suicide afin de garder toute son indépendance…

Le chef s'énerve, il n'est pas venu pour cela… mais ne semble pas non plus surpris par le procédé de ces collègues du Nord… il ne veut pas d'historique… Arrêtez de parler toujours de marcelle olivério… comme si elle dérangeait, même désincarnée…

Il lit une page d'un document émanant de Monsieur le Procureur de la République, me dit-il, sur laquelle figure une ribambelle d'articles de loi que de toute façon, je ne connais pas…
– Vous n'écoutez pas ?
– Non, vous pouvez citer tous les articles que vous voulez, je n'en connais pas le contenu…
– je vous les recopierai tout à l'heure…

il est vaguement question de travail au noir… Je n'écoute pas… après tout, les gendarmes ne sont pas des prédateurs, des oiseaux de mauvais augures, ils sont venus en amis… voir de quoi vivait Ephphata… puis, comme dit un collègue : ils sont assermentés.
– « Attention à ce que vous dites !… » me dit l'un deux lorsque je fais remarquer qu'ils se la jouent… journalistes en ne notant pas la moitié de mon "interview" et que je les accuse de presque mauvaise foi…

Et me reviennent en mémoire les accusations de Madame Robin-Rodrigo, députée de Maubourguet et candidate à Lourdes : « On a noté de nombreuses allées et venues de matériel informatique. En tant que députée (de Maubourguet !) j'ai été saisie de ce dossier… »

photo « la Semaine »

Pour la députée, ce mouvement ne vit que pour « prendre de l'argent à nos concitoyens »
Ceci explique peut-être cela…

Pendant que le chef lit, je jette un œil sur le papier et je m'aperçois que sur la première ligne, on a barré : "Dominique BOIRON substitut du" pour ne laisser que Je… … … du Procureur… J'essaie de voir qui a signé le courrier, mais en vain… une autre ligne est manuscrite à l'encre bleue sur laquelle figure EPHATA… je fais remarquer au chef qu'Ephata, c'est le sanctuaire… Qu'ici, c'est "Ephphata" avec 2 "ph"… Celui-ci répond que les noms propres n'ont pas d'orthographe…
« Ephphata » n'est pas un nom propre, cela veut dire « Ouvre-toi » en araméen…
– Peu importe, c'est phonétique…
– C'est ce que nous pensions aussi, quand nous avions demandé à la justice d'obliger l'Eglise catholique à changer le titre de son livre qu'elle publiait 6 ans après celui de marcelle olivério et sous le même nom, pour éviter toute confusion… Les juges ont estimé qu’un "ph" en moins à Ephphata faisait la différence et que la confusion n'était pas possible… entre le livre de l'Eglise catholique et celui de marcelle…
– Arrêtez de parler de marcelle olivério… J'ai fait 232 contrôles dans ma vie et jamais un comme celui-là… Un des gendarmes m'a même reproché de trop parler pour les embrouiller… ou désorienter… je ne sais plus…
– Vous voulez qu'on fasse corriger ?… en faisant mine de partir…
Je réponds par la négative… on va pas chipoter… surtout que, je le pense, un "ph" ou deux, les gendarmes savaient où ils se rendaient…
– Vous avez barré la première ligne ?…
[J'essaie de prendre le document très fort serré entre le pouce et l'index du Chef… On a barré… Dominique Boiron, substitut ; et le document émanant du tribunal commence ainsi : Je, ………………………du Procureur de la République…] Je dis aussitôt :
– « Vous avez barré…
– Quoi, vous nous accusez, on va le noter, c'est de la diffamation… attention à ce que vous dites, nous sommes assermentés…
– Quand je dis "vous", je ne cite personne en particulier, pas le Chef, je constate… je m'en excuse, j'aurai du dire : « il a été barré… »

Le chef demande à un collègue d'aller chercher un portable dans la voiture, qu'il veut appeler le Procureur…
Je lui dis que ce n'est pas la peine de déranger le Procureur !…
Puis les questions fusent ; les gendarmes notent ce qu'ils veulent…
– « Vous l'avez dit ? Hein ! Il l'a dit ?… fait-il confirmer par ses subordonnés…
– Oui, je l'ai dit, mais notez aussi pourquoi je l'ai dit !… »
Tout le monde est très énervé… Je fais remarquer que c'est un dialogue de sourd… que je décide de me taire…
Le chef note qu'à 10h.58 Ephphata refuse de répondre aux questions… J'insiste pour qu'il note pourquoi je prends cette décision… « parce que nous sommes trop énervés » fait-il confirmer par ses collègues… Ce à quoi il répond qu'il est très serein, c'est sa force, mais qu'il a une machine à tester l'adrénaline dans la voiture et demande à un collègue d'aller la chercher… Personne ne bouge… de toute façon, je n'aurais accepté le test que si le chef s'y était soumis d'abord… pour comparer… si machine il y avait !…
La menace était-elle légale ?…

