Au fond de chaque âme est déposé le germe de toutes les facultés, de toutes les puissances : c'est à elle de les faire éclore par ses efforts et ses travaux.

Léon Denis

 

Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

20 juillet 1988

   
   

Comme l'oiseau blessé par le plomb meurtrier qui perce et détruit, traîne son aile ensanglantée et essaye maladroitement d'échapper aux chiens en se réfugiant dans les buissons épineux qui semblent pouvoir lui apporter la paix et la sécurité, vous êtes, Humains, trop souvent désemparés et perdus, et vous essayez de trouver l'apaisement à votre souffrance immense, à votre chagrin dévorant, car depuis trop longtemps les drames se jouent, les vies s'arrêtent…

Bateaux ivres, vous flottez au gré de courants dangereux et la vague tumultueuse vous jette sur des récifs difficilement accessibles.
Où est le sable des grèves ?…
Regardez !…
Monde de haine, de drames où les vies sont balayées par l'ouragan des despotismes et où les pleurs se font entendre, rythmés par les plaintes et les râles de souffrance de ceux qui, écrasés, succombent…
Regardez !…
La cohorte des Ombres avance devant vos yeux horrifiés, martelant le sol d'un pas lourd, et écrasant sur son passage les derniers souffles de vies qui très vite s'éteignent.

Combat dantesque des Ombres et de la Lumière…
Chocs puissants, assauts meurtriers de ceux qui, encore et toujours, veulent voir reculer l'heure de leur défaite… Combat des Ombres et de la Lumière…
Guerre !…
Guerre entre deux puissances qui s'affrontent pour gagner la bataille sur le champ de bataille des âmes, sur le champ de regrets des vies…

Regardez !…
Comme les combattants antiques s'affrontaient dans le choc de glaives qui, brillant au soleil, faisaient couler le sang en arrêtant l'espoir, vos forces s'affrontent…
Quelle guerre, enfant, peut s'accomplir sans que les corps jonchent le sol, sans que le sang coule et sans que la souffrance inhumaine broie les corps et les âmes, sans que l'espoir s'effrite au choc des assauts et des gestes meurtriers ?…
Regardez !…
Le ciel s'est obscurci, le vent souffle la tempête horrible qui emporte et détruit : tout tremble, et la terre immobile attend terrifiée le choc de ces deux géants qui s'affrontent sans merci…
Nous avons tant pleuré sur vous, enfants, et nos larmes, à travers le temps, coulent toujours et encore pour toutes les souffrances, pour toutes les détresses, et encore et toujours, nous essayons d'arracher au gouffre ceux qui virevoltent et papillonnent, inconscients et vides, vides et vains, tendus vers le seul but égoïste de vies à remplir au gré de leurs désirs, de leurs attentes, de leurs fantasmes…

 

 

  Temps, il est temps en vérité je vous le dis, que tout ceci s'arrête…
Changez vos voies, changez vos vies !…

   
   

Les routes, c'est vrai, sont nombreuses, mais si, à la croisée des chemins, vous savez prendre le bon chemin, vous avancerez plus vite en laissant au loin la plaine couverte de brume où les silhouettes des combattants s'estompent dans le brouillard dense qui recouvre toutes choses, et seul le bruit des glaives qui s'entrechoquent et les hurlements de souffrance vous renverront l'écho d'une bataille sans merci qui doit déboucher sur une issue de défaite ou de… Vie.

Non ! ne vous retournez pas, car vous auriez encore à souffrir en contemplant tant de morts inutiles et stériles.

Au fond des gouffres, l'horreur s'amoncelle et la porte est toujours ouverte sur le malheur et sur l'horreur ; mais le bateau de vos destins pourra continuer son chemin à travers tourmentes et tempêtes vers le havre où tout s'arrête… et de souffrance en chagrin, vous pourrez arriver enfin à des demains remplis d'espoir !…


archange Raphaël
médium : marcelle olivério
quand le Ciel parle…