Les apôtres qui réussissent sont ceux qui répandent une doctrine que les foules sentaient depuis quelques temps sans savoir la formuler.

Thomas Hardy

 

 

 

 

 
marcelle olivério
   

Depuis plusieurs années, j'ai été tellement talonnée par les personnes qui m'approchaient et qui souhaitaient -curiosité ou intérêt réel ?…- avoir des informations sur mon cheminement et ma vie de médium, sur la philosophie spirite qui me tient tant à cœur et sur mon travail spiritualiste, que j'ai décidé l'élaboration de ces livres qui pourront apporter réponses à cette attente. Je garde l'espoir qu'au terme de la lecture de ces pages, qui vont essayer de mettre en lumière spiritualité et médiumnité, beaucoup commenceront à comprendre.

Dès ma plus jeune enfance, des dons que l'on pourrait qualifier de… médiumniques ont apparu : annonces de la venue impromptue de certaines personnes que je ne connaissais pas du tout et que je décrivais dans un détail extrêmement précis, annonces de morts, perceptions de "fantômes" de défunts, en particulier celui de ma grand-mère maternelle qui avait coutume de venir s'entretenir avec moi pendant la nuit, et sur le plan plus élémentaire, plus terre à terre de ma vie scolaire, sujets de compositions ou d'examens, mais très curieusement et… très égoïstement, de compositions ou d'examens que les maladies de l'enfance et de l'adolescence m'avaient trop souvent à mon gré, empêchée d'affronter personnellement alors que mes camarades de classe bénéficiaient de "mes lumières".
Ces manifestations dont je m'exprimais n'avaient pas toujours un très bon accueil, et ma mère avait voulu avoir le cœur net de ces affirmations que je faisais de la présence de cette grand-mère qui était morte lorsque j'avais deux ans.

Elle ne comprenait pas que l'ayant si peu connue et n'ayant pour ainsi dire pas de souvenirs d'elle, je pusse en parler avec autant d'assurance. Elle me posa beaucoup de questions, me demanda des explications quant à son allure générale, son visage, sa coiffure, ses vêtements et à sa grande surprise, elle s'entendit donner des précisions que personne n'avait pu me fournir car elles avaient trait à des détails attachés à son enterrement. Je décrivis en effet la coiffure de mon aïeule, ce chignon qui lui allait si bien, je décrivis également une jupe noire, un chemisier de soie brillante à rayures verticales blanches et noires avec col et poignets de dentelle, et je parlais beaucoup d'un bijou, cerclé d'or -médaillon ou broche- qui fermait ce col et qui semblait m'avoir fascinée. Je sus bien plus tard, puisque ma mère ne s'en exprima que bien longtemps après, que tous ces détails correspondaient à une réalité extrêmement troublante pour elle car ma grand-mère portait effectivement ces vêtements et ce camée lorsqu'elle avait été mise en bière.
Je dois préciser que dans notre famille, il est de coutume de ne jamais mettre les enfants en contact avec les morts ; partant, je n'avais eu aucune possibilité d'apercevoir les détails de sa tenue mortuaire, et personne bien sûr, dans cette politique de silence autour de la mort, n'avait jamais abordé avec la très jeune enfant que j'étais, un quelconque point des faits. Cet incident avait d'ailleurs amené mes parents à me regarder avec un peu de crainte, et chaque fois que j'annonçais quelque chose, ils vivaient dans l'attente curieuse ou… dans la peur silencieuse de ce qui allait se produire. Ma grand-mère venait en effet régulièrement me donner des indications sur des points divers : elle parlait de la maladie à venir de l'un, du décès de l'autre, de la venue d'un troisième, faits qui se confirmaient dans le suivi des jours. Elle me donnait souvent, dans un rire, quelques détails sur l'enfance de ma mère, pour, dans une comparaison, m'amener à analyser mes propres gestes, gestes dont nous parlions beaucoup car je dois dire que j'étais très turbulente, très "garçon manqué" et ce, au grand dam de ma mère !

