Vous êtes le chemin et ceux qui cheminent.
Et lorsqu'un d'entre vous tombe, il tombe pour ceux qui sont derrière lui, les prévenant de la pierre d'achoppement.
Oui, et il tombe pour ceux qui sont devant lui, qui, bien qu'ayant le pied plus rapide et plus sûr, n'ont pourtant pas écarté la pierre
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Khalil Gibran

 

 

 

Quand le Ciel parle…

…le Ciel pleure

 

9 juillet 1986

   
   

La main de Dieu se tend toujours sur les êtres et les foules, et parce que cette main montre un chemin qui est un chemin de tendresse et d'amour, nous pleurons toujours dans ces Plans lointains, lorsque des êtres se perdent en s'écartant de ces voies bénies par Celui qui a donné sa vie, pour que l'amour, éternellement, fleurisse sur la Terre sans défaillance et sans répit.

Acceptez de comprendre qu'il n'y a qu'une clé aux portes que vous devez ouvrir : la clé de l'amour et de l'acceptation, dans une humilité que vous devrez inéluctablement trouver faute de quoi vos pas trop hasardeux, trop hésitants, trop chancelants, vous conduiront encore sur un terrain de drame, et nous devons le dire, de drame définitif et sombre…
« Nous vous avons remis les clés d'un devenir différent, serrez-les dans vos mains, ne les jetez pas dans les ornières, dans les orties brûlantes où ces mains un peu trop désinvoltes ne pourront les récupérer lorsque sonnera le glas des rêves et des espoirs détruits.
La clé jetée sera trop vite recouverte par les herbes folles de vos vies et vous ne pourrez la retrouver dans le fatras innommable des débris de ces vies. »
Temps, il est temps en vérité je vous le dis, de transformer vos destins.

Il est des soirs où le ciel trop bas, trop lourd, trop gris, pèse sur une Terre qui frémit dans l'attente du drame.
Ce lourd couvercle pèse et étouffe les êtres qui se sentent tout à coup petits, définitivement petits devant un Infini qu'ils ne peuvent pénétrer ni atteindre, qu'ils ne peuvent comprendre.
Le même lourd couvercle a été posé en fond sur vos destins et aucune main humaine ne pourra jamais arriver à le déplacer dans son entier, à le soulever, à le faire basculer pour qu'apparaissent des cieux plus bleus…
Que celui qui a des oreilles entende et comprenne car nous ne pouvons nous exprimer dans un détail plus précis et il faut que votre compréhension se fasse…
Couvercle lourd et pesant, plombé… plombé comme les portes de ces maisons où sont apposés des scellés que nul ne peut briser, car il est des éléments que personne ne pourra faire reculer, ne pourra faire régresser…
Acceptez l'évidence des choses et des faits…

Lorsqu'un jour de tempête un bateau imprudent s'éloigne sur une mer déchaînée, si la main attentive et ferme ne sait tenir la barre pour empêcher le drame, la coque solide, mais pourtant si fragile, ira se fracasser sur des écueils tranchants, éparpillant sur l'écume des vagues et au fond des gouffres, les débris dérisoires de ce fier voilier qui bravait la lame, les creux et le vent, et qui croyait pouvoir atteindre le port.
Des débris, mais aussi des corps !… et les vagues roulent, se creusent, emportent, rejettent dans une rage incroyable ces corps disloqués dont la vie a fui.
Pauvres corps déchirés et perdus !…
La tempête va gronder longtemps, enfants, et ces pauvres pantins disloqués que sont devenus ces corps vibrants de vie, vont tout à coup couler à pic, et la mer redevenue calme et immobile, refermera de sa surface polie, limpide et brillante, les trous faits dans cette masse liquide par ces corps qui ont sombré.

Il est de la vie comme des mers écumantes, et des corps que nous avons connus pleins de vie, ont creusé dans cette vie d'attente et d'espoir, les trous de la chute sans qu'un cri, sans qu'un appel au secours n'ait franchi des lèvres obstinément closes sur un orgueil et sur une volonté farouche de silence et de secret.
La vague de la vie comblera pourtant ces trous et si l'un ne fait que creuser une galerie pour sortir dans un monde d'ombres où il se perdra, d'autres ont creusé leurs trous pour simplement se tapir et attendre les mains triomphantes qui viendront les accueillir pour les emmener vers les réalités lumineuses et belles de ce Plan où un jour, nous aurons la joie de vous accueillir aussi.
La vague de la vie comblera ces trous, et comblera, hélas, encore d'autres trous ; et la souffrance est en nous au souvenir des espoirs déçus, des attentes vaines, des efforts faits sans discontinuer, des conseils donnés avec patience, de l'amour dispensé, non que nous regrettions, enfants, car dans notre Monde, des regrets de ce genre n'existent point.
Nous donnons et nous donnons encore, sans nous lasser, au rythme des battements d'un élan d'amour que vous ne connaîtrez que dans un lointain futur, élans d'amour qui sont l'expression des battements de cœurs généreux et purs, pleins de cette tendresse attentive que nous souhaitons offrir, car la vie n'est qu'une immensité pleine de trous creusés par les corps qui s'éloignent.