Le chef me pose par deux fois la même question à laquelle je réponds… Mais l'énervement aidant, je vois qu'il ne note pas la réponse… et me reproche de ne pas y répondre… C'est un dialogue de sourd…
Je refuse de répondre une troisième fois à la même question…
Un collègue gendarme, courageux et honnête, confirme :
– « Oui, j'ai entendu deux fois : Monsieur J. »
– C'est pour cela, » me dit le chef, « que nous sommes venus si nombreux, pour être sûr de ne rien oublier de ce que vous avez dit… »
Je fais remarquer qu'un gendarme de Maubourguet qui avait interrogé marcelle olivério et moi-même en 1989, travaillait maintenant à Argelès ; qu'ils auraient dû le faire venir, nous connaissant !… Le Chef me répond :
– « Vous dites n'importe quoi, le gendarme B. n'est pas à Maubourguet, il est chez nous…
– C'est ce que je vous dis, je l'ai vu en uniforme l'autre jour à Argelès… » etc… etc… etc…

Un collègue s'excuse, il n'est pas venu pour cela mais pour une autre affaire :
"convocation à témoin dans le cadre d'une affaire de divulgation de fausse information pour faire croire à une destruction ou à une dégradation dangereuse pour les personnes…" Je ne comprends pas ce que veut dire cette phrase… décidément !…
Il me fait signer une convocation en deux exemplaires et en laisse une copie.
Je demande pourquoi je ne peux pas avoir aussi une trace du papier émanant du Tribunal…
– « Ce n'est pas possible, c'est une autre procédure… »
La justice est bien compliquée…

Je ne sais toujours pas trop pourquoi Ephphata a été contrôlé… hébergé dans un hangar, au froid… les gendarmes eux-mêmes étaient gelés et sont sortis plusieurs fois pour se réchauffer au soleil… Le Tribunal, et les gendarmes s'inquiètent de savoir comment vit Ephphata… Ça, c'est humain !
– « Et vous, vous n'êtes pas humain ? » me demande le Chef
– « Oui, encore un peu, mais j'essaie de l'être le moins possible…
– Ephphata va aux toilettes… On peut les voir ? »
Les gendarmes ont donc visité les toilettes d'Ephphata, noté la présence de quatre chats légués aussi par marcelle olivério.
– « Et votre voiture… il a bien fallu la payer ou alors on a offert aussi la voiture à Ephphata ?
– Pardon !
– Oui, la voiture, on l'a offerte à Ephphata ? C'est ça, à Ephphata on offre les voitures ?
– Offerte n'est pas le terme exact, c'est un héritage : Vous qui n'aimez pas "l'historique" on va devoir y revenir : elle a été léguée par marcelle olivério… comme tout le mobilier et le matériel informatique… dans la mesure où je m'étais engagé à poursuivre la divulgation de ses messages…
– Mais elle marche à l'eau, c'est cela, elle marche à l'eau…
Expliquez-nous ? On vous voit rouler à Lourdes… on aimerait rouler à l'eau, nous aussi !… (J'ai cru comprendre que c'était une question d'économie et non d'écologie…)
Et le coton que vous envoyez aux gens, il faut le payer ?…
Vous avez un sponsor ? C'est votre droit, aucune loi ne l'interdit… Dites-nous qui ?… » etc… etc… etc…

Je ne sais pas encore aujourd'hui pourquoi les gendarmes sont venus… Qui travaille au noir ? Je ne sais pas si c'est moi qui suis accusé de travailler "au noir" ; si c'est moi qui emploie des gens "au noir" ; ou si c'est moi-même qui suis employé "au noir"… Je n'ai rien compris !…

 

Et maintenant Ephphata attend dans la protection d'amour d'un Dieu infiniment bon mais triste, la décision des autorités judiciaires ou… politiques.