Loin d'être effrayée par ces contacts, j'attendais même avec beaucoup d'impatience ces moments d'échange auxquels je prenais beaucoup de plaisir, sensible que j'étais, malgré mon jeune âge, à l'intelligence extrêmement vive et spirituelle de ma grand-mère qui savait, avec un tact infini, m'aider à comprendre mes problèmes d'enfant puis d'adolescente, ces problèmes que l'on vit trop souvent dans la démesure du jeune âge.
Nous eûmes ces entretiens fort longtemps, la nuit, lorsque, la maisonnée endormie, elle venait s'asseoir au pied de mon lit. Nous partagions avec ma sœur qui était mon aînée, une chambre ravissante, et dormions dans des lits jumeaux ; cette précision simplement pour expliquer ma surprise, d'une part, de ne jamais voir ma grand-mère s'installer sur le lit de celle-ci, qu'elle se contentait de regarder avec un doux sourire mais sans jamais lui parler, d'autre part de voir ma sœur "isolée" au point de ne jamais se réveiller pendant ces entretiens.
Une nuit, ma grand-mère me demanda de prévenir ma mère de nos "retrouvailles". Je le fis donc, mais sa réaction fut immédiate… Il n'est pas toujours évident d'exprimer de telles vérités car elles reçoivent trop souvent l'ironie en réponse, ironie qui n'est dans la plupart des cas qu'un masque qu'on pose pour cacher son angoisse face au grave problème du devenir de l'être. Je devais apprendre bien plus tard que, néanmoins troublée par mes affirmations, ma mère avait quotidiennement placé sous mes couvertures, à l'emplacement que je lui avais très précisément montré où s'asseyait ma grand-mère, une feuille de papier de soie qu'elle contrôlait, bien sûr, chaque matin, et qu'elle avait dû accepter l'évidence : la feuille était fripée et marquée comme par le poids et la corpulence d'un être humain, comme par le poids et la corpulence de sa mère. Je dois dire, d'ailleurs, que ces constats, ces preuves successives qui lui furent données à travers le temps, n'eurent point raison de sa ferme obstruction à ces vérités.

Ce n'est que dans les dernières années de sa vie qu'elle commença à essayer d'approfondir les choses, et ce n'est qu'après sa mort, survenue en décembre 1991 -elle avait 93 ans- qu'elle se manifesta pour dire sa souffrance et ses regrets, car elle était confrontée à ce qu'elle avait, avec beaucoup trop d'a priori, voulu refuser d'admettre.
Elle avoua alors qu'elle aurait pourtant dû y réfléchir, puisque déjà après la mort de sa mère, elle s'était aussi rendue compte en venant me lever le matin, que mon lit n'était plus bordé comme elle l'avait arrangé le soir : elle avait l'habitude de me coucher en rabattant le retour du drap sur la couverture, elle retrouvait fort souvent le drap sous la couverture, comme avait coutume de le faire ma grand-mère. Ce détail pourra paraître insignifiant mais en règle générale ce sont ces petits détails seulement connus des intéressés qui apportent des preuves de l'identité de ceux qui se manifestent.

 

 
sa vie, son œuvre…
   

 

Je n'ai voulu retenir de sa communication que les conseils offerts dans l'amour, les explications données sur la découverte des réalités spirituelles, sur le face à face de l'Esprit avec les éléments de la vie qui venait de s'achever et plus loin, sur le constat des erreurs et des regrets.

 

Voici donc ce message délivré à un groupe de ses amis :
(Pleurs de l’entité pendant plusieurs minutes, puis…)
« Ah !… vous vous agitez sur la Terre, et nous, du fond de ces Plans que nous venons de découvrir, nous pleurons, nous pleurons… nous pleurons sur vous que nous avons laissés, nous pleurons sur ces éléments qui sont les vôtres de curiosité, de flottement, d'indifférence, de refus, de reniement et d'obstruction ; nous pleurons sur votre immobilisme, nous pleurons sur votre nonchalance, nous pleurons sur votre entêtement et nous pleurons également sur nous, sur les gestes accomplis, les drames semés ; nous pleurons aussi sur notre entêtement, notre indifférence, notre obstruction et nous pleurons sans cesse ces regrets, ces remords qui nous tenaillent, lancinants, à travers le temps… Ah !… Ah, mon Dieu, nous t'avons si souvent renié, si souvent rejeté ! Oh, la confrontation à nos gestes passés, l'horreur découverte de situations que nous avons créées, dont nous avons été signataires, délibérément, allégrement, implacablement !