Pauvre planète !
Que de trous à ta surface, pauvre Terre perdue !
N'étaient-ils point suffisants, enfants, ces trous déjà existants dans le sol, ces trous cachés par une herbe que l'on croyait solide ?
N'étaient-ils point suffisants ces gouffres déjà existants, ces gouffres creusés par les mains des Ombres, ces gouffres préparés pour vous faire chuter lamentablement et tristement ?
Pourquoi, enfants, pourquoi continuer à creuser de toutes vos forces vives pour, dans une émulation orgueilleuse, apporter la preuve que, vous aussi, détenez ce pouvoir de faire quelque chose.
Aplanissez le chemin, ne creusez pas de trous où des pas mal assurés pourront conduire des êtres, et cette terre et ces pierres que vous aurez arrachées des trous, n'en faites pas des monticules sur lesquels iront buter ceux qui avancent en aveugles en ne sachant où diriger leurs pas. Ne creusez pas de trous ; essayez au contraire de reprendre de vos mains tremblantes les matériaux sordides de ces trous qui ont été creusés par d'autres pour, en les accumulant, faire des montagnes qui pourront permettre à d'autres de quitter ce sol et cette Terre stagnante pour monter vers les hauteurs vertigineuses d'autres découvertes, et ainsi accéder à ces sommets de bonheur et de joie que seule, la pureté de l'Infini pourra offrir.

Et si d'aventure un de ces trous creusés avait gardé comme un trésor l'ondée vivifiante venue des Cieux, courez, enfants, courez pour y plonger vos mains, pour les nettoyer de la souillure de la terre puis, une fois ces mains propres et nettes, prendre cette eau et la projeter sur vos visages empoussiérés et sur vos corps pour les nettoyer de cette poussière qui les macule et qui les marque. Mais ayez soin de garder un peu de cette eau vive pour la boire afin qu'elle puisse nettoyer le profond de vos êtres d'autres souillures accumulées que vous avez jalousement préservées de l'atteinte du temps.

Composez avec ce qui vous est offert en donnant tout l'amour de vos cœurs, tout l'élan de vos vies.
L'amour seul est le rouleau compresseur le plus puissant pour niveler les chemins que doivent emprunter les êtres.
Donnez l'amour, et l'être le plus perdu pourra s'épanouir et vivre.
Nous avons trop longtemps entendu résonner des mots cinglants, des mots de haine, des mots qui détruisaient des âmes…
Nous souhaitons aujourd'hui que ce langage se transforme, ce langage, mais aussi ces attitudes.

Nous souhaitons un autre vocabulaire, d'autres élans, d'autres démarches, d'autres acceptations, d'autres participations…
car, quels plats pays, enfants, ces pays où la haine, l'orgueil, la crasse, la perversité, le mensonge et l'hypocrisie, comme de puissants rouleaux compresseurs, nivellent et nivellent encore les consciences et les âmes !
Quels plats pays !… Quels déserts immenses !…

Puissiez-vous un jour, comme dans ce pays lointain où Jésus a vécu, espéré, offert et souffert, faire naître du désert les rosiers luxuriants, les jardins pleins de fleurs… et faire naître la vie.

Faites, enfants, que ces trous que vous avez creusés soient très vite, très vite rebouchés à force d'offrandes d'amour et de charité.

Que la protection du Seigneur soit sur vous au fil des jours, au fil du temps, et fasse Dieu, dans son immense bonté, dans son immense amour, que nos mains soient suffisamment fortes et puissantes pour vous porter et vous porter encore au bout d'un chemin que nous voulons d'espoir, de bonheur et de joie.
Dans la tristesse mais dans l'espoir, notre main se tend pour un geste de bénédiction que nous souhaiterions plein d'une force définitive pour que vous puissiez apprendre à incliner la tête, à ouvrir vos cœurs, à laisser sortir de ces cœurs les éléments difficiles et troubles, à accepter enfin d'être les réceptacles de cette offrande divine qui n'en finit pas de se faire, même si le Plan Spirituel qui se penche vers vous, pleure tristement sur vos destins…
Fasse le Ciel que nos larmes qui coulent et roulent de l'Infini jusqu'à vos sphères, puissent être suffisantes pour arroser ces terrains qui sont les vôtres, car aujourd'hui encore, nous, Esprits de Lumière, avons essayé d'y enfouir les graines qui donneront les pousses et les plants nouveaux de vies nouvelles :
les graines de l'humilité, de l'acceptation, de la compréhension, de la charité, de l'amour et… du pardon.

Que la paix et la protection du Seigneur soient sur vous dans ce chemin douloureux et dans ces épreuves difficiles qui vont encore être votre lot au fil du temps.

Notre main s'est tendue, se tend et se tendra encore pour accompagner vos pas, et nous gardons l'espoir que ce chemin que nous venons de vous montrer, vous accepterez définitivement de le suivre pour aller -pour courir- libérés et heureux vers Dieu, vers sa Lumière et vers sa Gloire…


archange Raphaël
médium : marcelle olivério
quand le Ciel parle…