Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

22 juillet 1980

   
   

Quel est, ami, le chemin que tu choisis en ce moment ?
Est-ce le chemin qui lentement s'élève sur la pente abrupte pour te conduire vers l'azur serein, infiniment pur et doux ?
Est-ce le chemin qui, d'effort en effort, te conduira vers la luminosité intense du grandiose spectacle de la sublime beauté et de la sublime bonté ?
Ou est-ce, ami, le chemin plus facile qui te conduira, des pierres roulant sous tes pas pressés, vers le gouffre grondant, vers l'infini profond et silencieux où l'ombre épaisse semble étouffer toute vie comme le brouillard enveloppe toutes choses ?
Quel chemin as-tu choisi, ami ?
Quel horizon vas-tu contempler ?

Regarde, ami, regarde le désert immense… sous le sable, y a-t-il une vie ?
A perte de vue, sous le vent brûlant qui siffle sa plainte déchirante et mordante, le sable blanc s'envole, semble défier le temps et les lieux et retombe plus loin en grains dérisoires mais tranchants pourtant.

Hasarde tes pas dans ce désert, ami, et la chaleur sera brûlante, et ton corps desséché se traînera en un long supplice, et en t'accrochant à ces milliers de grains qui, roulant sous tes doigts, ne te porteront pas, tu chercheras avec avidité la source fraîche contre laquelle tu échangerais un souffle de ta vie.

Pourquoi avoir choisi le chemin hasardeux qui serpente dans le sable ? Il y avait pourtant la route tracée qui traversait, certes, les dunes dorées sous le soleil brûlant et le vent tourbillonnant, mais celle-là te conduisait vers la fraîcheur verte et douce des oasis où des oueds clairs coulent, tranquilles et limpides, sur les galets blancs et le sable blond, et tes mains, ami, auraient pu dans une coupe, abreuver ta bouche sèche à cette source de vie, et l'ombre bleue des palmes aurait apaisé la brûlure de ton front. Tu as préféré délaisser la route des oasis vertes et bleues, attiré par l'or du sable et l'immensité grisante où tu espérais trouver la liberté.

 

Peux-tu encore, ami, dégager le sable qui, peu à peu, a couvert ton corps affaibli, qui peu à peu, a recouvert les traces que tu as laissées en rampant vers ce point lumineux de vie qui ne faisait que s'éloigner alors que tu pensais l'atteindre ?…

 

archange Raphaël
médium : marcelle olivério
extrait du livre… Ephphata