Les morts se sont succédées et nous nous sommes tous retrouvés, sourire aux lèvres, dans la joie de ces moments de rencontre. Mais si la joie de ces rencontres était là, quelle confrontation à notre indifférence et à ce qui semblait être un oubli humain au fil des jours et du temps !
Tous présents, tous réunis…
Nous sommes accueillis par ceux qui nous ont précédés mais qui, comme nous, ont dû se mettre à genoux pour pleurer leur repentir, et exprimer ce désir de rattraper toutes ces actions qui ne méritent certes pas absolution.

O vous qui m'écoutez, transformez vos vies, balayez ces éléments négatifs de vos jours, de vos instants. Même si ces temps semblent longs sur cette Terre qui est la vôtre, vous serez un jour plongés dans ce plan qui est le nôtre et vous aurez comme nous à gémir et à pleurer, à regretter, à demander le pardon de vos actions.
Réformez-vous, transformez-vous profondément. Nous n'en avons pas fait autant et aujourd'hui nous pleurons sur ces moments perdus. Découvrez ces horizons que Raphaël a montrés à vos yeux en levant le voile sur un Plan que vous soupçonniez sans jamais y avoir pénétré.
Lorsque sa main lumineuse s'est tendue pour nous, pour nous montrer ce nouveau Ciel, pourquoi, pourquoi ne l'avons-nous pas compris et pourquoi dans le mépris, les pirouettes et l'ironie, avons-nous transformé les choses ? Il aurait fallu si peu de choses pour que nos pas puissent nous conduire vers ces plans qu'il montrait à nos yeux ! Etait-ce parce que nous étions "vieux" que nous avons jugé inutile d'accomplir ce travail intérieur qui aurait fait notre bonheur ?…

Ah ! ces retrouvailles avec ce plan de pureté, d'éternité !…
(pleurs de l'entité)
Aurons-nous assez de ce temps où nous sommes maintenant plongés pour rattraper tous nos errements ?…
Aujourd'hui nous faisons serment de ne pas recommencer une vie avec ces mêmes éléments car il nous faudra encore reprendre ce chemin de vie !…

Puisses-Tu, ô Seigneur dont j'ai si rarement voulu prononcer le nom, ouvrir les portes de leur compréhension comme Tu as fait pour la nôtre !…

Acceptez ce message donné avec amour par tous ceux qui ont toujours vécu ce chemin de vie avec trop souvent ce défi, ce mépris des chose ignorées de Là-bas.
Que notre souffrance soit votre sauvegarde, que nos larmes qui coulent et coulent encore ne soient que les nôtres, et que vous soient épargnés ces efforts de l'aveu et du constat parce que vous aurez su faire ces pas qui vous écarteront du doute en vous faisant retrouver la valeur d'un chemin montant qui, instant après instant, vous conduira dans la force vive de l'espoir à ne vivre qu'en fonction de Ses conseils, qu'en fonction de Sa Gloire… Ecoutez… Agissez… Nous vous en supplions !…
Ne laissez pas passer le temps !…
Grandissez-vous, nettoyez-vous car c'est maintenant le temps des regrets !… Pour nous il est trop tard, trop tard pour rattraper, et il nous faudra recommencer, recommencer encore et toujours pour vivre dans un nouvel amour ces jours que nous avons gâchés…

Faites vite… faites vite… faites vite !… »

En bref, mes parents avouèrent bien plus tard aussi, qu'un peu effrayés par ce qui se passait, ils avaient opté pour une attitude de silence, se contentant de frémir et de craindre -ou de se réjouir dans les moments de joie- mais pratiquant en fait cette "politique de l'autruche" moins dérangeante et peut-être plus sécurisante que trop souvent, peut-être par lâcheté, on préfère adopter lorsqu'un constat difficile s'impose.